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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURMon enfant est jaloux. Que faire? A cette question, que se pose plus d'une mère, Mlle F. Henny, psychologue de Lausanne, répondait, lors d'une conférence faite à l'Ecole des Parents de Lausanne : Tous les enfants, un jour ou l'autre, montrent de la jalousie. Donc, la première chose à faire, sera de la supporter et de la laisser s'exprimer. Chaque fois que vous l'observerez, il faudra vous dire que votre enfant souffre, et essayer d'en trouver la cause. Le plus souvent, sa souffrance sera née de la difficulté qu'il aura à accepter le partage de votre amour, soit avec l'autre parent, soit avec ses frères et soeurs. Que votre attitude soit donc dictée par le souci de lui montrer que vous l'aimez autant que les autres. Le petit enfant confond souvent équité avec égalité, car son sentiment de la justice est absolu, et il s'estime lésé s'il ne reçoit pas exactement ce qui est donné aux autres. Or, ce qu'il faut peu à peu lui apprendre, c'est qu'on peut être aimé autant qu'un autre, tout en étant aimé différemment. Ce qui compte, c'est la justice profonde, et non celle de la double pesée. Pour ce faire, il faudra lui montrer les avantages et les inconvénients de chaque situation. Par exemple, une maman pourra expliquer à son aîné qu'elle est bien obligée de s'occuper souvent de son petit bébé, parce qu'il est tellement petit, il ne sait ni marcher, ni parler, et passe son temps à salir ses couches, qu'il faut bien s'occuper de lui puisqu'il ne peut rien faire tout seul. Si, tout en ayant une attitude pleine de douceur, elle minimise ainsi le tout petit et si elle associe l'aîné aux soins du bébé, il se sentira moins délaissé, il aura l'impression de collaborer avec elle, et prendra conscience de sa propre valeur. On peut ainsi, en lui donnant des responsabilités, et en lui faisant confiance, lui apprendre peu à peu à partager l'amour de sa mère. Mais il faut que l'acceptation de ce partage se fasse progressivement. Il faut que l'enfant garde la possibilité d'être de temps en temps encore le bébé de sa maman, qu'elle lui consacre un moment chaque jour où elle ne s'occupera que de lui et le pouponnera au gré de son désir. A côté de cela, on pourra lui donner quelques avantages du plus grand, comme de manger à table avec ses parents, de se coucher plus tard que les plus jeunes, ou tout autre petite compensation de ce genre que l'intuition des mamans leur dictera mieux que je ne saurais le faire. Quand l'enfant manifestera son hostilité, dans des paroles ou des gestes, laissez-le l'exprimer, aussi longtemps bien sûr qu'elle ne présente aucun danger pour celui qui en est l'objet. On me citait un jour le cas d'une petite fille qui, voyant sa mère allaiter un petit frère, se précipita sur la mère pour la mordre. On peut interpréter ce geste de deux manières : ou bien la petite fille s'est identifiée au bébé et a voulu faire comme lui, car l'enfant s'imagine souvent que le bébé mord le sein de sa maman. Ou bien elle en a voulu à sa mère de s'occuper de ce bébé et non pas d'elle, et elle a réagi de façon agressive. Quoi qu'il en soit, la mère a eu la réponse adéquate : au lieu de blâmer ou de gronder, comme la petite certainement s'y attendait, elle s'est penchée sur elle, et l'a embrassée. L'enfant n'a jamais recommencé. Une chose est certaine en effet : mieux vous accepterez l'agressivité de l'enfant, moins d'ampleur elle prendra. Car l'enfant se sentira compris et accepté, et aura moins de motifs de revendications. En ce qui concerne les disputes entre enfants, je vous conseille d'intervenir le moins souvent possible. Les parents ont souvent une tendance exagérée à intervenir dans les différends qui mettent aux prises les frères et soeurs. En réalité, la cause première de ces difficultés étant précisément la situation des enfants par rapport aux parents, et l'amour que ceux-ci leur témoignent, il est évident que l'intervention, même juste, des parents en faveur de l'un des belligérants apparaît souvent à l'enfant comme le signe d'une préférence. La jalousie envisagée sous un angle positif, est plus souvent un stimulant, un moteur, qui permet à l'enfant de progresser, et d'apprendre à affronter les difficultés qu'il ne manquera pas de rencontrer tout au long de sa vie. Il faut aider l'enfant à se fortifier, à tenir son rôle dans la constellation familiale ; ne pas imposer l'union et la paix perpétuelles, qui sont choses impossibles, mais aboutir à une collaboration familiale où chacun, ayant sa place, n'aura pas à prendre celle des autres. L'enfant qui aura ainsi surmonté les difficultés fraternelles surmontera mieux les difficultés de l'existence et de la société. |
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