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A propos du mariage

Je lisais récemment dans un journal cette phrase intéressante : « Pour sortir de l'impasse algérienne, il faut établir à un nouvel étage toutes les relations « franco-africaines ». C'est exactement ce que je pense des impasses conjugales auxquelles aboutissent tant de ménages: « Il faut s'établir à un nouvel étage ».
Mais il serait encore plus judicieux d'établir ce nouvel étage dès le départ à deux afin d'éviter ces impasses. Le : « Tu me plais, je te plais, alors marions-nous » me paraît d'une pauvreté effrayante tout en ayant le mérite de reposer au moins sur un élan et une joie - que dire alors des mariages de convention ou d'intérêt qui ne connaissent même pas cet élan sentimental !
Aujourd'hui surtout où le divorce étend ses ravages, c'est toute l'optique de la vie conjugale qui doit être révisée dès le départ si l'on veut être réellement heureux en ménage, et il n'est jamais trop tard pour accueillir cette optique nouvelle, même si l'on est marié depuis plus ou moins longtemps. Je sais qu'elle a changé la vie de bien des couples, avant comme après le mariage.
Si je suis jeune, avant de m'engager dans la grande aventure du mariage, je ne dirai pas seulement: « Ce jeune homme, ou cette jeune fille, me plaît, mais suis-je celui ou celle qui aidera l'autre à accomplir sa destinée; suis-je capable de prendre soin de lui, ou d'elle, afin que toutes les promesses qui l'habitent trouvent leur épanouissement? »
Une jeune femme récemment mariée me disait un jour: « Je n'ai plus besoin ni envie de m'occuper de moi, car mon mari pense tout le temps à moi, et moi je pense tout le temps à lui; ainsi nous vivons l'un pour l'autre et il n'y a pas de problème. » Peut-être que des problèmes se poseront un jour, même à ceux-là, car le ciel bleu ne dure pas toujours, mais le point de départ était bon et manifestement c'était un couple heureux.
En tant que femme, j'ai souvent pensé à la grande responsabilité qui m'incombait non seulement à l'égard de mon mari mais à l'égard de tout homme rencontré, car les hommes sont ce que les femmes les font ou exigent d'eux.
Toute femme a le choix entre être une inspiratrice ou être une séductrice ; en fait la séparation entre ces deux manières d'être n'est pas absolue, car, par exemple, une épouse doit continuer à chercher à plaire à son mari. Il s'agit plutôt d'une tendance, d'une attitude intérieure qui déterminera notre comportement extérieur dans un sens ou dans un autre. Cette vérité a transformé la vie d'une jeune fille que je connais bien et qui, à vingt ans, ne songeait qu'à plaire à l'autre sexe pour en tirer plaisir et vanité. Un jour, elle prit conscience du rôle nocif qu'elle jouait, elle eut le courage de « renverser » son optique et de chercher désormais à faire sortir de l'autre ce qu'il avait de meilleur en lui en s'oubliant elle-même. D'une force négative, elle était devenue une force positive pour son bonheur vrai et pour celui des autres.
Maintenant, admettons qu'un jeune couple se soit mis en marche en désirant vraiment que leur union favorise l'épanouissement de leur personnalité, à l'un comme à l'autre ; néanmoins il est inévitable qu'il rencontre des difficultés et des problèmes surgissant au gré des circonstances. Par exemple, si le mari seul travaille et gagne sa vie, la femme aura tendance à attendre tout de lui quand il rentre le soir, et pourtant celui-ci, fatigué par son activité professionnelle, désirera avant tout se détendre et recevoir, lui aussi, de sa compagne le calme et la tendresse dont il a besoin. Mais ce dilemne se résoudra sans trop de peine si la jeune femme a su se créer des intérêts personnels à son foyer et au dehors, dont elle fera part gaiement à son mari en attendant que ce dernier ait pu « reprendre pied » dans la vie conjugale dont son métier ou sa profession l'a tenu éloigné toute la journée.
Si la femme travaille aussi hors de son foyer, une autre difficulté peut surgir, chacun réclamant de l'autre la compréhension de sa fatigue et de sa tension nerveuse. Naturellement si le couple peut travailler ensemble (un médecin et sa femme infirmière, un commerçant et sa femme vendeuse, un cultivateur et sa femme basse-courière, etc.) une mutuelle et juste estimation du travail accompli peut les aider à demeurer très unis. Mais si chacun travaille de son côté dans des domaines très différents, ils devront s'efforcer de cultiver un sujet d'intérêt commun qui nourrira leur attachement réciproque, par les enfants d'abord, cela va de soi, mais aussi sur le plan artistique, intellectuel, spirituel, ou même pratique (amélioration ou transformation du logis par exemple), car il faut soigner et cultiver l'amour avec le plus grand soin, en cherchant le climat qui lui soit favorable et « en regardant ensemble dans la même direction », comme dit Saint-Exupéry.
J'ai parlé des enfants ; c'est certain qu'ils constituent le plus normal et le plus puissant trait d'union entre les parents, car leur présence crée tout naturellement le terrain concret où se retrouver. Mais cette présence apporte également de nouvelles causes de fatigue et d'énervement, et une fois de plus il apparaît certain que le bonheur dépendra beaucoup plus d'une attitude intérieure que des circonstances extérieures. Avec ou sans enfant un couple connaît des jours heureux quand chacun n'a plus les regards rivés sur lui-même (question santé, plaisir, bien-être, etc.) mais aperçoit l'autre, son premier prochain qu'il doit aimer comme il s'aime lui-même.
D'autres facteurs de paix et de bonheur conjugal peuvent aussi intervenir comme celui qu'une jeune femme m'exprimait tout récemment en disant: « Pour moi, ce qui m'aide dans la question du mariage, c'est de sentir que je suis dans l'ordre naturel des choses et un élément positif de cet ordre en ayant fixé mon choix et en m'y tenant. »
Mais, malgré toute la bonne volonté qu'on y met, il faut reconnaître que la vie à deux est semée de bien des embûches qui ne disparaissent pas avec les années mais peuvent au contraire devenir peu à peu assez sérieuses. Je veux parler, par exemple, de la question des « emballages », comme l'appelait une de mes jeunes amies, c'est-à-dire de l'apparence extérieure, du mode de réaction, de l'originalité propre à chaque être humain, tout ce qui a joué un rôle important dans l'attirance réciproque par le jeu naturel des forces complémentaires et qui devient souvent à la longue un élément contraire d'agacement et finalement d'éloignement des deux conjoints s'il n'y est pas porté remède. L'issue à cette impasse est à chercher en dehors de soi et plus haut que soi, à ce qui unit dans l'essentiel, par delà les « emballages », jusqu'au plan de vie habité par l'Esprit. Alors le reste n'a plus d'importance et peut-être même qu'il y gagnera en s'harmonisant, par surcroît. Car il faut, but suprême, créer à son foyer une ambiance de victoire qui absorbe et engloutit les difficultés et les divisions. Cette victoire passe par le renoncement à soi-même, qui en est la clé, et aboutit au bonheur qui en est le couronnement.









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