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LE SCOUTISME. Le point de vue des parents.
Avec chaque enfant, il arrive un moment où le cadre familial et scolaire devient trop étroit. On a déjà tant parlé des crises de l'adolescence que je n'y reviens pas. Une des possibilités d'agrandir ce cadre est le scoutisme.
L'éclaireur a un idéal moral et religieux. Il développe sa personnalité librement, en dehors de ces oppositions stériles aux parents. Il mène une vie de plein air, il apprend à se débrouiller, à faire la cuisine, à camper. Un garçon de 12 ans n'est plus un petit enfant, il doit s'affranchir, il faut que sa vie se transforme.
Pour un garçon très studieux, toujours penché sur ses cahiers, le scoutisme fournit les occasions de courses et de vie dans la nature qu'aucune « promenade-du-dimanche-en-famille » n'aurait pu lui donner. Pour un autre enfant épris de campagne mais vivant en ville, c'est un épanouissement que de pouvoir s'ébattre en liberté. Bien des conflits familiaux peuvent disparaître dans cette activité nouvelle ; je cite ces paroles d'une jeune fille :« C'est chez les éclaireuses que j'ai compris combien il était vain et ridicule de jalouser mon frère ».
Chaque génération a une mentalité qui lui est propre. C'est une chose excellente que de se rencontrer entre jeunes et d'organiser des activités scoutes, de prendre des responsabilités sans qu'aucun parent n'intervienne. On est étonné de voir comme un enfant obstiné dans une attitude négative ou révoltée à la maison peut se révéler tout différent dans une autre atmosphère. La jeune fille qui refuse d'aider sa mère aux besognes ménagères fera, aux éclaireuses, le ravitaillement, la cuisine et la vaisselle.
Je dois avouer cependant que, lorsque je vois rentrer le dimanche soir ma fille ou mon fils transformés en statues de boue, je ne suis pas très satisfaite. Mais un bain laisse voir des figures épanouies, des joues colorées, des yeux brillants : « Oh, maman ! C'était formidable ! » Bien sûr, il faudra laver blouses et chemises, chaussettes et ces culottes de velours qui ne veulent pas sécher. Mais les enfants doivent nettoyer eux-mêmes leurs souliers et les ustensiles de pique-nique.
Pour le reste de la famille, être un jour sans adolescents peut être aussi un repos, soit pour les parents, soit pour les cadets qui sont ravis de jouir d'un « espace vital » plus étendu.
Cependant, je ne pense pas qu'on n'obtienne aucun résultat positif en forçant un enfant à faire partie des éclaireurs contre son gré. D'autre part, certaines troupes sont meilleures que d'autres, il vaut la peine de choisir, même en dehors de son quartier, une troupe bien dirigée.
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