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Il faut craindre les maladies moins que les accidents
Robert Broca, dans un article du « Figaro littéraire », n'a aucune peine à démontrer qu'il y a plus d'enfants qui meurent par accident que du fait d'une quelconque maladie. Impossible de le contredire. Il puise sa documentation dans des documents irréfutables : des statistiques officielles publiées par les Ministères de plusieurs pays.
Les Hollandais ont prouvé que, dans leur pays, la tuberculose faisait six fois moins de ravages que les accidents. Ils ajoutent qu'ils n'ont compté que les accidents mortels.
Grâce aux progrès de la science
Il va de soi que les progrès de l'hygiène, les découvertes médicales comme la pénicilline et les antibiotiques, une meilleure alimentation, les extraordinaires opérations chirurgicales auxquelles on peut avoir recours aujourd'hui, l'emploi généralisé des vaccins, ont fait subir à la mortalité infantile un recul considérable.
Mais, en même temps, hélas, la science nous permettait d'aller beaucoup plus vite et l'on ramassait des corps d'enfants écrasés sur les routes pendant que d'autres se faisaient électrocuter en jouant avec des prises de courant.
Lorsqu'on parle d'accidents, beaucoup s'imaginent qu'il s'agit uniquement d'accidents de la circulation. Mais ces derniers ne représentent qu'une faible partie des risques qu'encourent nos enfants. On néglige trop souvent les cas d'empoisonnements, de chutes, de noyades, de brûlures, d'asphyxies.
En Belgique, une statistique nous donne les renseignements suivants : accidents de la circulation : 17% ; empoisonnements : 7% ; chutes : 5% ; noyades : 16% ; brûlures : 13% ; asphyxies : 8%.
Ne pas eu faire une obsession !
Il ne faut pas tomber d'un excès dans un autre, et devenir de ces parents ridicules qui vont jusqu'à refuser à leurs enfants de les laisser jouer sous prétexte qu'ils pourraient, en le faisant, se casser la jambe.
Mais on ne donnera jamais assez aux tout petits la peur du feu. Pour les enfants, le feu a une fascination extraordinaire. Boîtes d'allumettes, briquets et poêles mal protégés : voilà des dangers constants.
Sait-on, par exemple qu'en France, chaque année, de quatre à six enfants trouvent la mort à la suite d'incendies causés par des bougies d'arbres de Noël ? Ce sont là des faits qu'il ne faudrait jamais perdre de vue.
Ne laissez pas cette casserole dans cette position : elle contient de l'eau bouillante et sa queue dépasse la cuisinière. Ne laissez pas sur le pavé de la buanderie cette cuvelle remplie d'eau au moment où le facteur vient de sonner. Votre enfant joue dans la pièce voisine. La porte est restée ouverte. L'enfant peut basculer dans la cuve pendant que vous bavardez avec le facteur. Ne pas en faire une obsession, non. Mais se souvenir qu'en Angleterre on déplore chaque année de nombreuses brûlures graves, dues au fait que l'on boit beaucoup de thé brûlant
et que la maîtresse de maison néglige trop souvent de placer la théière à un endroit où les moins-de-quatre ans ne puissent pas l'atteindre.
Les empoisonnements
Nous vivons au siècle du médicament. Souvent nos armoires en sont pleines. Toutes ces petites boîtes sont tentantes pour les gosses. Ces flacons qui contiennent des liquides multicolores le sont aussi. Fermons donc soigneusement à clef nos placards à médicaments. Ne laissons jamais traîner non plus de produits d'entretien qui pourraient, eux aussi, devenir de dangereux jouets dans les mains de nos enfants.
Faut-il rappeler ce dont parlent les journaux tous les jours : les asphyxies par le gaz restent très fréquentes. L'aventure de l'eau qui s'échappe de la casserole et qui éteint le gaz pendant que la maman est allée faire des courses
est classique
mais dramatique aussi.
Il y a aussi les objets qui coupent, qui piquent. Il y a ceux qui sont lourds et qui peuvent se renverser. Il y a les lames de rasoir que Papa laisse traîner et les ciseaux que Maman abandonne sur la table. Il y a les aiguilles et les épingles, les verres cassés et les clous rouillés.
Prenons l'habitude de la prudence
Il n'est pas question de penser du matin au soir aux drames qui pourraient survenir chez vous. Une telle attitude ne pourrait que vous nuire en nuisant gravement à la formation de vos enfants.
Mais il est question de prendre de bonnes habitudes. Il est question aussi de ne pas se laisser aller et de se dire
que ce sont là des drames qui n'arrivent qu'aux autres. Il est question de prendre le pli, pour le Papa, de mettre hors de portée ses lames de rasoir usagées, et pour la Maman, de ranger sa boîte à ouvrage, pleine d'objets bizarres, loin des petites mains curieuses.
Et si cet article ne devait servir qu'à éviter un seul accident à un seul petit enfant, il aurait une très grande, une immense utilité.
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