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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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LE SCOUTISME. Le mouvement des éclaireuses, par une cheftaine.

Je vais vous faire suivre la « carrière » possible d'une éclaireuse. Dès 11 ans, elle peut entrer dans une section et participer à son activité, tout en suivant une certaine filière.
L'aspirante éclaireuse commence par apprendre la loi et quelques spécialités, noeuds, signes de piste, lignes de trams du canton, avant d'avoir le droit d'être totémisée et de porter l'uniforme. La cérémonie de la totémisation dépend des traditions de la section et de la patrouille auxquelles appartient l'éclaireuse. Elle consiste en général en quelques épreuves amusantes, quelques bons tours et de grands éclats de rire. Mais certains chefs de patrouille qui aiment le solennel, cherchent plutôt à impressionner la nouvelle par un petit sermon bien senti sur ses devoirs de future éclaireuse.
L'éclaireuse ainsi consacrée se met alors à préparer les épreuves de seconde classe, de la Technique. Elle saura faire une bonne soupe, raccommoder des chaussettes, prendre soin de son corps. Elle fera des bandages et des pansements, elle s'initiera aux premiers soins à donner en cas d'accident. L'éclaireuse de seconde classe étudie des choses qui sont intéressantes à savoir et qui ouvrent l'esprit, telles que les sciences naturelles et l'astronomie. Ces notions, quoique très rudimentaires, peuvent donner aux enfants l'envie d'en connaître davantage. Elle apprend aussi le morse et sera très fière quand elle pourra saisir le sens des messages signalés lors de grands jeux. Des exercices de toutes sortes et l'apprentissage de noeuds savants l'inciteront à toujours chercher un moyen simple et logique de se débrouiller.
Certaines personnes n'apprécient pas qu'on développe cette technique chez les filles. Cela leur donne une assurance peu féminine, en fait des garçons manqués férus de pionnisme et de grands jeux dans les broussailles, les rend un peu imperméables. Il est vrai qu'il y a là un danger ; il faut faire attention de procurer aux éclaireuses de l'aisance dans ces domaines, sans leur ôter de leur féminité.
Après les examens de seconde classe, l'éclaireuse peut s'attaquer à ceux de première classe (ce qui est assez rare) ou préparer des spécialités telles que arts, botanique, zoologie, premiers soins, puériculture, etc.
Elle a alors l'âge de faire sa promesse (13-14 ans). C'est à cette occasion que généralement elle prend vraiment conscience de l'idéal scout. Elle promet de servir Dieu, sa patrie, sa famille, d'aider son prochain et d'obéir à la loi. Elle réalise ce qu'est cette loi : le service et l'amour du prochain, le respect de la nature, l'obéissance, la loyauté, les commandements de Dieu mis sous une forme atteignable pour elle. Cette promesse peut prendre une valeur très différente selon la nature des éclaireuses. Certaines, très consciencieuses, la prennent vraiment au sérieux et essaient de la tenir longtemps ; d'autres sont surtout impressionnées par l'émouvante cérémonie et oublient rapidement; quelques-unes en tirent de l'orgueil, tandis que pour d'autres, elle offre quelque chose sur quoi s'appuyer, à cet âge où l'on est si souvent désemparé. C'est à la cheftaine de voir, en connaissant bien les éclaireuses de sa section, qu'elle n'ait pas une portée négative.
Nommée chef de patrouille, la jeune fille aura de nouveau l'occasion d'apprendre beaucoup; tenir compte de l'avis de chacune, être d'humeur égale, savoir prendre ses responsabilités. Elle n'est pas l'éducatrice de ses « patrouillardes », elle est simplement un peu plus âgée et doit les entraîner à vivre avec elle son idéal; souvent cela l'a aidée à prendre confiance en elle.
Peut-être que toute cette organisation, avec sa succession d'épreuves à suivre, ses grades et ses cérémonies, le port du costume et des nombreux insignes vous incitent à penser que cela ressemble beaucoup à du service militaire ; c'est pourquoi j'aimerais ajouter que nous sommes souvent très souples vis-à-vis de ce cadre de règles et de traditions; d'autre part, je pense que le scoutisme s'adressant à un âge où, en dépit de ce qu'ils prétendent, les enfants sont encore trop jeunes pour vraiment goûter une trop grande liberté, il est préférable de leur donner un cadre qui leur procure un sentiment de sécurité et leur fait prendre de bonnes habitudes.
La technique, la loi et la promesse, le système des patrouilles, ne sont pas les seuls moyens éducatifs du scoutisme. Il est une école de la vie par le fait que, malgré elles, les éclaireuses sont obligées d'apprendre la collaboration. Si elles ne le faisaient pas, le mouvement tomberait, car la vie dans la patrouille et entre les patrouilles serait impossible. Vivre pendant quinze jours au camp avec des camarades qui ont reçu une autre éducation peut apprendre beaucoup de choses et entre autres, la bonne humeur, car toute éclaireuse qui se respecte se doit de prendre la vie du bon côté, afin de ne pas importuner son prochain de ses jérémiades.
Le scoutisme féminin pose encore un problème : inventé pour des garçons, il doit être adapté à la mentalité des jeunes filles. En insistant surtout sur les techniques de premiers soins et sur notre idéal de service, nous essayons de développer les qualités de féminité et de douceur. Ceci n'est pas toujours facile parce que beaucoup de jeunes filles qui font du scoutisme sont justement celles qui refusent de grandir et préfèrent rester à l'âge où l'on peut encore être garçon manqué.
Maintenant que j'ai énuméré ce qui fait la valeur éducative du scoutisme, j'aimerais encore ajouter qu'il n'a pas seulement une portée dans l'avenir, en promettant de fournir de bons citoyens à la patrie, mais aussi dans le présent parce qu'il procure aux jeunes l'occasion de s'occuper de choses saines, intéressantes et divertissantes et d'en être heureux.









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