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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Sous l'égide de Henry Dunant

Un grand parc (des hectares et encore des hectares) dans lequel croissent à l'envie les espèces d'arbres les plus diverses. Avec leur long fût les pins dominent de haut cette grande société végétale où érables, frênes, chataîgners, chênes, s'entremêlent harmonieusement aux mélèzes et aux buissons de rhododendrons.
Qu'est-ce donc sous cette belle frondaison ? Une statue en pied d'un homme jeune, alerte, animé d'une vie intense ! Je m'approche et je lis :« Henry Dunant ».
Henry Dunant, qu'on nous a toujours dépeint à Genève comme un vieillard malade, aigri, sans dynamisme, Henry Dunant glorifié en pleine campagne hollandaise ! Qui est-ce donc? Tout autour de la statue et d'un vaste bâtiment d'un seul étage zigzaguent des chemins onduleux. A une croisée voici paraître une colonne de petits chariots poussés à la main. Sur chacun d'eux gît une invalide et un invalide incurables que l'on fait jouir de l'air, de la lumière, du soleil.
Je m'enquiers ! Cette institution provient d'un don de la jeunesse autrichienne, un don de plusieurs millions envoyés lors des inondations néerlandaises en signe de gratitude pour l'accueil accordé lors de la première guerre par les Pays-Bas aux Autrichiens. Chaque année pendant les treize semaines d'été les malades que l'on va guérir chez eux sont hébergés et soignés par des gardes, qui gratuitement exercent leur sacerdoce, auquel ils sacrifient leurs propres vacances. Ces cohortes dessinent une frise dantesque d'estropiés, de paralytiques, de manchots, de sourds, d'aveugles, de décharnés, d'obèses. On me signale un jeune homme de 26 ans qui de toute sa vie n'a connu que la position horizontale sur son lit de malade. Le médecin de cet asile Henry Dunant a permis qu'avec beaucoup de précautions on le place dans la position assise. C'est une transfiguration. Jusque là couché, il ne pouvait percevoir à perte de vue que sa souffrance personnelle, aujourd'hui assis, il voit le monde, il perçoit le monde qui l'environne. Puis il a une fantaisie :« sentir une fois la pluie ». On le promène par une averse et il rentre aussi triomphant que trempé ; il a appris à connaître quelque chose de la nature. Puis c'est l'apothéose : par un beau jour on a réussi à l'étendre sur l'herbe. Alors il a vraiment pris possession de la terre.
Quel est donc ce couple extraordinaire que l'on promène dans deux charrettes voisines ? Extraordinaire certes, car la jeune fille ne pèse pas moins de 180 kilos, je dis bien cent quatre-vingt kilos.
Son voisin, un jeune homme au visage émacié n'est pas moins menacé qu'elle par la mort. Voisins au réfectoire il y a trois ans, ils se sont pris d'amitié et demandent depuis lors de faire partie de la même série de malades. Chaque cohorte formée d'environ trente-cinq malades ne vit dans ce petit paradis que sept jours. Au total à peu près cinq cents personnes en jouissent chaque année. Sept jours seulement ! N'est-il pas cruel de leur donner ce court répit de vie heureuse à côté duquel leur épreuve, une sombre vallée de larmes de cinquante-et-une autres semaines de l'année leur paraissent plus dures encore ! Non : et c'est encore un miracle auquel n'a pas songé Henry Dunant quand il décrivait le champ de bataille de " Solferino ". Durant l'automne et l'hiver ces malheureux vivent du souvenir de
« leur » semaine de délices, hélas ! bien restreintes et dès le printemps ils vivent de l'espoir de revivre une semaine d'été dans le parc Henry Dunant. Parmi beaucoup d'horreurs il y a aussi des pages lumineuses dans l'histoire de l'humanité.









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