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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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De mon temps…

« De mon temps on n'aurait pas osé dire ou faire ou penser ceci ou cela. » Que de fois ne l'a-t-on entendu ! Comme si son temps était pour chacun son enfance consciente et sa jeunesse. Actuellement les adultes voient leur temps de plus en plus court, tant la génération suivante est pressée d'être indépendante sinon responsable.
De toutes parts des plaintes nous viennent des moins jeunes. Ils souffrent de l'impolitesse généralisée, du manque d'égards stupéfiant, de la liberté inimaginable des enfants et des jeunes gens actuels. Et ce sont les conseils qui vexent, qui durcissent les positions et qui enragent les adolescents.
Grand-mère - « De mon temps une jeune fille ne serait pas sortie seule. »
- Haussement d'épaules lassé.
- « De mon temps il aurait été impensable de hausser les épaules à une observation de sa grand-mère. »
- Soupir. Mine renfrognée.
- « De mon temps je n'aurais jamais osé faire cette tête devant qui que ce soit. »
Sortie d'une des parties avec ou sans porte claquée. Vous devinez laquelle.
Commentaire fraternel :« ça sent le moisi, les sons et lumières ne sont même plus dignes d'être éclairés ».
Bien entendu, il ne faut pas généraliser et il y a encore des exceptions mais elles sont rares et il nous parvient quotidiennement le mécontentement ou la stupeur de ceux qu'ils appellent entre eux les amortis, les croulants, les vestiges, les sons et lumières.
Ce qui frappe c'est la différence de mentalité et de comportement non pas de génération à génération seulement, mais de quatre à cinq ans d'écart.
On parle d'un tel en précisant : il finissait ses études pendant la guerre, il était à l'école primaire à cette époque ; un tel est né à la fin de la guerre, après la guerre, au moment de l'Indochine et puis ce sera ceux de l'ère pamplemousse et ceux des luniks 1, 2, 3…
Si l'on peut facilement observer cette évolution, plus nette encore est la courbe d'augmentation de l'impolitesse. Les enfants n'ont plus le temps de dire bonjour, d'attendre que les parents soient assis, d'ouvrir les portes aux personnes âgées. Ils n'ont pas le temps de demander les permissions. Ils se servent, ils partent en courant.
On se plaint essentiellement de deux faits : ils manquent d'égards et ils répondent. Pourquoi? En tout premier lieu il convient de souligner que le milieu dans lequel ils vivent n'est plus celui de l'enfance de leurs aînés. Les parents ont déjà moins d'égards entre eux que les leurs, ils parlent de tout devant leurs enfants, ils se critiquent plus librement.
D'autre part les adultes sont pressés, souvent la femme travaille et, amenant l'argent au ménage, prend d'un seul coup son droit de vote au foyer. Elle décide s'il est temps d'acheter un tapis pour le salon ou un nouveau frigidaire. Elle donne son avis avec plus de liberté, elle ne consulte plus avec terreur le pater familias pour la moindre initiative. Il en découle plus de liberté, plus d'échanges, plus de disputes aussi, c'est probable, et l'enfant qui se construit en imitant, force un peu la dose pour devenir un surhomme ou femme qu'il souhaite devenir. Les parents ont aussi élargi leur vocabulaire.
Il n'y a du reste pas seulement un côté négatif. Il y a aussi plus de franchise, des contacts plus vrais sous de moindres complications. Les mots perdent un peu de leur valeur au profit des actes, si ce n'est tous les jours, en tous cas dans les grands moments. Il y a aussi des enfants plus débrouillés, plus indépendants et actifs.
On peut accuser l'américanisme, la peur des parents de créer des refoulements chez leurs enfants. On peut accuser une littérature psychanalytique mal digérée qui a laissé croire à beaucoup que la liberté totale est la seule méthode éducative valable.
On peut surtout constater les tensions exagérées partout, la plus grande interférence des milieux, la nervosité.
Et puis n'oublions pas que bien des enfants obtiennent par l'impolitesse l'attention des parents. Si l'on s'occupait davantage d'eux, ils n'auraient pas besoin d'attirer le regard ou l'oreille. Dans certains cas l'impolitesse est une façon de voir jusqu'où l'on peut aller. L'enfant a besoin de respecter ses parents et il sera rassuré de sentir qu'on ne lui permet pas tout.
« De mon temps », bien sûr, mais le leur a aussi sa valeur. Et puisqu'il en est ainsi, tirons-en le meilleur et ne leur demandons pas, quel que soit notre âge, toutes les adaptations.









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