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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Corrrespondance

Une abonnée nous envoie quelques réflexions sur un sujet extrêmement intéressant et utile à aborder dans nos pages : l'éducation de la future célibataire.
« C'est un sujet que j'ai eu à coeur de méditer, dit-elle, en constatant combien grande est la peine qu'ont les jeunes filles qui ne sont pas recherchées à s'adapter à leur condition de célibat, pour laquelle la plupart ne se sentent ni appelées, ni préparées.
Une grande part de l'éducation de nos jeunes filles tend à faire d'elles de bonnes ménagères, de bonnes épouses et de bonnes mères. On leur apprend la tenue du ménage, la puériculture, mais on les prépare peu, ou même pas du tout, à devenir éventuellement de bonnes célibataires. Celles-ci ont à jouer dans la société, même en dehors des carrières d'infirmières, de diaconesses, d'assistantes sociales ou d'éducatrices dont l'utilité n'est plus à démontrer, un rôle tout aussi utile que celui d'épouse ou de mère.
Quelques-unes de nos filles seront employées de bureau, vendeuses, employées de maison ou autre toute leur vie. Or, de par leur nature même et l'éducation qu'elles reçoivent, elles ont les mêmes rêves de bonheur que celles qui se marieront ; elles entrent dans la vie avec les mêmes illusions. Elles garderont ces illusions peut-être plus longtemps, car le mariage ne viendra pas les remplacer par une réalité toute différente.
Chez les moins positives naîtra petit à petit le sentiment d'avoir été frustrées. Elles vivront alors une vie « ratée », ce seront les « vieilles filles » qu'on redoute et auprès desquelles la femme « choisie » se sentira comme un peu coupable. D'autres, faussées par une littérature tendancieuse qu'on ne peut pas toujours empêcher de passer dans les mains de nos filles, et formées par l'éducation sexuelle qu'elles reçoivent actuellement, regarderont l'amour comme un but en soi, l'accepteront ou le rechercheront irrégulièrement et n'en seront pas moins, tôt ou tard, des « ratées » à leurs propres yeux.
Il y a bien sûr, à côté de celles-là, celles qui comprendront d'elles-mêmes leur rôle de célibataire, mais elles pourraient être plus nombreuses.
Pourquoi ne ferait-on pas comprendre à la jeune fille qu'elle sera peut-être, elle, cette célibataire qu'elle redoute de devenir, que l'amour-mariage n'est pas la condition d'une vie heureuse et féconde, et que le célibat est une vocation à apprendre au même titre que le mariage ?
Je crois qu'il appartient à nous d'abord, mères, d'éveiller chez nos enfants la dignité du célibat au même titre que la dignité du mariage, d'en faire pour eux une éventualité naturelle et tout aussi enviable pour des raisons qui, pour être différentes, n'en sont pas moins valables. »


Ce sujet sera repris en juillet par une étude qui traitera le problème d'un point de vue très général. (Réd.)









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