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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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(Sans titre)

Croyez-le bien, rien n'est plus irrésistible pour l'homme, ni tout ensemble plus indestructible dans l'homme, que ces impressions primitives laissées par une mère pieuse, et protégées par le charme vague et naïf des souvenirs d'enfance. Un fils doutera deux fois de l'esprit de son père, avant de douter une fois du coeur de sa mère. S'agit-il de cet âge où, n'étant plus enfant et n'étant pas encore homme, un fils échappe insensiblement à la société de sa mère, tout en lui inspirant une sollicitude nouvelle ? Par un usage fidèle de son influence passée, elle a gagné la confiance de ce fils, et cette confiance lui répond aujourd'hui de l'avenir. Dans ces tendres épanchements dont elle a su lui faire une habitude et un besoin, elle lit jusqu'au fond de son coeur; et un coeur où on lit jusqu'au fond, c'est presque un coeur dont on est maître. La passion parle peut-être, et il est près de succomber: mais il faudra le dire à sa mère - impossible; ou il faudra le lui taire - plus impossible encore; et la tentation est vaincue. Vienne enfin le moment du long embrassement prélude d'une séparation peut-être éternelle... Mère chrétienne, que crains-tu ? Préparé depuis tant d'années sur l'humble chantier de la famille, lance, puisque Dieu le veut ainsi, lance en paix ton navire sur l'incertain océan! Suis-le de ton oeil humide, jusqu'au plus loin de l'horizon, et là, quand tu le verras, suspendu sur une dernière vague, prêt à disparaître, disparaissant, disparu, fais ta prière ! et le remets à celui qui tient vents et flots dans ses mains, et qui aime plus que toi ! Tu lui as été fidèle dès le commencement, il te seras fidèle jusqu'à la fin. Va, il n'oubliera pas la promesse qu'il semble avoir faite exprès pour toi : «Instruis le jeune enfant à l'entrée de sa voie; et même quand il sera devenu vieux,
il ne s'en départira point. » (Prov. XXII, 6).

Heureuse prévision que justifié une plus heureuse expérience. S'il est vrai que la plupart des hommes distingués sont les fils de leur mère, cela est vrai surtout des hommes religieux. L'histoire biblique, l'histoire de l'Eglise, l'histoire contemporaine s'accordent pour l'attester, disons mieux, pour le laisser entrevoir; car il faut chercher la mère pour la découvrir, derrière ce fils dont le nom est seul demeuré dans la mémoire des hommes. Mais c'est ce que demande une mère chrétienne: si elle a sauvé son fils, elle a accompli sa mission de femme, et si elle l'a sauvé sans se montrer, elle l'a accomplie doublement. Ecoutez la Bible. Quel est l'objet de cette courte préface qu'elle met à la tête de la vie de Samuel, si ce n'est d'expliquer ce saint homme de Dieu, ce géant de la prière, ce premier anneau de la chaîne des prophètes, ce grand réformateur et de l'état et du culte, par la foi, par le voeu, par la fidélité, par le cantique d'Anne sa mère ? Que ce récit supplée à la brièveté avec laquelle la Bible explique ailleurs d'une manière semblable un Moïse, un David, un Timothée, et qu'il nous donne la clef de ce soin, en apparence minutieux, avec lequel elle nous nomme en passant les mères des rois de Juda. Ouvrez les annales de l'Eglise. Qui peut entendre prononcer le nom de Saint Augustin, cette vive lumière, deux fois près de s'éteindre, mais soustraite tour à tour à la convoitise et à l'hérésie, pour glorifier le Dieu saint et vrai devant la postérité la plus reculée, sans reconnaître avec lui dans cette double délivrance, après la main de Dieu, la main de la tendre, de l'humble, de la patiente Monique? Mais apprenez que Chrysostome, Basile le Grand, Grégoire de Naziance, et un grand nombre de ceux qui ont marché sur leurs traces ont eu, chacun, leur Monique, dont nous oublions de nous informer, ingrates que nous sommes, tout en savourant avec délices le fruit de ce qu'elle a semé. Mais il n'est pas nécessaire de vous tant écarter: jetez les yeux autour de vous. Prenez la peine de rechercher les voies de Dieu, et vous trouverez qu'un grand nombre des serviteurs de Jésus-Christ dont se glorifie notre génération sont redevables à une mère des premières lueurs de leur piété. Naguère dans une conférence pastorale où se trouvait rassemblés cent-vingt pasteurs américains unis dans une foi commune, chacun fut invité à faire connaître la cause humaine à laquelle il attribuait, sous la bénédiction divine, le changement de son coeur. Savez-vous combien en firent honneur à leur mère? Sur cent-vingt, plus de cent!

Ailleurs, une mère également fidèle semble avoir moins bien réussi; son fils s'est égaré loin du chemin qu'elle lui a tracé: une mère, après tout, toute mère qu'elle est, n'est pas Dieu. Mais plus est grand l'égarement de cet enfant prodigue plus on admire la puissance maternelle, à laquelle il ferme son coeur sans y pouvoir soustraire sa conscience, et qui pourra, que savons-nous ? triompher enfin de sa résistance, longtemps après que la voix et les prières de sa mère se seront éteintes dans le tombeau. Méconnaître la piété d'une mère, cela est possible, mais l'oublier, jamais, non jamais. Un homme de bien s'acheminait vers une église, où un service religieux allait être célébré pour des marins. En face de l'église, à la porte d'une auberge, il voit assis un vieux matelot, à l'air rude et décidé, qui, les bras croisés et un cigare à la bouche, regardait passer avec indifférence, sinon avec dédain, ceux de ses camarades qui se rendaient au culte public. «Mon ami, lui dit l'étranger en s'approchant de lui, ne venez-vous pas avec nous au service ?

- Non pas, répond brusquement le marin.» Son air avait fait pressentir cette réponse à l'étranger, qui poursuivit avec douceur: «Vous me paraissez avoir eu de mauvais jours... Avez-vous encore votre mère ?» Le matelot lève la tête, fixe les yeux sur l'étranger, et garde le silence. «Eh bien, mon ami, si votre mère était ici, quel conseil pensez-vous qu'elle vous donnerait ?» Et le matelot se lève, en essuyant du revers de sa main une larme qu'il avait tenté vainement de cacher, et d'une voix étouffée :
«J'irai...»

Mères, mères, connaissez votre puissance ! Mères, mères, sentez votre responsabilité! Heureux l'enfant qui a une bonne mère!









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