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Méfier-vous des interdictions formelles
Lorsque l'enfant propose : « Si on faisait telle chose
» ne dites pas :« Non », écrit le docteur Françoise Dolto, psychologue française spécialisée dans la petite enfance. « Laissez l'enfant aller jusqu'au bout, même et surtout en imagination. »
Nous les aimons tant, nos petits, nous craignons si violemment qu'il leur arrive quelque chose, que la seule pensée d'un malheur possible nous met dans une naturelle attitude de défense et nous disons « Non », pas seulement à eux, mais aussi, en quelque sorte, au malheur qui menacerait si nous disions «Oui ».
Et pourtant, chers parents, bien des malheurs, qui ne se seraient pas produits si nous avions eu le courage de rester calmes, arrivent parce que nous avons pris peur et que nous nous sommes dressés entre l'enfant et ses désirs ou ses imaginations.
Que de cas de fugues d'enfants ne sont que le résultat d'une trop grande contrainte à les tenir étroitement surveillés, étroitement maintenus à l'intérieur de leur maison et de leur famille, sans compréhension d'un certain besoin d'évasion insatisfait qui finit par les submerger de son exigence.
L'enfant semble avoir parfois de ces « lubies » qui viennent d'on ne sait où et on ne sait pourquoi et que l'on ne prend pas au sérieux : menaces de fuite, menaces de petits larcins, peut-être même menace semi-rieuse de « se jeter par la fenêtre » pour voir ce que vous direz ?
Ne vous interposez pas brusquement, ne vous dressez pas ouvertement contre ces lubies dont vous ignorez les causes profondes, mais « entrez dans le jeu »:« Et après ? qu'est-ce qui se passera? » Faites-lui, par vos questions posées d'un ton amical (surtout ne vous moquez pas !) prendre conscience des conséquences de l'acte qu'il imagine, amenez-le ainsi jusqu'à vivre en esprit tout son fantasme. Vous l'aurez alors délivré d'un vrai danger; vous aurez en quelque façon ouvert la soupape de sûreté et laissé échapper le trop-plein de fermentation psychique dont personne ne peut prévoir les explosions possibles.
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