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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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En marge de la rentrée des classes. Les parents peuvent-ils choisir ?

Quand la fin de l'année scolaire approche, les écoliers se réjouissent des vacances et les petits de six ans disent : « J'irai bientôt à l'école ».
Puis ce sont les inscriptions ; le directeur reçoit, les parents défilent.
- M. le Directeur, j'aimerais que Lucienne aille à l'école chez Mlle X ; nous la connaissons, elle est douce et ma petite est sensible.
- M. le Directeur, je ne veux pas que mon fils aille chez M. Z; il a un genre militaire qui ne nous plaît pas ; puis on connaît ses idées, il en parle devant ses élèves ; je ne tiens pas à ce qu'on influence mon gosse.
- M. le Directeur, moi, je suis pour l'Ecole nouvelle. Dans le collège il n'y a pas de maître préparé à ces méthodes. Est-ce qu'on ne pourrait envoyer ailleurs mon enfant?
- M. le Directeur, je désire que ma fille aille en classe chez Mlle Y, c'est une amie de famille ; le premier contact avec l'enfant est déjà pris, si vous la mettez ailleurs, ce sera une grosse déception pour tous.
- M, le Directeur, la vie privée du maître chez lequel mon garçon devrait aller l'année prochaine ne me plaît pas, de plus cet homme tient un langage très libre devant ses élèves ; son opinion sur les questions morales diffère des principes selon lesquels ma femme et moi élevons nos enfants. J'aimerais que mon fils soit placé dans une autre classe.
Que penser de ces parents et de ceux qui, sans le dire, trouveraient bien agréable et bien important parfois de pouvoir choisir les pédagogues qui, à raison de quelque dix mille heures par vie scolaire, enseigneront non seulement l'orthographe, la géographie et le calcul, mais encore la vie. Car, qu'ils le veuillent ou non, institutrices, instituteurs et professeurs, exercent une profonde influence sur leurs élèves; ne les appelons-nous pas « éducateurs »?
Dire à ce Monsieur riche qui se plaint de pouvoir tout choisir pour ses enfants… sauf leurs pédagogues :-« Confiez-les à un précepteur » ne résoudrait pas le problème, car l'enfant vivant seul avec les adultes est privé d'un des éléments essentiels pour la formation de son caractère : les camarades.
Il faut donc admettre que dans une démocratie où l'école est publique et obligatoire, où l'on doit faire appel à des milliers de pédagogues, il est impossible d'en laisser le choix aux parents. On imagine aisément l'invraisemblable désordre qui en résulterait. Il existe, il est vrai, des pays - la Hollande par exemple - où des minorités à caractère confessionnel surtout, jouissent d'une grande autonomie dans l'organisation de l'enseignement officiel, mais nous soulevons ici d'autres problèmes.
Pourtant et d'une manière générale, les parents ont droit à un maximum de sécurité quant à la personnalité des pédagogues et aux tendances de leur enseignement. Relevons seulement trois points au sujet desquels ils ont parfois de l'inquiétude : les méthodes d'enseignement, la vie privée et la moralité du maître, ses traits de caractère.
La question des méthodes est importante. Les unes, celles dites de l'Ecole nouvelle, font plus que d'autres appel à l'esprit d'initiative, à l'autonomie de l'élève. D'autres requièrent un type d'effort plus sollicité et répondent parfois mieux aux exigences des programmes actuels. Sans porter de jugement sur ces deux tendances - nous pourrons y revenir dans un autre article - il faut reconnaître que les méthodes stigmatisent des points de vue éducatifs de base et il est toujours profondément regrettable pour le développement intellectuel et surtout caractériel d'un enfant, de constater que les méthodes de travail et d'éducation de la famille et de l'école ne sont pas harmonieusement accordées. Dans les villes, où certains pédagogues sont enclins ou même préparés à utiliser des méthodes « nouvelles » il est possible, dans une certaine mesure, de répondre au besoin des familles désirant un tel enseignement. Nous connaissons ces expériences ; les enfants sont parfois obligés de faire de très longs trajets de la maison à l'école, mais les parents qui l'ont voulu estiment que cet effort est bien motivé. Les pouvoirs publics doivent vouer toute leur attention à ce problème résultant d'un désir très légitime des parents.
La vie privée et l'attitude morale du maître sont de primordiale importance. L'instituteur, l'institutrice représentent pour les élèves et pendant longtemps l'autorité, une autorité servant de critère, de repère pour les jugements de l'enfant (« Le maître l'a dit »). En vivant d'une manière non conforme à celle qu'on est en droit d'attendre d'un éducateur, le pédagogue cause un grave tort aux écoliers et mine la confiance que ceux-ci ont dans les principes d'éducation familiale. Dans ce cas, les parents peuvent, d'une manière indirecte, choisir le maître, c'est-à-dire exiger son changement.
Quant aux traits de caractère de certains maîtres (« il est brusque », « il est trop doux », « il est nerveux », etc., etc.) ils font partie de leur personnalité et l'on ne saurait demander à un instituteur de s'adapter à la mentalité de ses trente-cinq élèves… et à celle de trente-cinq familles. Les parents doivent aider leurs enfants à aimer et respecter leur maître ; ils dissiperont par des contacts personnels avec lui, les malentendus accidentels et chacun, parents, maître et enfant, apprendra que le support mutuel résulte d'un effort constant.
Résumons : Si le choix des maîtres par les parents est impossible, ceux-ci peuvent et doivent se montrer intransigeants quant à l'attitude morale du pédagogue de leurs enfants. Concernant les méthodes, ils peuvent demander, quand les circonstances le permettent, des maîtres selon leur voeu. Sur le chapitre du caractère, l'assouplissement découlera de la collaboration de l'école et de la famille. C'est le lieu de rappeler que si, dans les relations humaines, les arrangements techniques peuvent simplifier et faciliter les contacts, ils ne pourront jamais se substituer à l'amour.









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