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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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La femme, mariée on célibataire. Sa mission*.

La Société n'est pas un bloc, mais une multitude d'individus qui tous ont passé entre les mains des femmes.

Mesdames, aviez-vous prévu, en vous mariant, ce que vous réservait votre vie de femme mariée ?

Mesdemoiselles, aviez-vous prévu et préparé votre vie de célibataire ?

Ma profession d'infirmière m'a permis d'entrer en contact avec des centaines d'êtres humains, de tout âge et de toutes conditions. Je dirai même plus, elle m'a obligée à voir, effleurer, toucher, pénétrer ou, parfois, feindre d'ignorer la vie secrète de tous ces malades. Ils défilent dans mon souvenir et tous ces visages se fondent peu à peu en un seul visage, celui de l'être humain qui vit, aspire au bonheur et qui souffre. Pour l'infirmière, rien ne ressemble autant à un malade en chemise de nuit qu'un autre malade en chemise de nuit et, pour elle, ce que cache ce vêtement est encore plus semblable. C'est ainsi qu'au cours des années je me suis aperçue que ce que j'avais pris pour des circonstances particulières, que j'avais cru appartenir à une certaine catégorie de gens et à des moments particuliers, n'était en fait que des traits communs à tous. De même que tous les estomacs, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, ont besoin de nourriture pour se rassasier, tous les coeurs, qu'ils soient riches ou pauvres, jeunes ou vieux, noirs ou blancs, juifs, catholiques ou protestants, ont besoin d'amour et de sécurité pour vivre.

Mais cet amour, qui doit le donner?
Malheureusement les femmes, toutes préoccupées par la vie moderne et tout ce que cela comporte de préoccupations matérielles, d'agitation, de travail et de temps perdu, n'ont plus guère le temps de penser à l'Amour, non pas l'amour facile et bon marché étalé sur tous les journaux illustrés et les films à gros succès interdits aux moins de 18 ans, mais cette chose impalpable qui fait que tout est changé, que tout ce qui était terne devient brillant, que tout ce qui était pauvre devient riche, que tout ce qui était angoisse devient sécurité. La femme qui porte en elle ce trésor merveilleux l'ignore souvent, le sous-estime, le piétine, ou le ravale au second plan.
On parle beaucoup des droits politiques de la femme, et avec raison, mais on ne peut s'empêcher de regretter que ce que la femme a en propre, qui lui donne sa valeur, qui est sa nature même, soit souvent si mal cultivé. L'essentiel n'est pas d'essayer de faire de la femme une copie de l'homme (comment le pourrait-elle puisqu'elle est différente) mais de lui faire comprendre et admettre que c'est justement cette différence qui lui donne sa valeur.
A vouloir s'identifier à l'homme, la femme a tout à perdre car elle ne sera jamais homme et elle perd sa qualité de femme.

L'essentiel est donc de préparer la jeune fille à sa vie de femme, quelle qu'elle soit, la faire s'accepter elle-même, lui faire préparer son voyage d'amour car il n'y a pas des coeurs pour femme mariée et des coeurs pour célibataire, il y a des coeurs de femme. Il faut qu'elle soit disponible, prête au mariage, si l'occasion se présente, mais prête aussi à une vie de célibataire. Le choix de la profession a donc une grande importance puisqu'elle remplira peut-être toute la vie. Toutes les professions qui demandent le don de soi, qui s'adressent à « l'humain », qui demandent l'Amour, donneront à la femme de l'équilibre et de la satisfaction.
Certains parents déconseillent à leur fille de devenir infirmière parce que c'est trop fatigant, parce que les malades doivent être soignés aussi le dimanche, parce qu'ils trouvent ce travail rebutant, parce que leur fille est trop sensible, etc., oubliant que leur fille recevra en retour cent fois la peine qu'elle se sera donnée. Par contre, ces mêmes parents seront enchantés de voir leur fille entrer dans un bureau pour y faire un travail aussi sec qu'un vieux croûton !
Evidemment que l'idéal de toutes les jeunes filles, à quelques exceptions près, est le mariage. Il miroite devant leurs yeux comme une boule d'arbre de Noël.
Elles le considèrent comme un but, comme la solution de tous leurs problèmes, comme l'échappatoire à toutes les difficultés. Mais si le mariage est un point d'arrivée, c'est avant tout un point de départ et quel départ ! Jusqu'au début du XXe siècle, les filles étaient presque toujours destinées au mariage, très mal préparées à certains points de vue, le mari étant chargé de leur révéler la « surprise » de la vie sexuelle, mais elles savaient que dorénavant leur mari et leurs enfants allaient remplir toute leur existence et elles s'en accommodaient. Maintenant les jeunes filles n'ont plus guère de surprise de ce côté-là, mais sont-elles mieux préparées pour autant ?
Au début de ma carrière d'infirmière, je m'imaginais naïvement qu'une jeune fille en se mariant, entrait dans un royaume un peu mystérieux où l'amour la transformait en une femme et une mère heureuse. Puis, à entendre les confidences, j'ai compris que les femmes n'étaient pas aussi heureuses et enviables que je me l'imaginais. J'ai commencé par m'étonner, puis m'indigner: c'est la faute des hommes, de la Société, des lois mal faites. Puis j'ai essayé de comprendre, car il y avait là une énigme : des femmes à qui j'attribuais toutes les chances, que j'enviais d'être chez elles, d'avoir un mari, des enfants, de s'appeler « Madame » et de porter au doigt cet anneau qui leur donnait un nouveau rang dans la société, ces femmes, je les entendais me dire :« vous avez de la chance, vous êtes libre, tout votre argent est à vous, vous pouvez vous payer des vacances ; mon mari ne gagne pas assez pour aller en vacances, pour avoir une voiture, etc..». A les entendre, on aurait pu les prendre pour des victimes que l'on aurait attirées comme souris dans une souricière. Leurs discours et leur attitude auraient très bien eu leur place dans ces réclames : Avant - après! Seulement le « après » ne faisait plus très envie! Le fiancé séduisant était devenu un ronfleur qui les empêchait de dormir, ses belles chemises si élégantes n'étaient plus qu'un paquet de linge sale malodorant qu'il fallait laver sans cesse. Les repas avaient perdu tout piquant de tête-à-tête d'amoureux; au lieu d'être prévenant pour sa femme, il se laissait servir comme si elle était la bonne et parfois même, il allait jusqu'à se permettre des remarques si le dîner n'était pas prêt à l'heure ou si depuis trois jours le même menu revenait sur la table ou encore si les lits n'étaient pas faits. A midi, il était pressé et le soir, fatigué, il se plongeait dans la lecture de son journal comme si les victoires de Coppi ou le voyage de K. en Amérique étaient plus importants que des petits mots d'amour sussurés à l'oreille de sa femme. Voilà le refrain entendu tant de fois avec de multiples variantes :« il ne m'aime plus, si j'avais su, si c'est ça le mariage… »

Mais ce n'est pas ça le mariage. Ce n'est qu'une association de deux êtres qui ignorent tout l'un de l'autre, sauf la forme de leur corps et la couleur de leurs habits. La femme n'ayant jamais pris conscience d'elle-même, de sa valeur spécifiquement féminine, ignorant également tout des différences énormes existant entre les natures masculines et féminines, se sent reléguée dans des occupations fastidieuses, croit que son mari la considère comme inférieure justement à cause de ces petits travaux tandis que lui a une profession et gagne de l'argent. Très vite, elle en veut à son mari. Pour comble de malheur elle ignore que l'homme, beaucoup moins compliqué qu'elle, une fois marié, trouve les déclarations d'amour superflues. De là à se sentir moins aimée, incomprise, victime, il n'y a qu'un pas et elle se venge soit par le silence, soit par des tracasseries auxquelles la plupart du temps le mari ne comprend rien. Il se sent complètement désarmé devant cet être compliqué, inconnu, dont toutes les réactions sont différentes des siennes.
Et voilà, le couple part en boitillant et dans cette atmosphère étriquée et sans chaleur, les enfants se réfugieront vers la radio ou la T.V.
Si c'est ça le mariage… mais heureusement ce n'est pas ça, car ce ne sont pas les circonstances qui rendent heureux ou malheureux mais notre attitude en face d'elles.
Dans notre société où tout s'apprend, où il faut des diplômes pour le métier le plus simple, une seule chose n'exige aucune préparation, c'est le mariage.
Pour faire des petits pains il faut trois ans d'apprentissage, pour faire des enfants, les élever, n'importe quel être minus ou amoral a tous les droits.
On compte qu'une baguette magique transformera toutes les femmes en épouses modèles et en mères aimantes, éducatrices.
Tardivement, j'ai moi-même passé à l'état-civil, j'ai commencé à me demander si les femmes n'étaient pas les premières responsables de leur mécontentement et du déséquilibre de leur famille.
On ne peut pas être mariée et célibataire en même temps. A l'heure actuelle on n'oblige personne à se marier. Le fait que la femme en se mariant change de nom et de raison sociale, de « Mademoiselle » devient « Madame », indique bien qu'elle va au-devant d'un changement complet, qu'elle embrasse, pour ainsi dire une nouvelle profession.

Qu'est-ce donc que le mariage?<7b>

L'union de deux êtres qui se sont choisis mutuellement. Ce choix peut être motivé par différentes raisons: attirance physique, sympathie réciproque, similitude de goûts, besoin de protection, désir de mettre fin à sa solitude, espoir d'échapper à sa famille, question financière, etc., toutes raisons conscientes ou inconscientes qu'on recouvre d'un grand ruban portant en toutes lettres le mot « Amour ».
C'est de cette union que dépendront tout l'avenir et la structure du foyer. On pourrait comparer cette union à un cordon formé de deux laines différentes. Les brins sont restés les mêmes et cependant leur torsion a donné quelque chose de tout à fait nouveau.
Pour qu'un mariage soit harmonieux, il faut admettre certaines conditions :
1. - Que les deux conjoints soient adultes, non pas en âge mais en maturité. On est stupéfait du nombre d'adultes, hommes et femmes qui sont restés infantiles.
2.- Accepter le conjoint tel qu'il est et ne pas lui en vouloir de ne pas correspondre à l'image qu'on s'en était faite.
3.- Répartir les rôles: l'homme la tête, la femme le coeur. De leur interversion dépendent souvent bien des difficultés. Bien entendu, la femme tête du ménage !

Quoi de plus beau que le rôle de coeur ?
Le coeur n'est-il pas l'organe le plus indispensable du corps humain, c'est lui qui régénère tout l'organisme envoyant le sang frais dans les artères, c'est lui qui transmet la vie. Quand le coeur s'arrête de battre, la tête a beau vouloir, tout s'arrête, tout meurt.
La tête peut s'arrêter de penser, mais si le coeur se met à changer son rythme et à battre irrégulièrement, il compromet l'équilibre du corps entier. Si nous avions à nous préoccuper de la marche de notre coeur, nous serions complètement affolés. C'est sa régularité qui nous donne notre sécurité physique, qui nous permet d'être actifs.
De même si la femme ne donne son amour que par à coups, elle crée l'angoisse et l'insécurité autour d'elle. Son entourage ressemble alors à des plantes vertes un peu abandonnées qui ne peuvent relever la tête que lorsqu'on leur a fait l'aumône d'un peu d'eau. L'homme n'est pas aussi sûr de lui qu'il en a l'air. Il a besoin d'être continuellement rassuré par l'amour de sa femme dont le rôle est de lui faire prendre confiance en lui, afin qu'il puisse mieux remplir sa tâche de chef.
L'homme a besoin de tout l'amour de sa femme, même quand elle devient mère. Il a droit à la première place puisque c'est avec son amour que le foyer a été créé. La femme est souvent tiraillée entre son mari et ses enfants qui l'accaparent.

Attention aux maris abandonnés !

L'entente conjugale est le plancher sur lequel repose tout le foyer dont les enfants éprouveront la solidité de leurs premiers pas à l'âge adulte. C'est si triste de voir des maris relégués derrière des enfants dont la mère est fière ! Peu à peu les enfants quittant la maison, les parents restent seuls, deux étrangers vieillis qui n'ont plus rien à se dire.
Le rôle du coeur n'est pas uniquement d'envoyer du sang frais dans les artères, il doit aussi recevoir le sang veineux alourdi des impuretés du corps entier. De même la femme n'est pas là seulement pour donner amour et sécurité, elle est là pour recevoir, pour écouter. Elle doit être disponible car c'est sur elle que vont se déverser les mauvaises humeurs, les fatigues, les soucis, les problèmes résoudre.
D'elle on attend tout, et tout ce qu'elle fait paraît naturel; c'est au moment où elle manque qu'on s'aperçoit que ce n'était pas si naturel que ça. La femme, qui dans le mariage cherche de grandes choses, risque bien de rester les mains vides.
Sa vie est faite de mille riens souvent fastidieux mais qui peuvent tous être faits en fonction de quelqu'un. Au fond le bonheur est donné à l'enfant par miroir réfléchissant. Le mari, les enfants, tout l'entourage est son miroir qui lui renvoie la lumière qu'elle a donnée.
Ce qui est merveilleux, c'est que ce bonheur est à la portée de toutes les femmes mariées et célibataires, riches et pauvres, avec et sans droits civiques. Les femmes le savent-elles?
Je me demande parfois ce que serait la société si les femmes s'acceptaient elles-mêmes, faisaient le bilan de toutes leurs possibilités, leurs privilèges et leurs responsabilités et acceptaient de remplir la mission que Dieu leur a confiée.
Actuellement la femme se fuit elle-même; le mariage, le ménage, le mari, les enfants, les professions féminines ne lui suffisent plus, elle cherche autre chose, mais quoi ?

Accepter d'abord la mission d'amour que Dieu lui a confiée, puis tout le reste, car un être heureux peut transporter des montagnes.


* Résumé d'une conférence faite à un groupe de mères.









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