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L'éducateur et l'encouragement
L'éducation d'un enfant implique la présence d'un certain nombre de grandes personnes : si cet enfant a besoin d'être intelligemment encouragé, et je laisse à d'autres le soin d'examiner ce que cela représente sur le plan psychologique - on petit se demander si ceux qui, à titres divers, parents, éducateurs, moniteurs, etc., gravitent autour de l'enfant n'éprouvent pas eux-mêmes un besoin normal de recevoir des encouragements.
Nous pensons d'abord aux parents, à la parenté qui peut se trouver au foyer de l'enfant, nous pensons aussi à l'instituteur, au chef éclaireur, au moniteur de gymnastique, an pasteur, au professeur de musique. Les uns et les autres voient l'enfant sous différents aspects mais aucun sous toute, ses faces. Le moniteur de gymnastique regarde spécialement le développement athlétique de son élève mais peut ignorer ses succès scolaires ; l'instituteur le voit davantage sous l'angle du « rendement » intellectuel et scolaire, mais sait-il que son médiocre grammairien est un bon petit gosse à la maison qui aide admirablement sa maman dans les travaux du ménage? La simple connaissance de ce qui se passe ailleurs constitue déjà un encouragement parce qu'elle enrichit le jugement porté sur l'enfant.
Une autre forme d'encouragement des éducateurs consiste, de la part des parents, à prendre intérêt à leur travail. Demander des renseignement à l'instituteur, au moniteur ou au chef éclaireur - simplement demander des renseignements - montre à l'éducateur que son travail est observé ; cette attention est déjà une appréciation et un encouragement. Un éducateur peut éprouver, faute de pouvoir faire seul le tour du problème, un « faux » sentiment d'échec à l'égard d'un élève ; il estime qu'il ne « réussit » pas alors que les parents de cet enfant sont satisfaits parce qu'ils constatent d'autres effets de l'enseignement, inconnus du maître. « Comment cela va-t-il à l'école ?»-«Oh pas très bien, il a de la peine pour la plupart des « branches. »-« Ne vous tourmentez pas. A la maison, Pierre fait ses devoirs avec tellement plus de plaisir qu'autrefois : nous sommes extrêmement satisfaits de votre enseignement. »
Les contacts entre les parents et les éducateurs rétablissent la réalité. Comme ce sont en général les pères et les mères qui, après l'enfant, bien entendu, sont les bénéficiaires des efforts des éducateurs, c'est à eux de prendre l'initiative de ces contacts, à eux d'inviter, à eux de faire ici et là un petit « cadeau » (les fleurs sont d'excellentes messagères) sans que pour autant la liberté de l'éducateur vis-à-vis de l'enfant soit limitée, sans qu'il se sente lié par une reconnaissance provenant de manifestations excessives de satisfaction.
En effet, certains « encouragements » peuvent avoir pour but non d'aider l'éducateur à poursuivre son effort mais à l'aveugler sur les fautes et défauts des enfants, à éviter des réactions saines, à inciter à une tolérance contraire à l'intérêt de l'élève.
C'est à l'éducateur d'être assez perspicace pour ne pas se laisser « ligoter » par des encouragements de cette nature qui n'ont pas pour but le bien réel de l'enfant, mais l'apaisement des parents, le laisser-aller, l'abandon de toute recherche de discipline et de l'effort.
On aurait tort de penser que l'éducateur ne doit être soutenu qu'au moment où il y a découragement. L'encouragement dont nous parlons plus haut est une nourriture, une sorte d'alimentation qui doit être donnée régulièrement. Il sera ce contact affectif capable de relier les uns aux autres ceux qui travaillent à l'édification d'un tout qui est le caractère de l'enfant. Rappelons-nous pourquoi la tour de Babel est restée inachevée
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