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Mon enfant a de mauvaises notes à l'école

Les notes sont des chiffres échelonnés de 0 à 6 ou de 0 à 10, divisés en demis, tiers, quarts et destinés à qualifier, dans les différentes disciplines enseignées, les capacités et les résultats scolaires d'un enfant, dénommé ici élève.
Les notes sont données par des hommes - et des femmes, les pédagogues, qui basent leurs appréciations sur la récitation de choses apprises, déduites ou élaborées, sur les réponses justes ou fausses à des questions, à des problèmes posés. Selon les branches - composition, dissertation par exemple - la culture, le caractère et parfois l'humeur de l'examinateur jouent un rôle déterminant. On a pu, au moyen d'expériences connues et scientifiquement menées, opposer les uns aux autres, même sur des questions touchant aux mathématiques, des experts professionnels et réputés. Leurs divergences d'appréciation sur les mêmes travaux étaient frappantes, allant souvent de la louange à la totale condamnation !
De plus, et par souci de commodité, sinon de logique, on a décidé de mélanger des chiffres qui sont des notations qualitatives, de les additionner, de diviser leur total par leur nombre et d'établir ainsi une moyenne, cette moyenne, non-sens mathématique du point de vue de la valeur qualitative des notes, constitue une étiquette chiffrée, elle aussi, qui, lors du passage en douane des promotions, des concours, des postulations, des occasions de se placer dans la vie, ouvre ou ferme les portes. Ainsi, un élève bon en ceci, excellent en cela, faible ici, mauvais là, se voit affublé de la cote générale 4 (maximum 6) ce qui signifie médiocre.
On comprend donc que la plupart des parents surveillent avec soin et anxiété les bulletins de leurs enfants dès que ceux-ci commencent de fréquenter l'école, et qu'ils tiennent des notes une comptabilité aussi précise que les élèves eux-mêmes, en effet; ceux-ci calculent à un dixième près, leurs chances de « passer », les « pêches » auxquelles ils ont droit sans courir de risques. On comprend aussi le marché conclu fréquemment entre parents et enfants : si tu me rapportes un maximum tu recevras 50 cent. ; au contraire, pour chaque 4, tu me rends quatre sous.
Arrêtons une critique trop facile qui n'avait pour but que d'attirer l'attention sur la valeur très relative et les imperfections fondamentales du système des notations qualitatives chiffrées et de l'établissement d'une moyenne arithmétique qui n'est pas destinée à qualifier un être humain, vivant, complexe, mais moyenne à laquelle, dans les faits, on attribue malgré tout une importance absolue, déterminante, ayant même aux yeux de certains une valeur morale !
On en a pour preuve les désespoirs, les suicides même, de jeunes ne pouvant supporter les conséquences d'un échec décidé par les arbitres sur la base d'un quart ou d'un demi-point.
Peut-on néanmoins tirer parti du régime des notes chiffrées? Certainement. Lorsqu'un enfant a de mauvaises notes, régulièrement à telles branches du programme, il faut voir là une indication utile et au lieu de réagir par l'indignation, la colère, l'abattement, poser immédiatement la question : pourquoi? Pourquoi Pierre a-t-il toujours 4 aux math ? Pourquoi Claire toujours 3 en grammaire française ? Pourquoi toujours 5 à l'allemand ? Non pas : « Tu pourrais si tu voulais », « Regarde ton frère comme il travaille bien !» « Tu nous fais honte », « Que dira l'oncle Arthur? », mais simplement : pourquoi? Non pas : « Il a un mauvais maître qui ne sait pas expliquer »,« Le prof ne l'aime pas », « On est injuste avec lui » , mais simplement et encore une fois : pourquoi ?
Voici les réponses possibles : votre enfant est peut-être, et naturellement, peu doué, pour une ou deux branches du programme. Il peut manquer de bonnes bases et ne pouvoir de ce fait assimiler et même comprendre ce qu'on lui enseigne. Il peut traverser une crise de croissance ou souffrir d'une insuffisance glandulaire difficile à percevoir sans examen médical. Il supporte mal une évolution caractérielle temporaire. Il réagit à des circonstances familiales pénibles (deuil, maladie, mésentente entre les parents, divorce, naissance d'un « rival », etc.). Il subit des influences fâcheuses. Il a été l'objet de « révélations » d'ordre sexuel dont il se garde de vous parler mais qui le troublent profondément et qui absorbent son attention, etc., etc.
A chaque question, il y a une réponse. Savoir accepter une infériorité congénitale, héréditaire, constitutionnelle, c'est une réponse aussi. Dire : je sais et reconnais que mon fils n'est pas doué pour les mathématiques, c'est libérer l'enfant de l'angoisse d'être incompris de ses parents… et lui donner toutes les chances de faire des progrès inattendus … en math !
Un retard ou une lacune se comblent par des leçons particulières. Les déficiences de la santé, on les confie au médecin, celles du caractère au psychologue. Quant aux crises de croissance, elles se soignent par la patience et la compréhension. Au besoin, « doubler », « perdre » une année constitue aussi une excellente manière de répondre, de remédier.
N'oublions pas que si le maître est chagriné de devoir donner de mauvaises notes, si les parents en sont attristés, le plus ennuyé c'est toujours l'enfant qui récolte la désapprobation de tous et se sent diminué vis-à-vis de lui-même. De plus, dans de nombreux cas, il est puni en classe et à la maison le conflit qui s'ensuit masque le vrai problème et empêche qu'on l'envisage ; la situation va alors s'aggravant et les mauvaises notes deviennent chroniques, personne ne croyant plus dès lors à une amélioration.
Précisons qu'il n'est pas toujours possible aux seuls parents de trouver la réponse aux « pourquoi » dont il est question ici. Qu'ils se fassent aider par les professeurs, le directeur, le psychologue, le médecin. Rien ne doit être négligé quand il s'agit d'établir la réalité, c'est-à-dire l'état véritable du psychisme, de l'intelligence de l'enfant. ll faut savoir si les mauvaises notes sont une indication d'infériorité réelle, constitutionnelle qu'il s'agit d'accepter, ou si au contraire - et c'est très souvent le cas - les mauvaises notes ne constituent que des symptômes de difficultés internes ou circonstancielles sur lesquelles il est possible d'agir afin de libérer les capacités, les aptitudes de l'enfant et qui sont comme ligotées par des liens qu'on peut desserrer ou même couper.
Résumons : le système des notes chiffrées ne permet pas, comme on le croit, de qualifier l'intelligence et les aptitudes d'un enfant ; l'établissement d'une moyenne chiffrée également, moyenne « ouvre et ferme-porte » encore moins. Par contre, les notes sont valables comme indications quand, bulletin après bulletin, elles persistent dans leur niveau. Si elles sont mauvaises, il y a incapacités réelles ou circonstancielles d'ordre interne ou externe. Alors, pourquoi, alors recherche des causes.
Et rappelons-nous que devant la « mauvaise volonté », la « paresse », le « il peut quand il veut », il faut aussi savoir dire pourquoi. La colère, l'indignation, l'attitude vexée, les punitions des parents ne sont jamais une bonne réponse. Bien au contraire, elles peuvent consolider l'enfant dans une attitude de négativité et de résistance dont il s'agit précisément de découvrir les motifs.









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