Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR



Dans les lignes qui suivent, vous lirez un épisode de la vie d'un pasteur suédois qui possédait le secret de la vie du coeur parce qu'il était simple, modeste, mais absolument authentique dans ses rapports avec ses paroissiens.
D'origine très humble, bûcheron et fils de bûcheron, il ne s'est jamais beaucoup embarrassé de théologie même après avoir décidé un jour de devenir pasteur. Ses réponses aux examens finaux qu'il dût passer pour obtenir son titre de pasteur furent même très pittoresques et firent parfois sourire ses graves examinateurs, mais ceux-ci devinèrent en lui une telle force d'amour qu'ils lui octroyèrent son titre et l'autorisation de prêcher.
Partout où il fut pasteur, sa prédication originale, concrète, directe, chargée d'amour pour Dieu et de compréhension des besoins de ses semblables, lui ouvrit le coeur de ses auditeurs et changea quelque chose dans leur vie et la vie de leur église.
Lisez le livre qui raconte sa vie*, et vous en recevrez beaucoup, tellement est puissant le témoignage d'une vie entièrement donnée et foncièrement authentique.


« L'année nouvelle commença par un froid rigoureux. Le mercure gelait dans les thermomètres. Le jour de l'An, lorsque Oemark vint à l'église pour le culte, deux douzaines de fidèles étaient groupés autour du fourneau situé dans la travée de droite. Oemark quitta le couloir du milieu et les saluant leur dit: « Vous ne trouvez guère de chaleur ici ». Personne ne réagit.
A la sacristie, il s'arrêta un instant et pria. En ouvrant les yeux, il avisa dans un coin une cheminée où brûlait un magnifique feu de gros rondins de bois, qui dégageait une bonne chaleur.
Pourquoi donc les gens devraient-ils geler dans l'église pendant qu'il y a ici un bon feu qui ne sert à personne ? Il regagna l'église. Sur le pas de porte, il faillit entrer en collision avec une personne d'un certain âge portant des livres sous le bras. « Qui êtes-vous et que voulez-vous? - Je suis Amélie Larsson, institutrice du degré élémentaire, organiste et chantre. Puis-je avoir les numéros des cantiques? - Vous tenez donc l'orgue? - Oui, mais ce n'est pas un orgue, c'est un harmonium placé sur la galerie. - Ne pouvez-vous pas entonner sans harmonium ? - Si, je le puis. - Attendez une minute. Aujourd'hui nous ferons le culte à la sacristie. Dans l'église la température est au-dessous de zéro. - Le culte à la sacristie ? Depuis trente et un ans que je suis ici, on n'avait jamais vu chose pareille. - Eh bien, on l'aura vu aujourd'hui ».
Au premier abord, les fidèles mirent peu d'empressement à se rendre à la sacristie. Peu à peu, cependant, ils déménagèrent, transportèrent les bancs, voire l'harmonium. La sacristie était comble. Il y faisait chaud, même trop chaud.
Oemark suivit l'ordre liturgique. Amélie Larsson joua et chanta. Oemark lui-même chanta, passant d'une tonalité à l'autre. Dans son sermon, il parla des nouveaux commencements: « Je suis bien placé pour savoir ce que cela signifie. Dimanche dernier, j'étais encore dans la chaire d'Uddarbo, dans cette paroisse à laquelle je m'étais attaché par des liens très chers. Mais on m'a éloigné de mes amis de là-bas, du bonheur que j'y ai connu. Il me faut maintenant tout recommencer. Je n'ai pas même un lit convenable, je dois coucher par terre jusqu'à ce que mon premier traitement me permette de m'en acheter un. Je n'ai ni table, ni chaise. Mais jésus est auprès de moi. Puis il y a une petite jeune fille. Elle aussi doit repartir du commencement. Jésus sera également avec elle. Vous aussi vous devez recommencer avec moi. Toi, Jon (le sacristain) tu as un nouveau patron, et mademoiselle Larsson un nouveau collègue. Car vous savez, le chantre est aussi important que le pasteur; le sacristain autant que le chantre. Comme le dit le psalmiste: « Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu que d'habiter sous les tentes des méchants ». « Vous tous, mes frères, que je ne connais pas encore, vous devez recommencer aussi avec l'aide de Jésus. Non
avec le levain du vieil homme, mais avec un nouveau levain. Nous voulons nous mettre à l'oeuvre tout à nouveau, de manière à tout faire craquer. Nous le ferons avec joie, car Dieu aime les hommes joyeux. Pensez-y ».
Les fidèles étaient suspendus aux lèvres du pasteur. En voilà un que l'on comprend. Pas comme tant d'autres, pasteurs ou non, qui n'ont su que se lamenter et se plaindre des misérables conditions de vie de Vassbaecken : église délabrée, presbytère où l'on gèle, gens peu aimables. Lui, au contraire, il est joyeux bien qu'il doive coucher par terre dans une maison froide jusqu'à ce qu'il touche son premier salaire. Serait-il vrai qu'il existe des pasteurs sans argent? Celui-là a tout à fait l'air de vivre au jour le jour; tout comme eux, les gens de Vassbaecken. Mais à vrai dire, ne pourrait-on voir s'il ne se trouve pas dans quelque réduit un vieux divan que l'on pourrait prêter ou même donner au pasteur? Serait-il vrai que lui et la jeune fille sont réduits à manger devant l'égouttoir? Serait-il vrai que dans un café il s'est bagarré avec des ouvriers et qu'il leur a enlevé Inger après que l'un d'eux eut presque assommé la jeune fille? Pauvre créature, rouée de coups, marquée d'une bosse à la tempe!
Après le culte, plus d'un resta à la sacristie, s'informant s'il pourrait rendre quelque service au pasteur. S'il croit qu'un divan lui serait utile provisoirement, ils étaient tous prêts à lui en amener un sur un traîneau, bien que ce fût dimanche. Jésus n'a-t-il pas dit: Prends ton lit et va, alors que c'était un jour de sabbat? « Bien sûr, dit Oemark, qu'un divan serait le bienvenu. - Nous aurions aussi un canapé de cuisine, sur lequel Inger pourrait dormir. - Oui, merci, merci ». Il n'a ni chaise, ni table. A-t-on jamais vu chose pareille! Ce pasteur était donc plus pauvre qu'eux-mêmes !
Le soir, le presbytère avait l'air convenablement meublé. Oemark se frottait les mains de contentement.

* « Le pasteur d'Uddarbo », par Axel Hambraeus, Edit. Delachaux et Niestlé. Ce livre est à ajouter sur le catalogue de notre bibliothèque circulante.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève