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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Aperçu de quelques réalisations sociales en Hollande

En évoquant la Hollande, l'on pense à toutes ces terres asséchées, conquises de haute lutte sur la mer, où fleurissent des champs et des champs de tulipes et où tournent des moulins aux grandes ailes.
L'énergie déployée par ce peuple nous le rend particulièrement sympathique, et il est intéressant de mieux comprendre sa mentalité et de se rendre compte du genre de vie de ses habitants. C'est ce que nous a permis de faire un récent voyage aux Pays-Bas.
Les salaires sont peu élevés, ils atteignent en moyenne le 50% des nôtres. Les denrées alimentaires et les vêtements sont moins coûteux que chez nous. Les loyers sont particulièrement bon marché. Les Hollandais ont une prédilection pour les maisons en série. Elles sont le plus souvent en briques rouges et comprennent environ cinq pièces : une cuisine, une salle à manger-salon au rez-de-chaussée et trois petites chambres à coucher à l'étage. La famille vit dans la grande chambre, c'est souvent la seule pièce chauffée. Il y a toujours une vaste baie vitrée et beaucoup de fleurs, même chez les personnes de condition modeste. Les salles de bain sont rares ; on se contente d'une douche qui se trouve parfois à la chambre à lessive. Souvent un garage est prévu pour les bicyclettes, moyen de locomotion le plus usité.
En principe, les femmes mariées n'exercent pas de profession. Elles ont le temps de se consacrer à leur intérieur et la propreté hollandaise n'est pas un vain mot. Les repas ne sont pas compliqués. On mange des tartines le matin et à midi et un repas plus substantiel est servi le soir. La tasse de café du matin et celle de thé l'après-midi sont une habitude nationale. Elles sont offertes partout, dans les bureaux, les magasins, les fabriques. Dans les familles, les tasses restent en permanence sur le servir-boy.
L'Etat se préoccupe beaucoup du bonheur de tous. Il subventionne largement les oeuvres privées. Il existe des écoles confessionnelles, catholiques ou protestantes et des écoles laïques. Les services médico-psychologiques sont nombreux. Un psychologue nous a exposé comment il applique des tests collectifs dans les classes. Un entretien avec le maître complète ses recherches et ainsi il dépiste les élèves qui n'ont pas le rang qui correspond à leur coefficient intellectuel. Une assistante sociale entre en rapport avec les parents et l'enfant est traité comme il convient.
Le nombre des cas d'enfants mal adaptés et qui sont protégés par des institutions d'assistance, a passé de 13.000 en 1940 à 57.000 en 1955. 20.000 d'entre eux vivent dans des Homes.
Nous avons visité les établissements Lanbergen à Amersfoort : ils comprennent huit maisons familiales. Des psychologues y aident les enfants à résoudre leurs conflits. Une assistante sociale établit un contact avec les parents.
On se préoccupe également des loisirs des jeunes. Des clubs sont organisés pour eux. Ils ont la possibilité de faire du théâtre, de la gymnastique, des travaux manuels.
Après la guerre, à Amsterdam, un cirque d'enfants a été fondé. Les jeunes y font des exercices d'acrobatie, des danses, etc. Ils montent des matinées enfantines. Un film nous a permis d'admirer les différents numéros d'un de leurs programmes qui était fort bien fait.
Il existe aussi des réalisations sociales très intéressantes pour adultes.
A Utrecht, par exemple, nous avons visité une clinique qui a pour but de réadapter des délinquants à la vie sociale. Une sélection est tout d'abord opérée par le Ministère de la Justice. On cherche à soigner ceux qui sont irresponsables et à trouver les causes psychologiques qui ont déterminé leurs actes. La majorité d'entre eux n'ont pas eu un milieu familial normal. Des ateliers sont installés dans cette clinique, les détenus y apprennent un métier. Ils pourront ensuite aller l'exercer chez un patron. Psychiâtres, psychologues et assistantes sociales mettent tout en oeuvre pour permettre à ces délinquants de recommencer une vie normale.
Une oeuvre magnifique est réalisée par le centre de réadaptation de l'Armée à Doorn. De nombreuses baraques militaires sont groupées dans un parc splendide. Les mutilés de la grande guerre et ceux de la guerre de Corée ont à leur disposition les traitements les plus perfectionnés pour améliorer leur état. Des ateliers permettent à chacun une réadaptation professionnelle. Des prothèses sont fournies suivant la profession exercée. Des automobiles spécialement fabriquées pour les infirmes sont offertes par le gouvernement. Les employeurs sont tenus d'occuper 2% d'invalides dans leur entreprise.
Une autre réalisation sociale a retenu notre attention. A Rotterdam, 500 maisons de bois ont été construites hâtivement après les bombardements de 1940. Après la libération, on a utilisé ces logements pour des familles assistées. On leur a fourni des meubles, moyennant une location de deux francs par semaine. Des assistantes sociales et des aides familiales enseignent aux mères peu capables comment tenir leur ménage, soigner leurs enfants.
Une crèche est à la disposition des mères qui sont débordées par leurs nombreux enfants. Un centre médical, des bains et des douches fonctionnent journellement. Quand une famille est rééduquée, l'assistante sociale lui cherche un autre logement. A ce jour, 200 familles ont pu quitter ce centre.
Nous avons été émerveillés par le développement de la prévoyance sociale. Tout est mis en oeuvre pour améliorer le sort de ceux qui sont peu privilégiés. On essaie de redonner à chacun une vie aussi heureuse et indépendante que possible et de sauver tout ce qui est vraiment humain dans l'homme.









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