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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURNos épouses Samedi… le repas de midi est terminé… Installé avec son journal, le corps ou l'esprit fatigué d'une bonne semaine de labeur, l'homme a devant lui un jour et demi de précieux repos ! Les uns ont collaboré à la construction d'une maison, d'autres ont réparé ou pavé des routes, construit un pont, dirigé une machine à l'atelier, piloté un avion, conduit des trains, plié des imprimés, tapé à longueur de journée sur une linotype ou une machine à écrire, des vendeurs ou des vendeuses ont servi aimablement la clientèle… que sais-je encore? Humble ou relevé, ce travail a été bien fait ! on y a mis sa joie, son coeur, son adresse; on y a mis son sérieux ou une sainte passion, on s'est donné pour but de faire sa tâche un peu mieux qu'il n'est indispensable et en cette fin de semaine, on se voit récompensé d'un bel et constant effort. Travail manuel ou travail intellectuel!… c'est samedi après-midi et le repos est là, quel bienfait! Les pages de mon journal ou d'un livre captivant tournent entre mes doigts et j'entends près de moi quelqu'un qui m'est cher infiniment et qui va et vient dans la maison. C'est la femme qui continue son labeur; pour elle, pas de samedi après-midi ! Est-ce que j'y pense assez? Elle gouverne bien son foyer. Elle est, pour son mari et pour ses enfants, celle qui rend le travail possible. Elle les préserve de nombre de soucis, les nourrit simplement mais bien et les soigne. Elle est dans sa cuisine le ministre des finances et c'est grâce à elle que le budget du ménage est en équilibre. Elle est aussi le ministre des beaux-arts et, grâce à elle, la maison ou l'appartement ont quelque charme. Elle est encore ministre de l'éducation familiale et c'est grâce à elle que les enfants sont bien élevés et gagnent l'estime de ceux qui les connaissent, à mesure qu'ils grandissent. La femme ! Elle peut être fière de réussir à faire de son ménage un petit monde aussi parfait que possible, elle fait là une oeuvre aussi difficile et complexe que l'organisation d'un pays par un homme d'Etat. Le maréchal Lyautey, cet homme admirable à tous égards, disait avec raison « que les questions d'échelle n'ont aucune importance, ce qui est parfait est parfait, quelles qu'en soient les dimensions » Moi qui crois trop souvent que seul mon travail a de la valeur, que seul il fatigue, que seul il compte… je pense à cela en tournant les pages de mon journal et en écoutant les bruits qui m'arrivent de la cuisine. Le travail de la femme, c'est le travail le plus dur, puisqu'il n'est guère pour elle de repos, à l'exception des milieux très fortunés. Beaucoup d'entre elles, après le travail à l'atelier, consacrent au ménage, à la lessive, aux raccommodages, aux enfants, de longues et fatigantes soirées; le samedi après-midi y passe lui aussi en entier. Il y a toujours quelque chose de nouveau, de nécessaire, d'urgent dans un ménage. Ajoutez à tout ce pauvre croquis le «souci» de n'être pas trop laide, de s'habiller décemment, de se cultiver un peu! Vrai, ce métier de femme, s'il est bien fait, laisse peu de loisir; qu'il soit du moins à cause de notre compréhension, de notre gratitude, de notre tendresse à nous les hommes, le métier où nos femmes trouvent une récompense immédiate. Merci, ô femmes, car avec très peu d'argent et beaucoup de coeur, vous transformez un taudis en un lieu où il est doux de passer nos heures du samedi après-midi, qui transformez le lieu tout simple on vit la famille en un paradis, grâce à votre labeur et à votre art d'aimer. |
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