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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelques considérations sur l'éducation spirituelle

Que fais-tu de son âme?

J'ai admiré cet été un groupe d'enfants jouant dans un grand jardin. Ils étaient magnifiquement bronzés. On avait tout mis en oeuvre pour leur donner une belle santé : une nourriture saine et abondante, de l'air, du soleil. On se préoccupait aussi de leur développement intellectuel, mais… que faisait-on pour leur âme ?
L'enfant est attiré tout naturellement par ce qui est religieux. Dieu, les anges, le ciel font partie de ce domaine merveilleux qu'il aime évoquer. L'enfant est confiant. Quand on lui tend les bras, il s'élance. Sa foi est simple. Cette âme toute pure est le meilleur de lui-même. Il faut la développer pour qu'elle compense les laideurs qui sont en lui.
Je pense souvent au sens profond du verbe élever, c'est-à-dire monter plus haut ; n'est-ce pas là notre tâche ?
Certains adultes, déçus par l'église, n'ont plus une foi vivante. Ils ont perdu contact avec tout ce qui est religieux et ne sont pas à l'aise dans ce domaine. Ils éprouvent une certaine gêne à parler de ces choses et répondent évasivement aux questions de leur enfant. Ils sont d'accord de l'envoyer plus tard à l'Ecole du dimanche, de lui faire faire une instruction religieuse mais ils ne vont pas au-delà. Ils ont le sentiment que ce n'est pas leur affaire.
En refusant d'approfondir ces questions, ils se privent certainement d'une grande joie. L'enfant est pour les parents une occasion merveilleuse de refaire leur éducation dans tous les domaines. Ils désirent intensément le bonheur de cet enfant, il faut donc qu'ils lui donnent tout ce qui peut le rendre heureux. Faire de lui un homme en développant harmonieusement son âme, son esprit et son corps.
L'âme est une fleur délicate et belle. Il faut la cultiver avec soin et commencer très tôt dès les premiers mois de la vie de l'enfant. Pratiquement, comment faut-il faire?
Le soir est certainement le moment le plus favorable. Le bébé est bien bordé dans son petit lit, les parents se penchent sur lui pour l'embrasser, ils sont attendris. Il leur est facile alors d'aller plus loin et de remercier Dieu qui leur a confié ce trésor. L'enfant sentira l'atmosphère créée par la communion de ses parents avec Dieu. Un peu plus tard, on pourra joindre les menottes du tout petit et formuler une prière très simple. « Merci pour la bonne journée, bénis-nous tous. » Puis, l'enfant le dira lui-même.
Il faut garder précieusement ce moment où l'on parle à Dieu. Instant d'humilité où l'on demande pardon pour ce geste d'impatience, cette colère, ce mensonge. Il faut que l'enfant sente que nous avançons ensemble sur le chemin de la vie, que nous sommes enfants de Dieu comme lui, que nous cherchons à obéir et que pour nous aussi, c'est difficile. Pour enrichir ces minutes, la lecture de la Bible ou d'une belle page peut aider.
« Le Petit lecteur de la Bible », édité par la « Ligue pour la lecture de la Bible » de Vennes sur Lausanne, est très utile. L'un ou l'autre peut lire le texte, puis le commentaire. Mlle Claire-Lise de Benoît s'adresse aux enfants comme une grande soeur et sait se mettre à leur portée. La ligue publie aussi de très jolis récits d'enfants : « Le secret de la clairière », « Hamid, le petit Marocain », etc., qui sont un beau moyen d'évangélisation.
Petit à petit la vie religieuse s'enrichit, parents et enfants peuvent communier ensemble avec le meilleur d'eux-mêmes. L'essentiel est dans l'attitude intérieure : tous s'approchent de Dieu, tous sont ses enfants. La prière prend alors son véritable sens, ce n'est pas une vaine redite mais un dialogue avec Dieu. On s'entraîne progressivement. On apprend à prier à haute voix. Je pense aux émouvantes prières de cet enfant de douze ans. Il prie avec tant de fidélité pour les malades, pour ceux qui sont dans la peine, pour ceux qui ne connaissent pas Dieu et pour ceux qui se vouent à une belle tâche tels le Dr Schweizer, l'Abbé Pierre, etc. Il n'oubliera jamais ces moments de communion profonde. La vie l'entraînera peut-être ailleurs. Au moment de l'adolescence, il voudra peut-être cesser ces cultes par esprit de contradiction, par pudeur de ses sentiments. Il faudra respecter ces soubresauts et continuer d'autant plus à parler à Dieu de cet enfant. Pourtant, si les parents ont une foi authentique, le jeune la respectera et il y reviendra. Quand la vie lui apportera des expériences douloureuses, il se tournera vers Dieu car il sentira que lui seul peut l'aider.
Il ne faut pas marcher devant l'enfant et lui faire la morale mais avancer humblement à ses côtés. La foi formaliste n'apporte rien mais la foi vécue a une valeur immense. Les parents passent mais Dieu demeure. Une vie centrée sur Lui a un sens tout différent. L'être entier se développe et s'enrichit. Pourquoi ne pas saisir ce trésor et l'offrir à ceux qui nous sont chers. Avec Dieu tout est possible.









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