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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCorrespondance. Surmenage, obéissance et fessées ! Mme J. Rossier, psychologue de l'Ecole des Parents de Genève, a bien voulu répondre à Mme S. qui, avec ses 4 enfants, de 1 à 9 ans, se débat au milieu de mille difficultés d'autorité, d'obéissance, et nous écrit pour demander quelques conseils. Avec vos quatre enfants, votre tâche est rude et, bien souvent, semble vous dépasser. Quand vos enfants désobéissent, vous dites n'avoir qu'une punition : la fessée. Et pourtant vous reconnaissez qu'elle est souvent inutile, parce que vous n'avez pas le courage de la donner (et je vous en félicite). Vos enfants savent très bien que vous les menacez de fessée, dix fois et plus, avant d'en donner une. Donc, cessez de menacer et n'usez de cette punition que très rarement. Vous donnez l'exemple de Jacques qui rentre en retard pour dîner. Laissez-le, sans rien dire, se mettre à table, donnez-lui le début du repas et quand tout le monde aura fini, emportez son assiette, qu'elle soit vide ou non. Tant pis pour lui, il n'aura probablement pas de dessert. Ou bien, si vous le préférez, envoyez-le seul, dans sa chambre avec un bon morceau de pain et une assiette de soupe. Surtout, ne criez pas, ne fessez pas, mais agissez pour que ce soit bien ennuyeux, pour lui, d'arriver en retard. Cela fera beaucoup plus d'effet. Et n'oubliez pas qu'un enfant peut fort bien une fois ou l'autre sauter un repas. Il se rattrappe au repas suivant. J'imagine que vous demandiez à l'une de vos filles d'essuyer la vaisselle. Elle ne le fait pas. De nouveau, ne criez pas, ne fessez pas, mais dites très tranquillement :« Tu n'est pas venue m'aider, j'ai eu de ce fait un surcroît de travail, je ne peux donc pas faire pour toi telle ou telle chose que tu m'avais demandée ». Ou bien : « Pour que tu apprennes à essuyer gentiment la vaisselle, tu le feras tous les jours pendant une semaine ». Ceci dans le cas où ce serait tantôt l'une, tantôt l'autre de vos filles qui vous aide. Tâchez de trouver toujours des punitions en relation avec la faute : « Tu ne te dépêches pas assez pour te déshabiller, donc demain tu vas te coucher plus tôt que tes frères et soeurs pour que tu sois prêt en même temps qu'eux ». Mais surtout ne dites pas : « La prochaine fois, si tu lambines encore en te mettant au lit, je t'enverrai te coucher avant les autres ». Pas de menaces, mais des actes immédiats. Vous parlez du « cirque », le soir, quand vos enfants sont couchés. Peut-être les mettez-vous au lit trop tôt ? Ils ne sont pas fatigués. Au contraire, les couchez-vous trop tard, après sept heures et demie ou huit heures ? Alors trop fatigués, ils sont excités et font les petits fous. Donc premier conseil, vos enfants doivent être au lit au plus tard à huit heures, tranquilles et toutes lumières éteintes. Peut-être, pourriez-vous, quand ils sont couchés, leur lire une courte histoire ou un fragment d'histoire que vous continuerez le lendemain ; ou bien encore, après leur prière, pourriez-vous chanter avec eux un cantique ou un joli chant d'école. Parfois, si les enfants sont au lit à sept heures et demie, peut-on leur permettre de lire un moment ou de regarder des images. Tout cela tendra à les calmer. Mais avant toute chose, ayez avec eux un rythme de vie très régulier. Pour la question des devoirs à domicile, allez voir les maîtres de vos enfants, dites-leur vos difficultés à les faire travailler, demandez-leur s'ils ont de bons conseils à vous donner et si vous pouvez, peut-être, laisser aux enfants la responsabilité de leurs devoirs. En tout cas, si vous continuez à les faire travailler pour l'école, ne faites jamais la « scie »:« Allons, viens donc, travaille, fais attention, tu es fatigant » et tout ceci répété plusieurs fois. Donnez-leur plutôt un temps raisonnable pour un petit travail bien précis. S'ils réussissent, permettez-leur de faire alors un jeu qui les amuse. Ils s'apercevront bien vite qu'ils ont avantage à se dépêcher. S'ils lambinent trop, ne vous inquiétez plus d'eux et dites-leur : « je regrette, je n'ai maintenant plus le temps de m'occuper de toi ». Et si les résultats scolaires sont plus mauvais, privez-les d'un plaisir pour qu'ils puissent travailler et rattraper le temps perdu. Voilà quelques petits conseils dont l'efficacité n'est ni magique, ni immédiate. Cependant, avec un peu de continuité dans leur application, votre vie familiale sera certainement améliorée. Vous serez moins nerveuse et tendue, et cela aidera aussi beaucoup vos enfants. |
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