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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Correspondance. A propos du goût de l'effort

Une de nos lectrices nous demande des « conseils concrets et efficaces pour inculquer le goût de l'effort à l'enfant, surtout à l'enfant plus âgé, adolescent, si souvent vite satisfait de son travail ».
Il n'est pas facile de répondre à ce désir. Les causes de cette carence du goût de l'effort sont nombreuses et variées. Il n'est donc pas possible de donner des « conseils concrets et efficaces » comme on donnerait une recette de tisane.
Nous allons essayer de relever quelques-unes des causes de cette attitude que nous qualifierons de nonchalante et un bon nombre de remèdes en découleront tout naturellement.
La santé de l'enfant ou de l'adolescent est-elle satisfaisante ? Un enfant qui souffre de végétations, d'infections latentes ou d'autres maladies peu spectaculaires et parfois chroniques est très vite fatigué.
Il en est de même de ceux qui sont en train de grandir, de « pousser »
comme on dit communément. Ces enfants se défendent en étant apparemment nonchalants. En réalité ils sont fatigués, se tiennent mal, aiment s'allonger par terre ou sur un divan. Ils peuvent par moment jouer avec beaucoup de joie et de vivacité, mais, vite épuisés, dès qu'on demande d'eux un effort qui ne les amuse plus ou les ennuie, ils réagissent avec nonchalance.
Le même problème se pose pour les adolescents : particulièrement dans toutes les années qui précèdent la puberté, les jeunes gens des deux sexes sont en état d'infériorité quant à la capacité de fournir un effort. Il faut donc mesurer nos exigences à leurs possibilités.
A aucun point de vue, nous ne pouvons les considérer comme des adultes même s'ils en ont la taille et parfois l'allure. De toute façon, il est bon d'avoir l'avis d'un médecin qui nous rassurera ou donnera à notre enfant les soins ou les fortifiants dont il a besoin.
Une fois rassurés sur le plan de la santé, nous pouvons nous demander si nos enfants, et là je pense tout spécialement aux adolescents, sont bien dans la voie qui correspond à leur goûts et leurs capacités.
Il est rare qu'un jeune ne travaille pas avec plaisir quand il se sent dans son élément. Malheureusement beaucoup de parents font des études ou un apprentissage à leurs enfants sans s'être assurés qu'ils ont choisi la bonne voie.
Quand un jeune ne sait pas ce qu'il se veut, n'hésitons pas à faire faire une orientation scolaire ou professionnelle qui nous guide permettra d'éviter des erreurs et des pertes de temps.

Avons-nous éduqué chez notre fils ou notre fille, depuis sa tendre enfance le sens de la responsabilité et la valeur de l'effort? Cette éducation commence au moment où l'enfant vers deux ou trois ans s'essaie à se vêtir ou manger seul, par exemple. Elle se continue tout au long de la vie. Elle sera mesurée à son âge et à ses capacités. Elle nous demande beaucoup de patience. Ça va tellement plus vite d'habiller un enfant, de lui mâcher ses devoirs ou le petit travail dont il est chargé, plutôt que d'exiger des efforts et de supporter des maladresses. D'autre part allons-nous nous priver et le priver d'une sortie ou d'un plaisir parce qu'il n'a pas terminé ce qu'il avait à faire ? Dans ce cas ne nous étonnons pas que notre enfant appelle exagérément à l'aide et se contente de peu.

Enfin, dernier point que nous allons aborder: quelle est notre attitude dans la vie en général et vis-à-vis de nos enfants en particulier ? Sommes-nous normalement exigeants à notre et à leur égard ? Sommes-nous trop vite satisfaits de nous-mêmes ou au contraire pas trop sévères et parfois rigides ?
Peut-être nous contentons-nous de peu ? Nos enfants alors ne font que nous imiter. Au contraire, nous pouvons être si sévères nous-mêmes que nous n'avons jamais de loisirs et que nous sommes toujours fatigués; ou bien, et c'est encore pire, nous nous plaignons des difficultés et des exigences de la vie, de nos patrons, de nos supérieurs. Nous dégoûtons alors nos jeunes de l'effort.
Un garçon de quinze ans disait: « En tout cas, moi, je n'ai pas envie d'être un homme, quand je vois la vie de mon père! » Et bien des jeunes filles sont rebutées par les travaux ménagers en regardant vivre leur mère.
Sommes-nous trop exigeants? Oublions-nous l'âge de nos enfants leurs besoins ? Voulons-nous qu'ils soient à tout prix des premier de classes ? Si nous demandons qu'ils se couchent régulièrement heure raisonnable, ce qui est nécessaire, les laissons-nous de temps en temps (par exemple une fois par semaine) sortir avec des amis veiller, même très tard? Cette liberté leur est aussi précieuse que des heures de sommeil prolongées. Avons-nous réussi à devenir peu à peu leurs amis plutôt que leurs maîtres, ce qui leur permettra de se sentir de plus en plus libres, donc responsables.

Je ne sais pas si nous avons répondu aux désirs de notre correspondante. Il va sans dire que nous n'avons pas abordé toutes les faces à problème. Cela nous aurait entraîné trop loin. Cependant si cette réponse n'est pas suffisante, nous sommes prêt à étudier en particulier le problème de notre correspondante, à condition qu'elle le pose avec plus de précision, et éventuellement à lui répondre personnellement.


Si des lectrices ont fait des expériences dans ce domaine et ont des observations à nous communiquer, nous recevrons celles-ci et les publierons avec plaisir, car les expériences des unes peuvent toujours utiles aux autres.

Réd.









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