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Les femmes ont besoin de parler
Beaucoup de femmes mariées sont des solitaires qui évoluent dans un milieu très restreint. Elles ne rencontrent pas auprès de leur mari la compréhension dont elles ont besoin. Tant de couples suivent alors des voies parallèles qui ne se rencontrent jamais, et avancent dans la vie, sans se connaître profondément et sans intimité aucune entre eux et avec leurs enfants. Ils vivent sous le même toit et ignorent les préoccupations les uns des autres.
Certains êtres ont fait des expériences malheureuses sur le plan de l'amitié. Ils n'ont plus la même confiance et racontent plus volontiers leurs difficultés à une étrangère.
J'ai reçu de nombreuses confidences en faisant des visites de paroisses. J'ai gardé le souvenir d'une femme d'une soixantaine d'années qui m'a confié une lourde peine. Elle n'avait rencontré aucune compréhension auprès des siens. A la fin de notre entretien, son visage était transformé; elle avait le sentiment d'avoir déposé un fardeau. Elle était si heureuse qu'elle voulait à tout prix me faire un cadeau.
Les femmes qui travaillent de longues heures avec leurs mains ont le temps de réfléchir. Quand elles ont une préoccupation, elles y pensent intensément et leurs difficultés grossissent comme dans une nuit d'insomnie. Elles ont besoin de parler pour décharger leur coeur. Elles s'exprimeront souvent avec exagération, avec déraison même, mais cela les aidera à voir plus clair et à retrouver leur équilibre.
Celles qui peuvent s'épancher auprès de leur mari sont des privilégiées. Il est le confident le plus sûr et son affection est si bienfaisante. Il faut pourtant se garder d'abuser de sa bonté pour ne pas le lasser.
Les amies vraies, celles qui ne jugent pas et qui essayent de comprendre sont précieuses. Après un bon entretien, la situation s'éclaire. Je pense à deux amies qui se téléphonent quand tout va de travers. Elles s'avertissent mutuellement qu'elles vont déraisonner. Elles vont se plaindre des défauts de leur mari, de leurs enfants. A la fin de la conversation, le sens de l'humour a repris ses droits. Elles ont fait fonction de « soupape » l'une à l'égard de l'autre.
Il est aussi possible d'écrire ses difficultés et cela apporte un soulagement. Il y a quelques mois, une amie qui m'est très chère a vécu des heures difficiles. J'ai essayé de l'aider par tous les moyens. Elle savait qu'elle pouvait s'exprimer sans retenue en m'écrivant. Je brûlais ses lettres et ne les prenais pas trop au tragique.
Dans certains milieux simples, plutôt frustes, les femmes n'éprouvent aucune gêne à confier à n'importe qui leurs problèmes les plus intimes. Les commerçantes de certains quartiers, les assistantes sociales peuvent en témoigner.
Il en va tout autrement pour les êtres plus compliqués, pour les personnalités plus riches qui vibrent intensément et réagissent à tout par une tension intérieure. Elles ont d'autant plus besoin de rencontrer l'amie sûre qui saura les écouter, les aider à se détendre, à remettre de l'ordre en elles.
Essayons d'être plus compréhensives, plus compatissantes les unes à l'égard des autres. Luttons contre cet esprit de jugement qui met des barrières entre nous. La vie est complexe, la faiblesse humaine est grande, mais Dieu est présent et Il nous aide à mieux comprendre, à mieux aimer.
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