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Mon enfant s'exprime difficilement. Que faire?

Sous ce titre, Mlle Marlyse Brunner, directrice d'un home logopédique à Lausanne, donnait, dans une conférence faite à l'Ecole des Parents de Genève (novembre 1956), de précieux conseils aux parents ayant remarqué chez leurs enfants quelque trouble de langage.
Qu'il s'agisse de retard du langage, de troubles d'articulation ou de bégaiement. ces conseils contribueront peut-être à éviter des erreurs éducatives dont les conséquences peuvent être graves.
Lisons ces conseils attentivement:

Les retards du langage.

Le fait qu'un bébé ne se fasse pas beaucoup entendre, ni au stade de la lallation, ni plus tard, peut provenir d'autres causes que d'un retard des fonctions cérébrales du langage. Il est bon de s'assurer qu'il entend, qu'il est en bonne santé et qu'il se sent en sécurité. Si ces trois conditions semblent remplies, les parents doivent se demander s'ils font tout ce qu'il faut pour que l'enfant découvre ses organes de la parole. Lui parlent-ils lorsqu'ils s'en occupent pour le baigner, le laver, le changer? Utilisent-ils ces onomatopées qu'instinctivement les mères découvrent lorsqu'elles tiennent un petit être dans les bras? Lui parlent-ils doucement, avec assez de nuances dans les inflexions de la voix pour familiariser son oreille avec toutes les modulations de la voix humaine? Si l'on veut que l'enfant parle, il faut lui parler en premier. Il y a chez les petits enfants un instinct d'imitation qui leur permet de s'adapter à la langue du milieu dans lequel ils vivent. Certains d'entre eux manquent de cette fonction dite appétitive, ils demeurent murés dans un mutisme difficile à vaincre.
Si vous voulez que l'enfant fasse des progrès en langage une fois que son désir de vous imiter est éveillé, créez autour de lui le climat psychologique nécessaire. Beaucoup de parents jouissent au fond de leur coeur des formes maladroites et cocasses que prennent parfois les mots dans la bouche de leur enfant ; ils sentent sa dépendance et sa fragilité dans ce parler bébé qu'ils entretiennent en l'acceptant sans le corriger, en en riant, en répétant aux autres membres de la famille les mots les plus drôles, devant l'enfant, comme s'ils répétaient les bons mots d'un humoriste. Il faut savoir que l'oreille est un organe éminemment malléable, prompt à se détériorer si on n'en prend pas un soin suffisant. Je veux dire que l'enfant qui déforme un mot par dysfonction auditivo-motrice momentanée le déformera toujours de la même façon, s'il n'a pas été corrigé, car sa mémoire l'aura enregistré dans sa mauvaise interprétation. Il n'entendra plus la différence qui existe entre le mot - arbre par exemple que vous prononcez et le mot - able - qu'il dit à sa place.
Si l'enfant dit un - t - à la place d'un - k -, s'il oublie des lettres dans un mot, c'est en général parce que le langage des grandes personnes est trop rapide pour lui et qu'il n'y perçoit pas tout ce qu'elles y mettent.
Un - r - en finale (dans le mot fleur, par exemple) n'impressionne qu'à peine la membrane d'un appareil enregistreur non magnétique. C'est dire combien il est faible et combien une oreille non exercée aura de la peine à le saisir. Le langage des grandes personnes est trop rapide pour les possibilités de perception et d'expression de l'enfant. En effet, il ne peut pas parler vite, car il n'est pas à même de coordonner aussi adroitement les mouvements de ses organes phonateurs, mais notre débit rapide l'y incite à tort. Il faut donc:
1. Parler à l'enfant.
2. Le corriger sans jouer avec sa façon de parler.
3. Le corriger avec patience et bonté.
4. Lui parler lentement.

Les troubles d'articulation.

Ils sont dûs à de mauvaises positions prises par les organes phonateurs lors de la prononciation des différents phonèmes. Les parents peuvent être attentifs à ces mauvaises positions lorsqu'elles apparaissent: tordre la mâchoire en parlant, rouler sa langue entre les dents, la poser de travers ou entre les incisives, entre autres, sont des habitudes qui se prennent peu à peu et qu'une maman doit remarquer. Elle peut, lorsqu'elle en a la patience, montrer à l'enfant que les mouvements qu'elle fait elle-même sont beaucoup plus faciles et plus jolis à faire que les siens, et le faire s'exercer, en jouant, à bouger ses lèvres, sa langue, comme elle-même les bouge. Plus tard, la mauvaise habitude prise est devenue un réflexe, elle a même pu entraîner des malformations et ce ne peut être que la main d'un spécialiste qui ramènera le bon mouvement. Il n'est plus possible à des parents, par des objurgations et des remontrances, de redresser une mâchoire déviée, une langue qui, à force de travailler latéralement, mesure 3 mm. de plus à droite qu'à gauche. Cette attitude ne mène qu'à fin contraire. Elle donne à l'enfant, en plus de son défaut d'articulation, si pénible à entendre, un sentiment d'infériorité et de découragement qui peut être à la base d'un mauvais caractère.

Le bégaiement.

Nous aimerions tant que les parents de nos bègues aient eux-mêmes plus de confiance dans la vie! Ces enfants-là ont plus que d'autres, des antennes d'une sensibilité étonnante. Ils perçoivent l'état d'âme de leurs parents beaucoup plus qu'on ne pense et se crispent et se tendent parce que leurs parents sont crispés et tendus. Un enfant qui prolonge les trois ou quatre semaines de bégayage fonctionnel propre au bébé, manque à coup sûr de sécurité et de tendresse. C'est une vérité que ses parents doivent reconnaître. Il faut qu'ils s'examinent sincèrement et cherchent ce qui en eux provoque chez leur enfant une pareille tension. Un psychologue peut leur aider à mettre le doigt sur leur propre difficulté, s'ils ne la voient pas eux-mêmes.
Il ne faut jamais attirer l'attention de l'enfant sur son bégaiement; il faut veiller à ce que d'autres ne lui fassent aucune remarque à ce sujet. Il faut régler le rythme de sa vie de façon à ce qu'il ait davantage de sommeil, de plein air, un vie très régulière, une nourriture spécialement adaptée à son organisme : enfant émotif, il a très probablement un foie délicat. L'alimentation carnée n'est pas pour lui, mais bien un régime composé de fruits crus, légumes frais présentés en crudités, de yoghourts, de fruits secs, etc.
La vie disciplinée qui lui est faite exige une discipline aussi de la part des parents. S'ils veulent vraiment que l'enfant perde ce bégaiement qui peut faire de lui un être souffrant, il faut qu'ils consentent à participer à cette vie plus végétative. Qu'ils simplifient leur langage, mais sans pour autant cesser de parler à l'enfant, au contraire ! Et surtout qu'ils lui parlent d'une façon lente et détendue. Un petit enfant nerveux a plus qu'un autre besoin de calme et de douceur autour de lui. Mais attention, pas de faiblesse ! J'ai parlé de discipline tout à l'heure, j'insiste sur la fermeté. Beaucoup de parents de nos élèves bègues commettent l'erreur de ne pas imposer leur volonté à leur enfant de crainte de le voir bégayer! C'est plutôt le contraire qui le fait bégayer ! L'insécurité qu'engendre un régime de faiblesse et de marchandage entretient, s'il ne la provoque pas, l'angoisse - par conséquent le bégaiement de l'enfant. Si trop de sévérité nuit, trop de faiblesse nuit également.
J'ai parlé ici de l'attitude à avoir lorsque le défaut s'installe. C'est le rééducateur qui, pour chaque enfant, peut conseiller l'attitude juste lorsque le défaut est implanté.









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