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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURL'adolescent et sa famille Les parents sont parfois les derniers à s'apercevoir que leurs enfants sont devenus des adolescents. Ils croient pouvoir continuer à appliquer sur eux les méthodes d'éducation qui leur ont réussi jusqu'alors; ils s'étonnent qu'elles fassent faillite; ils s'indignent d'être traités de vieux jeu et de rétrogrades; ils renoncent alors à comprendre ces êtres compliqués qui, tout au long du jour, créent des incidents: ils imposent leurs goûts autour de l'appareil de T.S.F., ils entendent sortir quand ils veulent et avec qui ils veulent, ils s'excluent volontairement de la communauté familiale et ils considèrent leur foyer comme une pension. La famille deviendrait-elle pour les jeunes gens de 15 à 20 ans une institution superflue? Leur éducation se ferait-elle entièrement en dehors de la famille? On pourrait le croire. A 16 ans, l'adolescent a le droit d'aller seul au cinéma, de fumer et de rester dehors après 21 heures. A 18 ans, il peut fréquenter les bars, les salons de jeux, conduire une automobile ou un scooter, se faire délivrer un passeport ; il a sa majorité pénale. La vie moderne, sa publicité irrésistible, ses manifestations de foules, ses engouements collectifs, le cinéma et les journaux tirent très tôt l'enfant de son monde si particulier pour le plonger dans celui des adultes. Il en résulte un déséquilibre inquiétant entre cette précocité sociale et les moyens intellectuels et les réflexes de défense de l'adolescent. D'autre part, le matérialisme de notre ère technicienne, bouleversée par les guerres et par la science, précipite la ruine des vertus consacrées et des principes fondamentaux de notre société. Enfin, la famille passe par une crise difficile. Son autorité est mise en question. L'émancipation des jeunes est un fait brutal devant lequel beaucoup de parents sont placés. Qu'on ne s'étonne donc pas du nombre croissant des parents qui nous soumettent leurs problèmes et de ceux qui recourent à l'autorité tutélaire. Ils nous confient la garde de leurs fils et filles qui ont décidé de « vivre leur vie » et de sortir à leur guise. Les plaisirs sont à portée de main, rendus tentants par la publicité. Pourquoi s'imposerait-on des heures d'étude, des cours de perfectionnement, les difficultés de l'apprentissage - voire même la discipline de l'entraînement sportif -? Beaucoup de jeunes cèdent ainsi au mirage de la vie facile, celle du cinéma et des journaux illustrés. Notre expérience de ces faits, nous commande de pousser un cri d'alarme à l'adresse des parents qui démissionnent et des autorités qui ont le devoir de réagir. L'adolescent, si vulnérable et si fragile, franchit une étape décisive de sa vie. Il choisit sa profession, il prend des habitudes et il fait des expériences qui décideront de soit avenir. On ne peut impunément laisser une personnalité se former au gré des fantaisies, des enthousiasmes juvéniles ou des slogans de la publicité commerciale et sportive. Fort heureusement, notre législation civile impose aux parents et, à défaut, aux autorités tutélaires la responsabilité de l'éducation des enfants jusqu'à leur majorité. Et c'est fort sage; aujourd'hui plus qu'autrefois la famille doit être vigilante. En effet, l'adolescent trouve dans son foyer la sécurité et l'affection dont il a besoin. Il y rétablit un équilibre si souvent compromis. L'adolescent va à la découverte du monde. Au fur et à mesure qu'il grandit, son autonomie de vol augmente. Mais comme l'avion reste lié à sa base, l'adolescent l'est à soit foyer. C''est le havre indispensable à son âme troublée. Il doit aussi à sa famille le 50% de ses succès scolaires. C'est encore elle qui oriente sa vie professionnelle et morale. C'est dans la famille qu'il apprend le mieux le respect des traditions et des souvenirs et qu'il s'enracine le plus profondément dans le sol natal. Aussi convient-il de soutenir vigoureusement la famille: il faut l'informer des problèmes de l'adolescence, la soulager en encourageant les sociétés de jeunesse, les organisations de loisirs sains, et en exigeant l'application stricte des lois sur la moralité publique et sur la protection des mineurs. |
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