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Nos enfants doivent-ils travailler en vacances?

Cette question a été posée à plusieurs spécialistes de l'enfance, médecins, psychologues, professeurs et également à des élèves par les « Nouvelles Littéraires » qui en ont donné un compte rendu dans le numéro du 1er juillet 1954. Prenons-en quelques passages :
Le Dr André Berge, directeur du Centre psycho-pédagogique de l'Académie de Paris, qui vient de publier un livre sur L'écolier difficile, pense que les vacances doivent avant tout être une détente nerveuse :
« En fait, l'idéal serait un travail organisé différemment, une sorte de leçon de choses au lieu d'un travail méthodique: demander à l'enfant d'approfondir le pays où il se trouve, ses caractéristiques, ses ressources, ses moeurs. Bien sûr, si l'enfant a un point faible, on peut consacrer quelques heures par semaine à y remédier, mais surtout pas sous la forme d'un pensum. Il faut organiser le travail de l'enfant à l'avance, et non pas l'arrêter an moment précis où il va faire quelque chose d'agréable pour l'asseoir à sa table de travail….
« La grande erreur à éviter, pense le Dr Berge, c'est de considérer les vacances comme du vide.
« Les vacances sont quelque chose de positif dans la vie de l'enfant : c'est une période où l'on se cultive et s'enrichit, la période où l'être humain, quel que soit son âge, doit reprendre contact avec la matière concrète et la réalité, compléter la vie, retrouver le sens de l'être global.
« Réussir les vacances est un travail. En vérité, il devrait y avoir des spécialistes de vacances. Peut-être devrait-on instituer un cours de préparation des parents quelque chose de très souple, qui leur permette de respecter leurs propres vacances tout en organisant intelligemment celles de leurs enfants de façon à les enrichir et leur ouvrir des horizons nouveaux.
« En conclusion, on peut faire travailler les enfants pendant les vacances à condition que le travail ne nuise pas à la fonction propre des vacances : détente physique et nerveuse, enrichissement, fonction éducative, assimilation du travail de l'année, apprentissage de la liberté, enfin développement harmonieux de l'ensemble de l'individu.
« Les vacances jouent dans la vie le rôle des jardins publics dans une ville : ce sont les poumons de l'éducation. »

Voici un extrait de la réponse de Mlle H. M., professeur de français et de latin :
« …Bien entendu, il faut examiner le cas particulier de chaque enfant : il y en a qui donnent leur maximum pendant l'année, et pour qui il vaut mieux se reposer pendant les vacances. D'autres au contraire sont perpétuellement bousculés au cours de l'année et n'ont pas le temps de faire le travail nécessaire. Ceux-là peuvent profiter calmement des vacances pour rattraper le temps perdu. Enfin, il y a des élèves pour qui le travail est une joie et que l'idée de ne pas faire de latin pendant trois mois met au désespoir… Il vaut mieux pour beaucoup d'enfants qu'il y ait une présence à leurs côtés, quelqu'un qui s'occupe d'eux, les fasse travailler, à condition toutefois que ce ne soit pas un changement complet de méthode, ce qui embrouillerait l'enfant. Mais de toutes façons le travail de vacances doit être très souple: il ne faut pas « talonner » l'enfant, lui gâcher ses vacances, lui présenter le travail comme une punition. Il faut le laisser jouir de l'imprévu, faire une excursion improvisée par exemple, même s'il n'a pas fini son travail. Et, bien entendu, il est indispensable de lui laisser quelque temps de repos complet au début des vacances et avant la rentrée. »

De Mlle Blanc, institutrice à Nice, ce petit message :
« Dans le cas des enfants normaux, le travail pendant les vacances est inutile. L'enfant moyennement intelligent a suffisamment acquis pendant l'année scolaire. Tout au plus pourrait-on préconiser, pendant la dernière quinzaine des vacances, une révision des matières nouvelles: lecture pour les petits, latin et langues pour les débutants de l'enseignement secondaire, sténographie et comptabilité pour l'enseignement commercial. »

Et enfin, M. Lombès, du Musée pédagogique pense « qu'il faut profiter des vacances pour replonger les enfants dans la nature et le monde des hommes, et croit à l'éducation plutôt qu'aux devoirs de vacances proprement dits :…Beaucoup d'enfants passant tout une partie de leurs vacances en colonies, c'est à ces dernières organisations qu'il appartient alors de joindre l'éducation à la distraction. Le centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active, qui a pour tâche
de former des moniteurs de colonies de vacances, attache une importance toute particulière à la partie éducative des vacances qui, bien entendu, ne se présente pas sous la forme de devoirs scolaires mais d'enrichissement par observation directe, jeux, etc. »

Claudine Canetti, qui relate dans les « Nouvelles Littéraires » le résultat de cette vaste enquête et d'où nous venons d'extraire ces lignes, conclut en ces termes :
« Il semble donc pratiquement impossible de répondre dogmatiquement à la question des devoirs de vacances. La seule façon de résoudre le problème et de l'aborder de manière pragmatique en examinant chaque cas particulier et en adaptant à chaque individu un système souple et tenant compte de tous les facteurs : âge, classe, caractère, goûts, aptitudes des élèves.
« Mais surtout, quelle que soit la solution adoptée, il faut éviter les « vacances gachée ». Les vacances doivent être une vraie détente et un enrichissement, non une servitude. Elles doivent aussi marquer une rupture avec la routine scolaire, un changement d'activité et de méthodes.
« Le meilleur « devoir de vacances », n'est-il pas, comme le disait si joliment le docteur Berge, de réussir ses vacances ?»









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