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L'avenir de nos jeunes: Le stage artisanal

Il n'est pas de plus grand malheur pour un homme que de faire un métier pour lequel il n'a que peu de goût ou pas d'aptitudes. Chacun sait qu'une fois pris dans l'engrenage de la profession, il n'est pas facile d'en changer. Avec l'apprentissage déjà, ce drame est fréquent : le jeune homme est séduit par un métier dont il imagine mieux les agréments que les servitudes. Ou encore, il est poussé par ses parents vers un gain immédiat, sans songer que plus tard il ne gagnera pas plus que les autres et sera enchaîné à une tâche quotidienne qu'il déteste. Avant d'entrer en apprentissage, que sait-on du métier ? Pas grand-chose. Une fois le contrat signé, l'année commencée, on s'aperçoit trop tard que tout est différent de ce que l'on avait espéré.
C'est pour éviter ces cruelles désillusions et pour faciliter aux jeunes le choix d'une carrière fait en connaissance de cause, que la Direction des écoles primaires d'Yverdon a créé, il y a sept ou huit ans déjà, le « stage artisanal ». Pour expliquer ce dont il s'agit, nous ne saurions mieux faire que de citer la circulaire que reçoivent les parents :« Nous allons recommencer notre expérience habituelle et organiser cette année encore le séminaire artisanal. Il s'agit donc d'envoyer nos garçons de dernière année quelques heures ou éventuellement quelques jours chez un ou des artisans pour leur faire prendre contact avec la profession qu'ils désirent embrasser. Après avoir exprimé son voeu, l'enfant serait dirigé chez un ou plusieurs maîtres d'état qui lui permettraient de poser des questions, de voir le travail de l'usine ou de l'atelier, même lui feraient exécuter quelques petites tâches. Les maîtres d'état seraient priés de nous communiquer leurs observations et leurs constatations. Par ce moyen, nous espérons voir nos jeunes trouver plus facilement et plus exactement leur voie… »
Ainsi, voilà notre garçon qui rêve d'être mécanicien sur automobiles. Que ce doit être agréable de piloter dans les rues de la ville les belles voitures de toutes marques dont le capot bâille dans l'atetier ! Aussi s'en va-t-il, pendant quelques heures prises sur les jours d'école, tâter de ce fameux garage. Mais que de pièces noires de cambouis à nettoyer au pétrole ! Que de menus écrous à rechercher dans la fosse et à classer patiemment ! Que d'assemblages qui résistent, que de boulons récalcitrants ! Que d'heures pénibles pour voir enfin sortir la voiture remise en état, avec au volant… le patron !
Celui-là a compris. N'étant pas mécanicien dans l'âme, il choisira une autre voie.
Et les autres font les mêmes expériences : il aimait le plein-air. Une journée dans un bureau lui montre le métier commercial sous son vrai jour. Il veut être maçon ? Deux jours sur le chantier l'ont ancré dans cette volonté. Ce furent deux jours merveilleux. Et pourtant, on ne s'est pas fait faute de lui « coller » les travaux rebutants. Il les a faits avec joie, intelligence et bonne humeur : ce sera un bon apprenti maçon.
Grâce à l'obligeance de la Direction des écoles, nous avons pu voir avec quelle conscience les employeurs participent à cette campagne. Ils ont compris la nécessité d'aider les jeunes à connaître le ou les métiers qu'ils envisagent d'exercer. L'Ecole professionnelle d'Yverdon, elle aussi, ouvre ses portes à ceux qui souhaitent recevoir plus tard son enseignement, et désirent faire connaissance avant.
Après chacun de ces petits stages, l'employeur remet à l'école un bref rapport, toujours rédigé avec soin et compréhension. Que ce soit une grande administration ou un modeste artisan, chacun, en quelques mots, dit ce qu'il pense de l'apprenti d'un jour : « Méticuleux et attentif. Mais chez nous, il faut être leste et fort. Qu'il réfléchisse encore. »-« Peu observateur, défaut gênant dans notre profession. »-« Bien doué et intelligent, semble aimer notre métier, vocation à encourager », etc.
Ainsi même, certains de ces jeunes gens entreront en apprentissage chez ce même patron chez qui ils ont fait leur « stage artisanal ». D'autres, au contraire, ont pu voir à temps les dangers d'un engouement qui n'était pas tempéré par l'expérience, et il était assez tôt pour essayer autre chose. Ainsi, par cette heureuse innovation, nos jeunes gens sont aidés à passer le cap si difficile qui sépare l'âge scolaire et l'âge professionnel. En voyant de tout près, sans engagement, un ou plusieurs métiers, en prenant la lime ou le marteau, le crayon ou les ciseaux, ils pénètrent dans ce monde inconnu pour eux qu'est le travail. Ils sont assez grands maintenant pour en tirer d'utiles conclusions. C'est pourquoi la meilleure récompense que reçoivent les instigateurs du « stage artisanal », c'est le nombre de jeunes gens qui sont heureux maintenant dans le métier qu'ils ont alors choisi.









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