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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Nounours !

Je voudrais mon Nounours… fit-elle d'une petite voix enrouée, les yeux dilatés par la fièvre. Pour ne pas la faire pleurer - elle avait 40 °- maman lui donna son cher ami. Elle le posa sur son oreiller, tout contre sa joue, l'entourant de son petit bras, avec ferveur. « Tu comprends, ajouta-t-elle, Nounours il a la fièvre, il faut que je le garde. Maintenant, je serai sage. »
Et elle tint parole. Quel miracle la présence de ce petit animal en peluche était-il donc capable d'opérer, pour que Sylvette, rendue un peu capricieuse par sa rougeole, fût si rapidement calmée quand elle l'eut dans ses bras ?
J'ai questionné cette maman.
Je lui ai demandé pourquoi elle avait donné un ours en peluche à sa petite fille, de préférence à un jouet mécanique par exemple, et elle me fit cette curieuse réponse :
« J'étais plutôt hostile au Nounours. Et je me demandais bien, pourquoi, d'année en année, les magasins s'obstinaient à étaler tant de variétés d'ours, des blancs, des noirs, des bruns, des gros, des petits, aux yeux vifs ou l'air bébête, pour tous les goûts et… pour toutes les bourses.
Mes aînés n'ont pas eu d'ours. Et je me rends compte, par comparaison, que quelque chose leur a manqué.
Le tout-petit possède des réserves inouïes de tendresse qu'il a besoin de déverser sur des choses à sa taille. L'amour qu'il a pour ses parents, pour ses frères et soeurs, qui se manifeste parfois avec tant de fougue : baisers intarissables, petits bras serrés très fort, tête blottie sur l'épaule de maman… ne suffisent pas à épuiser le besoin qu'il a d'aimer. Il semble qu'il lui faut déjà des êtres faisant partie de son monde à lui, à chérir de tout son coeur.
…. Au départ, il suffit d'un geste de la maman, pour rendre vivants ces simples objets inertes ; elle aura montré comment on berce « Nounours », elle l'aura porté « au cou », l'aura fait manger, etc. Il n'en faut pas plus pour que le monde merveilleux où vit l'enfant se mette en branle, et pour que le petit animal devienne le sujet de mille aventures comiques ou émouvantes.
Je pense qu'il y a là comme une manifestation d'un appel très humain, auquel on ne prête pas toujours assez attention chez le tout-petit : grâce à Nounours, bébé n'est plus seul. Il a un compagnon de route.»









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