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Méditation
Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés.
Béatitude que j'ai souvent méditée et tout particulièrement ces derniers mois.
Je pense à cette souffrance physique qui peut tellement malmener, tourmenter notre pauvre corps. Ceux qui l'endurent et qui ont le bonheur d'avoir la foi se raccrochent à Dieu comme un être qui se noie. Il y a alors une grande intensité d'amour et des moments de merveilleuse communion. Puis, quand la souffrance grandit, il n'y a plus qu'un mot: « pitié » - « prends pitié de moi ». C'est alors que « la foi des autres » revêt toute son importance. La prière d'intercession est certainement l'une des plus belles; cet élan qui monte vers Dieu porte et apaise - par moments du moins - le pauvre être qui souffre. On sent aussi combien la mort peut être une délivrance en libérant de cette enveloppe si douloureuse, si abîmée parfois. L'âme peut alors s'envoler vers Dieu.
Songeant à ceux qui souffrent avec tant de vaillance, j'aimerais évoquer la belle figure du docteur Moraz. Il a passé onze ans de sa vie dans un poumon d'acier. Atteint très gravement de poliomyélite alors qu'il était fiancé, il s'est marié et il est devenu père. Grâce à la magnifique collaboration de sa femme, il a écrit un livre de médecine et traduit de nombreux articles. Ce couple rayonnait et leur petite Jacqueline était épanouie et heureuse. J'extrais quelques phrases d'une lettre si belle écrite par Violette Moraz au moment de la mort de son mari.
« Ceux qui nous ont vu vivre chez nous, ont compris qu'il ne s'agissait nullement de dévouement mais simplement d'un véritable amour, qui n'était pas né du hasard, mais préparé par Dieu. Notre vie, c'est simplement la découverte que si Dieu dirige vraiment une vie, elle est pleinement heureuse jusqu'au plus profond de l'être, dans n'importe quelles circonstances. Quant à moi, je n'ai pas été une femme dévouée, mais infiniment privilégiée d'avoir pu apprendre au jour le jour à ne pas désirer ce qui ne pouvait plus être, mais à aimer de tout mon être toutes les innombrables joies quotidiennes que nous découvrions ensemble. »
J'ai relu aussi la belle biographie d'Adèle Kamm et j'ai été frappée, une fois de plus, par le courage de cette jeune fille terrassée par la tuberculose. Elle avait fait sienne la parole de Beethoven :« durch Leiden Freude », à travers la souffrance, la joie. On entend résonner l'hymne à la joie de la Neuvième ! Quel sommet! Non seulement accepter la souffrance mais aller au delà et trouver la vraie joie.
Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés.
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