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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Le courage

Un jour, un médecin de nos amis reçut la visite d'un étranger qu'il connaissait un peu et qui lui dit aussitôt: « Je viens de passer deux jours à faire la liste de mes peurs. La voici », et il sortit de sa poche quelques feuillets où il avait inscrit toutes ses peurs, comme il disait. Or, cet homme donnait l'impression d'un être particulièrement bien armé pour la vie. C'était effectivement un homme fort, qui avait réussi dans ses entreprises et qui jouissait en outre d'une robuste santé.
Mais il y avait en lui des coins sombres où la peur rôdait et il avait voulu une bonne fois regarder en face toutes ses craintes et même en faire part à quelqu'un. En un mot, il avait eu le courage de dénoncer son manque de courage sur bien des points.
Notre ami médecin en racontant cela disait :« J'ai reçu ce jour-là une grande leçon ! ».
Je n'ai jamais oublié cette histoire vieille de plusieurs années. En moi, comme probablement en chacun de vous qui lisez ces lignes, il y a des peurs qui rôdent : peur de la souffrance, peur de la guerre atomique, peur du cancer ou de quelque autre maladie faisant sournoisement son oeuvre de mort, et surtout peur pour nos bien-aimés, pour leur santé, leur situation, leur vie. Et puis il y a la peur de certaines saisons, la peur de l'automne, par exemple, malgré ses admirables teintes, parce qu'il précède le froid et sombre hiver. Cette dernière peur semble mineure à côté des grandes peurs énumérées plus haut, et pourtant elle pèse sur le coeur de bien des gens, de bien des mères en particulier qui songent d'avance au cortège de maladies, de rhumes et de grippes dont l'hiver gratifiera sûrement leurs enfants, leur causant à elles aussi un surcroît de fatigue et de soucis. Chez les parents d'écoliers ou d'étudiants, l'automne ramène le tracas des études plus ou moins laborieuses, qui va s'installer à domicile pour toute l'année scolaire. Et puis, couronnant le tout, il y a pour les parents, en tout temps, la peur de ne pas bien réussir dans l'éducation de leurs enfants parce qu'il y a tant de forces contraires à l'oeuvre pour discréditer et ruiner leurs efforts.
En voici un exemple vécu : un matin, des parents virent revenir du collège leur fils dans un état violent. Le maître, à la suite d'un chahut quelconque, avait « osé » les punir en leur promettant une épreuve sévère pour l'après-midi, « mais nous avons décidé, avec tous mes camarades, de manquer le collège cet après-midi et je veux que vous me donniez une excuse ». Mais les parents refusèrent, n'ayant pas de motifs valables à invoquer, et se montrèrent inflexibles sur la question de l'honnêteté. Et le garçon, furieux, dut aller en classe. En fait, sept élèves seulement sur une trentaine furent présents pour l'épreuve, tous les autres apportant le lendemain des excuses fausses auxquelles les parents s'étaient prêtés. Et l'épreuve pensum fut si difficile que le garçon eut un examen à refaire en automne dans la même branche tandis que ceux qui avaient manqué la classe l'après-midi en étaient quittes à très bon compte.
Vous devinez l'exaspération du garçon puni ! Mais ses parents lui dirent :« Vois-tu, l'honnêteté paye, en définitive, celui qui la pratique. Ne regrette rien et aie toujours le courage de supporter les conséquences de tes actes sans inventer des faux-fuyants ».
Parents, ne faites jamais des excuses fausses pour tirer d'affaire vos enfants, mais apprenez-leur plutôt à endosser la responsabilité de leurs actes. Enseignez-leur à être vrais, courageusement vrais, et soyez-le vous-mêmes pour commencer. Par exemple, n'envoyez jamais votre enfant dire à la porte que vous n'êtes pas là quand sonne un colporteur ou un collecteur, sinon c'est comme une blessure que vous faites à son âme, une atteinte à sa bonne foi, qui risque de se retourner contre vous un jour.
Le courage est une affaire d'entraînement quotidien ; cela peut commencer dès l'enfance, sur le plan physique, par une toilette à l'eau froide le matin ; j'ai même lu quelque part que le simple lavage du visage et du cou à l'eau froide chaque matin rendait beaucoup plus résistant aux rhumes, car l'organisme a appris à réagir au froid.
Puis il y a les départs quotidiens pour l'école ; qu'ils soient faits gaiement de part et d'autre afin que l'enfant emporte le souvenir du visage souriant de sa mère. Elle aussi maintenant s'apprête à faire son travail d'adulte avec le courage que Dieu peut renouveler en elle, car la monotonie du travail ménager n'a rien d'exaltant, à vrai dire, à moins que la mère n'ait constamment présentes à l'esprit les personnes (mari, enfants) dont elle entretient la Vie plutôt que les choses inertes et indifférentes dont elle doit s'occuper.
Pendant la guerre, une maîtresse de maison anglaise démunie de presque tout, ne savait plus quels mets inventer pour nourrir sa famille. Alors il lui vint l'idée de penser aux personnes, d'évoquer leurs visages aimés, leurs gestes familiers, plutôt que d'avoir les yeux fixés sur ses maigres ressources alimentaires, et tout d'un coup des idées nouvelles lui vinrent pour accommoder et faire valoir les quelques provisions qu'elle possédait, afin de répondre aux besoins de ses convives. L'amour pour les siens s'était comme superposé à ses craintes, ouvrant en elle une source d'imagination créatrice.
Oui, il faut toujours faire passer les gens avant les choses, et cela demande un certain courage, car les choses sont plus maniables que les gens, mais les gens sont beaucoup plus intéressants ! et c'est d'eux avant tout que nous sommes responsables.

Il y a différentes sortes de courage :

Le courage de la patience qui sait attendre parfois longtemps le résultat des efforts que nous faisons, en éducation par exemple.

Le courage de la maîtrise de soi, qui sait résister à une réaction trop violente, disproportionnée avec la cause qui l'a produite, car la violence effraye les petits et risque de les fermer.

Le courage de faire un choix entre ce qui est digne d'être aimé et ce qui ne l'est pas, entre ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas, puis de persévérer dans son choix.

Le courage d'être tolérant, c'est-à-dire d'avoir la courtoisie d'écouter les autres énoncer leurs pensées, leurs convictions, même si elles nous semblent fausses ou insuffisantes, sans chercher à leur imposer les nôtres mais en agissant sur eux par le canal de l'amour si nous croyons que nous avons quelque chose à leur apporter.

Certes il faut aussi avoir le courage de ses opinions mais en accordant aux autres la liberté de pensée que nous réclamons pour nous-mêmes.

Le courage de la confiance invincible en la victoire du Bien sur le Mal, quelles que soient les apparences contraires.

Le courage de la résistance à toute panique que peut susciter un événement extérieur ou la découverte d'un mal grave en soi ou chez ceux qu'on aime.

On pourrait allonger la liste de tous les courages qui sont nécessaires pour tenir bon, face à la vie. En paraphrasant un passage de l'Evangile, je crois qu'on peut dire que « celui qui est courageux dans les petites choses le sera aussi dans les grandes ».
Aucun de nous n'est sûr du lendemain, sûr de l'automne qui vient et de l'hiver qui suit, sûr de la santé des nôtres et de la nôtre, sûr de l'avenir du monde si agité et troublé. Mais il y a quelqu'un qui reste ferme, inébranlable dans son attitude d'amour à notre égard et qui peut inspirer tous les petits courages quotidiens comme aussi les grands courages, ceux dont nous avons besoin pour affronter les épreuves de la vie auxquelles nul n'échappe.
Alors, puisqu'Il est là, ne laissons pas les peurs envahir notre âme et tenons ferme « comme voyant Celui qui est invisible ».









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