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L'éducation sexuelle : Que dire à mon enfant ?

Les lignes qui suivent sont extraites d'un dépliant publié par les Services de l'information du Ministère de la santé nationale et du bien-être social d'Ottawa (Canada). Ce dépliant fait partie d'une série de publications traitant chacune un problème éducatif.
Outre l'intérêt du sujet ici traité, il nous a paru intéressant de saisir une occasion de montrer à nos lecteurs combien, dans tous pays, se généralise l'idée d'informer les parents et de les aider dans leur tâche d'éducateurs, ce à quoi nos « Ecoles de Parents » vouent tous leurs efforts.


C'est une curiosité naturelle.

La curiosité sexuelle est naturelle et commune à tous les enfants. L'enfant apprend des noms d'organes sexuels, la provenance des bébés et bien d'autres faits alors que souvent les parents le croient encore dans l'ignorance totale de ces choses. Si les parents ne renseignent pas eux-mêmes leurs enfants, ceux-ci trouveront d'autres sources d'informations inexactes, incomplètes et peu propres à leur donner une idée saine des fonctions sexuelles. La plupart des parents sont conscients de la nécessité de l'éducation sexuelle, mais se demandent :« Que dire et comment le dire ?»

Appelez les choses par leur nom.

Les parents doivent à leur enfant des renseignements véridiques. Il suffit de satisfaire sa curiosité du moment par une explication en termes simples et à sa portée, en prenant soin cependant, dès le début, de lui apprendre le nom véritable des organes sexuels, comme testicules, verge, vagin, ovaires. Il n'y a rien d'obscène dans ces termes et d'ailleurs, pour l'enfant, la curiosité sexuelle est sur le même plan que toutes ses autres curiosités : d'où vient l'eau du robinet ? Pourquoi l'allumette prend-elle feu ? etc.

Ne vous alarmez pas.

Les parents sont souvent troublés et inquiets en constatant que leur bébé a une tendance à toucher ses organes sexuels. Il n'y a là rien de bien alarmant. Assurez-vous qu'il n'existe pas de cause physique, telle que vers ou irritation quelconque. Détournez l'attention du bébé et donnez-lui autre chose avec quoi jouer. Après l'âge d'un an, il doit prendre part, dans la mesure de son développement, à l'activité de la vie familiale. Chez l'enfant de trois à quatre ans, l'habitude de l'attouchement sexuel n'est pas plus indicatrice de mauvais instincts que l'habitude de ronger ses ongles ou de sucer son pouce. C'est simplement un dérivatif où il se réfugie quand il est inquiet ou oisif et c'est une habitude assez fréquente chez les enfants de cet âge. Il faut éviter d'attacher un sens de culpabilité à cette habitude des tout jeunes enfants. En fait, les parents ne doivent pas, en ce cas, agir directement. La punition ne fait que donner plus d'importance émotive à ses attouchements. Il vaut mieux stimuler l'intérêt de l'enfant vers les activités extérieures et combattre ses tendances à l'inactivité et aux rêvasseries.

D'où viennent les bébés ?

La fameuse question qui embarrasse tant de parents arrive tôt ou tard. Il y a trop souvent, à cette question, des réponses évasives et fausses. La seule bonne est la vérité et le ton et la façon de la dire ont aussi une extrême importance. Répondez naturellement, sans embarras, de crainte de susciter un surcroît de curiosité ou l'impression d'une chose honteuse et horrible.
La part du père dans la procréation doit être soulignée en termes accessibles à l'enfant. Un exemple généralement recommandé est celui de la semence déposée par le papa et qui s'unit dans le corps de la maman où elle est protégée jusqu'à complet développement.
Surtout ne dites jamais :« Tu es trop jeune pour comprendre cela! » qu'il s'agisse de choses sexuelles ou de tout autre chose. Ne découragez pas l'enfant de poser des questions et répondez toujours à l'information demandée avec la même franchise et la même tranquillité, qu'il s'agisse de l'origine de la neige ou de celle des bébés.
Une autre chose qui intéresse l'enfant est la différence des sexes qu'il a toutes les occasions de découvrir. L'enfant qui a pu se rendre compte au foyer que cette différence existe et qui voit ses parents l'accepter comme la chose la plus naturelle du monde, ne sera pas porté à faire des enquêtes dans le voisinage.

Avertissez-les à temps.

Renseignez les garçons sur les émissions nocturnes et les filles sur les menstruations avant que ces phénomènes se produisent. Expliquez aux garçons que la nature fournit ce moyen d'éliminer le fluide procréateur superflu et à la fillette que la nature dispose ainsi de l'oeuf non fertilisé. Des indications sur la structure et la fonction des organes sexuels du sexe opposé doivent être données aux adolescents sans qu'il soit nécessaire d'appuyer sur les menstruations quand on s'adresse aux garçons ou sur les émissions nocturnes si on parle aux jeunes filles.
La masturbation est très souvent un problème de l'adolescence et peut affecter, au simple point de vue naturel, la santé mentale de l'enfant en créant chez lui des sentiments de culpabilité et d'infériorité, la honte de sa faiblesse, la peur de la folie, et bien d'autres impressions dommageables. Essayez de déterminer l'inquiétude particulière à l'enfant et aidez-le à s'en débarrasser ; cela l'aidera à se corriger. Assurez-vous aussi que cette habitude n'a pas de causes remédiables : manque de propreté ou mauvaise conformation des organes. Les parents doivent aider l'adolescent et l'adolescente en lui témoignant plus d'attention et d'affection et en lui fournissant, pour leur part, des intérêts nouveaux. Plus il prendra d'intérêt aux choses de l'extérieur, moins il sera porté à se replier sur lui-même.

En temps et lieu.

Choisissez le temps et aussi les termes appropriés pour parler de ces choses avec les enfants. Par ses questions, l'enfant en fournit souvent l'occasion et il faut en profiter. La naissance d'animaux familiers conduira l'enfant à s'informer. Des récits sur les moeurs des oiseaux, des poissons, des mammifères, intéresseront vivement le jeune enfant et offrent l'occasion de donner des détails sur la conception, la naissance et les soins nécessaires avant et après la naissance. Ces choses sont familières à l'enfant élevé à la campagne, mais ce dernier ne doit pas grandir croyant que le côté physique est le seul aspect des relations humaines. Il doit apprendre que les sentiments entre mari et femme renferment des éléments de tendresse et de respect qui prouvent la supériorité de la race humaine sur les animaux.

S'il ne pose pas de questions ?

C'est donc que sa curiosité naturelle a été réprimée d'une façon ou d'une autre. Dans ce cas, les parents doivent entreprendre de lui donner une attitude saine vis-à-vis des questions sexuelles en faisant naître les occasions de le renseigner. Ils peuvent profiter de la naissance d'un bébé pour lui donner des explications sur la différence des sexes ou sur les vérités de la naissance.
L'éducation sexuelle commence dès le bas-âge pour se continuer à travers l'enfance et l'adolescence jusqu'à la maturité. Elle est tellement liée à la vie avec nos semblables que des renseignements précis doivent s'ajouter à ce qui s'apprend inconsciemment. L'attitude coutumière des parents l'un envers l'autre a une grande influence sur l'attitude que prendront les enfants, autant dans leurs manifestations sexuelles que dans l'opinion qu'ils se feront du sexe opposé.
Souvent, selon ce qu'ils ont vu au foyer, elle sera respectueuse, compréhensive et tendre, ou intolérante, exigeante et brutale.









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