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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Votre fille aînée a 12 ans

Votre fille aînée a 12 ans. Elle n'est plus une petite fille. Elle n'est pas encore une grande personne. Elle passe par une étape intermédiaire qui est aussi pénible pour elle que pour vous.
Jusqu'à maintenant, elle a vécu dans le monde connu de l'enfance. Ce n'était pas forcément un monde facile, féérique ou paradisiaque. Non. Mais enfin, c'était un monde où l'on se sentait en sécurité. On savait que si l'on acceptait un certain nombre d'exigences de la part de ses parents, on était sûr de conquérir, ou simplement de garder, leur amour et leur protection.
Dans ce monde-là, quand on avait un gros chagrin, on ne demandait qu'à pouvoir se confier et se décharger de sa peine. Et les parents connnaissaient suffisamment leur petite pour savoir quand et comment ils pouvaient lui donner des preuves tangibles de leur affection : une simple « cocolette » sur les genoux de maman, une barre de chocolat pour la récréation, une histoire-avant-d'aller-au-lit.
Depuis quelques mois, de profondes transformations s'opèrent, non seulement dans le corps de votre fille, mais aussi dans ses sentiments. Elle ne prend plus le même plaisir aux jeux qu'elle a aimés jusqu'à présent. Elle paraît souvent rêveuse; elle est vite fatiguée. Elle a des moments de grand enthousiasme auxquels succèdent des heures de « cafard » qui vous déconcertent.
Vous vous efforcez de lui venir en aide en lui prodiguant des témoignages d'affection. Mais, au lieu de la réconforter ou de l'apaiser, vos interventions ne servent au contraire qu'à l'irriter ou à la faire éclater en sanglots.
En dépit de tout votre bon sens et de toute votre bonne volonté, vous ne savez comment résoudre le problème particulièrement délicat posé par votre fille de 12 ans.
Oui, problème important il y a! Mais problème qui ne peut être résolu tout de suite.
Car votre fille doit rester plusieurs années dans cette chrysalide de l'adolescence. Elle devra passer à plusieurs reprises par ces alternances de haut et de bas. Elle fera de nombreux pas en avant; elle reviendra souvent en arrière. Puis, enfin, elle se résoudra à marcher d'un pas ferme sur le chemin des adultes.
En attendant que de belles ailes sortent de cette chrysalide douloureuse, que pouvez-vous faire, vous, les parents?
Essayez tout d'abord de vous rappeler ce que vous avez ressenti au même âge.
Ensuite ne dites pas : « Notre enfant est beaucoup mieux préparée que nous l'avons été ; les heures d'incertitude ou de désarroi lui seront épargnées ». Même si votre attitude est parfaite, votre enfant ne pourra s'empêcher de se sentir incomprise.
Et plus elle se sent incomprise, et plus vous essayerez de la mieux comprendre !
Comprendre ne signifie pas tout admettre et tout laisser faire.
Comprendre, cela veut dire souvent écouter avec intérêt, observer avec sympathie, patienter avec sérénité.
Votre enfant ne vous demande pas de la suivre dans tous les méandres de son évolution. Elle vous demande au contraire de garder votre stabilité.
Si vous restez stables, si vous ne vous sentez pas visées personnellement par les sautes d'humeur et les écarts de langage de votre adolescente, alors la transformation qui doit se faire pourra s'opérer graduellement et normalement.
Votre fille deviendra plus indépendante et il faudra vous en réjouir. Elle aimera davantage sortir avec des amies. Elle aura des goûts et des intérêts différents des vôtres; car elle ne peut devenir un autre vous-même. Elle a sa propre personnalité.
Exercez-vous chaque jour à mieux connaître et à mieux aimer cette personnalité en formation.
Si, en dépit des vents et des marées de l'adolescence, votre fille sent qu'elle n'est pas jugée, mais aimée, rien n'est à redouter. Tous les espoirs sont permis.









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