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L'art qui éduque et développe*

Regardons vers le passé pour voir quelles furent les principales différentes conceptions de la formation des artistes, dans l'enseignement de l'art.
Il y eut au moment de la Renaissance italienne et aux époques correspondantes dans les autres pays, des ateliers réputés d'artistes connus où l'on mettait les enfants en apprentissage, à douze, quatorze ans. Ils y logeaient, et participaient à toute la vie de l'atelier, apprenant le métier par le côté pratique, broyant les couleurs, préparant les supports, et quand ils devenaient assez adroits, ils secondaient leur maître dans l'exécution des peintures et des fresques. C'était une école splendide pour connaître à fond son métier, mais qui demandait une forte personnalité pour trouver et garder un style personnel.
Ensuite ont été créés des ateliers où les élèves travaillaient d'après des natures mortes, puis des plâtres, et quand ils étaient assez avancés, d'après le modèle vivant. Il existe encore beaucoup d'ateliers semblables actuellement, mais lorsque l'on voit des dessins faits dans ces ateliers, au 19e siècle par exemple, on sent à quel point la ressemblance exacte du sujet était exigée ; il fallait dessiner « au quart de poil ». A nouveau cette méthode a beaucoup de qualités, elle développe l'observation, exige une parfaite connaissance de la perspective, de l'anatomie, des proportions, ainsi que des instruments utilisés, crayons, fusains, peinture, mais elle demande une grande persévérance, beaucoup de discipline de la part des élèves, et les tempéraments indépendants, fougueux, très imaginatifs, ont de la peine à s'y plier.
Pour réagir contre cette discipline très stricte et parfois étouffante ont été créés les ateliers de peinture libre. De grandes surfaces, beaucoup de couleurs, sont mises à la disposition des jeunes artistes, avec l'entière liberté de s'exprimer comme ils le désirent. Quelle joie, quel bienfait pour ceux qui ont de l'imagination, de l'audace, de l'indépendance ! Cependant, pour beaucoup, cette liberté devient tôt ou tard un poids quand toutes les ressources personnelles ont été épuisées. « Aujourd'hui, je dois encore faire ce que je veux ? » demandait en soupirant un enfant. Et un autre disait cette phrase pleine d'enseignement pour nous :« On est plus libre quand on nous dit ce que l'on doit faire, autrement on fait toujours la même chose ».
Chacune de ces méthodes développe un des côtés de l'art qui est indispensable à tout futur artiste, professionnel, ou « du dimanche ».
Pour quelles raisons aime-t-on dessiner, et prend-on des leçons de dessin ? Le cycle de conférences et forum organisé cette année par l'Ecole des Parents le résume fort bien :

Loisir Culture Détente

Loisir. L'art de savoir utiliser son temps libre par une activité que l'on aime, qui nous fait du bien, et que l'on peut approfondir, cultiver. Quel plaisir en vacances de pouvoir faire des croquis, des pochades, peindre des paysages, des monuments que l'on admire ! Même si le résultat n'est pas toujours des plus heureux, le fait d'avoir regardé un moment la beauté du lieu, dans le détail, l'imprime dans la mémoire pour longtemps. Ce peut être une grande joie souvent de pouvoir dessiner, peindre en famille. Une promenade faite père et fille ensemble, à la recherche d'un beau sujet, laissera un souvenir lumineux.

Culture. Il n'y a rien de tel que de connaître les difficultés du métier, pour pouvoir estimer à leur juste valeur les oeuvres d'art que l'on voit dans les expositions. Je connais un enfant de 8 ans qui emmène ses parents dans des expositions, et c'est lui qui fait le cicérone, donnant des explications sur les peintures.
En fait peu deviendront réellement des artistes, mais beaucoup seront plus capables d'apprécier, d'estimer les oeuvres d'art et de les comprendre.
D'autre part, si l'on donne à l'enfant la possibilité de connaître un peu toutes les différentes branches, en peinture à l'huile, à l'eau, en dessin, céramique, modelage, cela lui permet ensuite de mieux se rendre compte s'il veut vraiment s'orienter professionnellement dans une branche artistique, et si oui, dans laquelle.

Détente. La vie actuelle dans nos pays occidentaux va à un rythme de plus en plus accéléré. Tout le monde le déplore et en souffre. Cette tension extérieure nous entraîne dans son tourbillon, et petit à petit nous perdons l'habitude de faire le point, de prendre du recul pour chercher si oui ou non nous sommes entraînés par la vie extérieure, ou si nous la dominons. Nous avons tendance à ne plus avoir de vie personnelle, nous pensons, et voyons toute chose à travers l'optique des journaux, de la radio, des autres.
Pourtant la solution qui remettrait toute notre vie dans la bonne perspective n'est pas loin, ni compliquée. Si avant toute action nouvelle, au début des journées, et à tout carrefour nous savions nous arrêter, et tranquillement, dans le calme, faire le point, que de problèmes compliqués deviendraient tout simples ! Quels atouts précieux pour la vie si dès leur jeune âge les enfants prenaient cette habitude ! Le dessin peut tout naturellement les y aider, car on ne peut pas dessiner et peindre sous pression.
Regardez travailler un peintre, il est dans son univers, isolé du monde extérieur, et il peut rester ainsi des heures.
Jusque dans le détail cette détente est nécessaire. Un beau dessin n'est possible qu'avec un beau trait, et pour celui-ci il faut un beau geste. « A la base du dessin est le geste, c'est au geste qu'il faut remonter pour atteindre une de ses sources vivantes », disait Mme Artus.
Comment avoir un beau geste ? En abandonnant toute crispation, en prenant l'habitude de tenir son crayon sans se cramponner à lui, et ceci peut s'acquérir par des mouvements de relaxation faits sous forme de jeux pour les enfants.
La détente est nécessaire avant de travailler, afin de devenir comme une eau toute calme. Quand une feuille se pose dessus, de grands cercles se dessinent autour d'elle. Il faut prendre le temps de penser, de méditer sur ce que l'on va faire et sur ce que l'on veut dire à travers sa peinture. Puis en travaillant, garder ce calme, et savoir s'arrêter, prendre du recul, observer ce que l'on a fait, et devenir ainsi son meilleur professeur.
Cette recherche du calme aidera beaucoup les enfants nerveux, instables, incapables de se concentrer.
En résumé, l'enseignement du dessin complet doit comprendre, me semble-t-il :

la connaissance du métier,
le développement de l'observation,
l'utilisation constructive de l'imagination,
et cela dans une atmosphère de détente.

Voici comment Mme Martenot-Lazare, créatrice de la méthode d'enseignement du dessin de l'Ecole d'Art Martenot ** exprime sa pensée :
« Notre voeu est que l'Art retrouve la place qu'il devrait avoir dans la vie de l'Enfant comme dans celle de l'Adulte, pour canaliser les énergies, éveiller et harmoniser les facultés latentes, donner un apaisement aux vies agitées, un réconfort aux vies douloureusement atteintes. A l'inverse de l'enseignement théorique, les méthodes actives ont préconisé l'expression libre. Or, il nous est apparu très nettement que la seule préoccupation de libérer les complexes et les refoulements ne représentait qu'un aspect de la participation de l'art dans l'enseignement. Notre effort s'est surtout porté sur les points susceptibles d'éveiller ce qu'il y a de profond et de meilleur en chacun. »
Paul Tournier parle dans le même sens quand il dit: « Le génie artistique est comme un démon intérieur qui, s'il ne s'extériorise pas dans une oeuvre féconde, ronge l'âme ».


Je vais vous décrire le déroulement du travail, expérimenté avec des enfants et des adultes, pour vous montrer pratiquement comment l'on peut calmer, harmoniser, libérer à travers des leçons de dessin.
Quand les élèves arrivent, tout pleins de leurs aventures d'école ou de récréation, il faut les aider à se mettre dans un état de calme, de réceptivité, afin qu'ils oublient tout le reste et pénètrent dans un monde où tout est beauté, harmonie. Cela dépendra beaucoup de l'attitude intérieure du professeur et de l'emploi des premières minutes de la leçon où, dans le silence, on fera quelques mouvements de détente. Il faut que cela devienne une habitude, un réflexe, avant de se mettre à dessiner. Cela ne veut pas dire que les élèves soient mous, endormis, mais dynamiques, créateurs, sans être excités.
Ce calme est surtout nécessaire quand on aborde un nouveau sujet. Il les aidera à rechercher en toute chose le plus beau, ce qui fait le plus de bien. Pour cela il faut prendre conscience de ce que chaque contact avec l'extérieur éveille en nous, s'il nous fait du bien ou nous nuit, pour l'accepter ou s'en protéger.

Les premières leçons sont centrées surtout sur l'observation. Un geste souple permet tout naturellement d'exécuter de belles courbes, aussi allons-nous tout de suite rechercher les courbes qui nous entourent dans la pièce où nous sommes, sur nous-mêmes, ainsi que sur de belles oeuvres d'art. Nous allons les observer toutes, puis chacun choisira la courbe qu'il aime le plus, et essayera de formuler quelle impression se dégage d'elle : tendresse, douceur, protection, violence, révolte…
Nous faisons de même avec la ligne droite, après l'avoir dessinée d'un geste énergique, et non crispé. En faire sur un grand tableau aide les timides, les hésitants. Les excités en feront des rapides, puis de plus en plus lentes, jusqu'au trait fait le plus lentement possible.

Une touffe d'herbes heureuses, faite en grand, peut nous permettre d'aborder beaucoup de sujets. Une grande touffe sera beaucoup plus naturellement et harmonieusement exécutée avec les deux mains qu'avec une seule. Il en sera de même pour tout ce qui demande de l'élan, de l'équilibre, ou de la symétrie, et à la bonne main, droite ou gauche suivant les personnes, sera réservé le travail précis, délicat.
Pour exécuter ces herbes heureuses, les élèves peuvent choisir, parmi beaucoup de craies de couleur, celle qu'ils préfèrent, puis en chercher une seconde qui créera avec la première une belle harmonie de couleurs. C'est déjà une recherche du goût personnel de chacun, une découverte de ce que l'on aime le plus. Ils peuvent faire plusieurs essais différents. Donner trop de possibilités, avec toutes les couleurs, leur enlève la joie de créer des harmonies personnelles.
Cette question du choix est très importante, et il ne faut pas la négliger. Tout peut être une occasion d'entraîner cette faculté : couleur, format du papier, objets servant de modèles, etc. L'élève est libre de choisir ce qui lui plaît, ce qui convient le mieux à son tempérament, mais une fois que le choix est fait, il devra s'y tenir jusqu'au bout, même si ce n'est pas facile, et si le résultat ne correspond pas tout à fait à ce qu'il en attendait. Ainsi il apprendra quelque chose, et saura mieux s'y prendre une autre fois.
Voici un exemple pratique : Pour faire un paysage un élève choisit deux couleurs qu'il aime beaucoup, du vert et du bleu. C'est parfait pour le ciel et les montagnes, mais quand on arrive aux troncs des arbres il est bien perplexe, et réclame du brun, mais je ne le lui donne pas. Alors il comprendra que le contraste des valeurs peut remédier au manque de couleur, et qu'un tronc bleu foncé ressortira tout de même sur un fond vert clair. Il finira sa peinture ainsi, et une autre fois réfléchira plus à fond à tout ce qu'il voudra représenter sur sa peinture.

Un autre centre d'intérêt sera les valeurs. De même que, auditivement, l'on peut entendre un son de cloche très fort, puis de plus en plus doux, jusqu'au moment où il devient à peine perceptible, de même que tactilement l'on peut heurter violemment une pierre, la toucher plus doucement, ou l'effleurer, ainsi visuellement, on verra dans le lointain des valeurs extrêmement douces, se fondant avec le ciel, d'autres un peu plus fortes, jusqu'aux contrastes les plus violents du premier plan.
Ce sujet peut être mis en pratique d'une façon très simple et facile à comprendre avec des paysages de montagnes. Sur de belles photographies on peut observer les différents plans de montagnes se cachant les uns derrière les autres, ainsi que leurs valeurs. Mais au lieu de les copier, chacun créera son paysage à lui, de rochers, de pics, de collines, après avoir compris la gradation des valeurs. Ainsi l'on a un centre d'intérêt commun que chacun traite selon son tempérament, et son état d'esprit du moment, agressif ou timide et manquant de confiance. L'avoir exprimé l'aidera à s'en libérer.
Ensuite nous étudions la croissance des arbres, des sapins, ce qui donne alors la possibilité de faire toutes sortes de paysages d'imagination ou d'après nature.
La peinture à l'huile nous permet d'aborder le sujet de l'importance de la touche de pinceau, du geste qui pose la couleur. Aura-t-on la même qualité de touche pour un ciel, des montagnes, les rochers, de l'eau, ou du feuillage ?

Les enfants sont pleins de vie, toujours en mouvement. Aussi l'étude des êtres vivants doit-elle tout naturellement se faire avec le mouvement comme point de départ. Un poisson file, se retourne, se précipite sur une miette de pain, ou fuit un gros poisson. Ces mouvements seront indiqués par une ligne, rapidement, qui sera ensuite habillée par la forme du poisson. Il en sera de même, quand l'élève sera un peu plus avancé, pour les oiseaux, les personnages, le cheval. Ils peuvent être exécutés en dessin, en peinture, en modelage.

Rechercher l'essentiel, et agir avec décision, sans hésitation, quelle aide pour toute la vie ! C'est dans cet esprit que l'on étudie la technique orientale du pinceau. Savoir observer assez à fond pour voir ce qui nous semble l'essentiel, et ensuite avoir une telle souplesse de geste et sûreté de pinceau qu'elle nous permet d'exprimer cet essentiel par un minimum de moyens, qu'il s'agisse d'une touffe d'herbe, d'une fleur ou d'un paysage.
Voici ce que disait le maître Sie Ho, au Ve siècle : « les Chinois ne veulent retenir de la forme que ce qu'elle révèle de la vie intime et de l'esprit qui l'anime, la résonance de l'Esprit à travers le mouvement de la vie ».
Il y a encore bien d'autres sujets que l'on peut aborder dans le même esprit : l'étude de la couleur, avec le rôle des complémentaires, la perspective, la composition, ainsi que l'harmonisation d'un intérieur, la poterie, le portrait, le croquis, etc.


Pour reprendre les éléments qui sont indispensables à tout enseignement artistique équilibré, j'ai parlé :

Du Métier. Il ne m'est pas possible ici de donner des détails sur tous les différents sujets abordés, mais j'ai parlé du dessin, de la peinture à l'huile ; nous travaillons aussi avec l'aquarelle, le modelage. Ayant des éléments techniques de base dans ces différentes directions, ceux qui désirent en faire leur profession pourront les approfondir dans des écoles spécialisées.
De l'Observation. Elle est entraînée dès le début, sur des lignes d'abord, ensuite sur des paysages, des objets, des personnages, des animaux, puis des portraits. Mais la vraie observation ne comporte pas seulement une copie fidèle de ce que l'on a devant les yeux, mais la perception de tout ce qui émane du sujet, pénétrer au delà de la forme extérieure, en comprendre l'esprit, l'essence. Par exemple, lorsque l'on va dessiner un objet, ne pas le voir seulement extérieurement, tel qu'il est, mais préciser ce qui en émane, ainsi que le font les Chinois dans les poèmes qui accompagnent toutes leurs peintures.
La vraie observation signifie aussi de voir l'essentiel, sans se laisser noyer dans les détails, voir les proportions d'un visage, son expression, avant de travailler un oeil en détail, voir la force qui se dégage d'un arbre, son caractère, avant de dessiner une branche en détail.
De l'Imagination. Ne pas la laisser vagabonder, construire « des châteaux en Espagne », mais la libérer, la coordonner, d'une façon positive.
L'élève a un sujet au début de chaque leçon, et nous cherchons à le développer au maximum. Pour l'arbre, par exemple, nous parlons de sa structure, des éléments qui sont indispensables à sa vie, ensuite chacun en créera un ou plusieurs. Que ce soit un chêne, un peuplier, un saule-pleureur, un pommier, cela n'a pas d'importance, au contraire la plus grande variété est encouragée, à condition que l'arbre puisse vivre. A propos des paysages, des animaux, de chaque sujet, nous cherchons à mettre l'imagination de l'enfant en route, puis à en trouver l'expression concrète par ses travaux.
De la Détente. Quant à l'importance de la détente, je crois avoir expliqué déjà assez longuement à quel point elle est indispensable, vitale.

Cette citation d'Emerson est la meilleure conclusion que je puisse donner : « L'homme reste seulement la moitié de lui-même tant que l'autre moitié, qui réside en l'expression de ce qu'il a ressenti, n'est pas éveillée. »

* Extrait d'une conférence faite à l'Ecole des Parents de Genève (décembre 1959).

** L'Ecole d'Art Martenot, dont le siège principal est à Paris, enseigne dans cette perspective la musique, le piano, la danse, la relaxation, et le dessin, la peinture, le modelage. Des centres existent en province, ainsi qu'à l'étranger, Amérique, Belgique, Italie et Suisse.









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