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L'enfant renfermé

Il arrive que les parents ou l'entourage s'inquiètent parce que le caractère de l'enfant s'est modifié. De tels changements peuvent être le fait d'une évolution normale ou être le premier signe d'une anomalie dont l'importance doit être précisée.
Nous envisageons d'abord le cas de l'enfant renfermé. Les parents remarquent que leur enfant devient peu expansif. Il cache ses préoccupations, ne parle pas de ce qui l'intéresse. Les parents peuvent être justement troublés par cette perte relative de contact avec leur enfant, qui semble se soustraire ainsi à leur influence.
On ne peut donner une juste valeur à cette modification du caractère sans se rapporter à l'évolution des relations de l'enfant avec son entourage, quand toutes les conditions sont favorables. Dans une famille normalement constituée et équilibrée, c'est avec ses parents - et seulement avec eux - que l'enfant établit ses premiers contacts sociaux. On connaît l'importance de la relation mère-enfant au cours de la première année. C'est la mère, ou, à son défaut, le personnage nourricier habituel, qui est la première personne identifiée et reconnue. Sa présence ou son absence, ses dons ou ses refus sont les premières sources de plaisir ou de déplaisir, de joie ou de tristesse. Dès la fin de la première année, le personnage paternel est à son tour identifié. Il serait hors de notre propos de rappeler ici l'évolution compliquée des relations de l'enfant avec le couple parental. Ce qu'il importe de savoir, c'est que dans les premières années de la vie, l'enfant vit en fonction de ses parents. Il leur fait partager ses plaisirs et ses peines, exige d'eux toutes les satisfactions et toutes les consolations. Il sait rarement s'amuser seul, tyrannise volontiers sa mère, harcèle ses parents de questions et de revendications. Son activité imaginaire s'exprime souvent facilement, et pour des parents attentifs il est clair qu'alors, leur enfant a peu de secrets pour eux.

Quand celui-ci approche de l'âge scolaire, cette situation ne tarde généralement pas à se modifier. L'évolution profonde de la vie affective entraîne la répression de certaines attitudes. Les épanchements qui pouvaient se donner libre cours pendant la période précédente, sont plus mesurés et contrôlés. L'enfant s'ouvre une vie sociale extra-familiale qui ne cessera de prendre de plus en plus d'importance. Les camarades joueront un rôle dans la vie de l'enfant, qui fera un choix dans ce qu'il racontera à ses parents sur sa vie scolaire. L'activité imaginative se transforme également, l'enfant prend goût à lire seul. Il n'est pas rare de voir également s'organiser à cette période des rêveries ou « fantaisies hallucinées » dont l'enfant garde, cette fois, jalousement le secret. On voit ainsi combien cette période contraste avec celle qui l'a précédée. Cette transformation est parfois difficilement supportée par des parents qui gardent une nostalgie de l'intimité des premières années.

La période pubertaire et l'adolescence verront se confirmer cette autonomie. Le décalage entre la maturité physiologique et la maturité sociale pose des problèmes nouveaux. L'adolescent est pris entre le désir de vivre en adulte et le besoin de l'aide familiale. Il n'aura recours à ses parents que de façon mesurée, gardant généralement pour lui un secteur de vie privée qu'il faut savoir respecter.
Les parents, nous l'avons vu, ne restent parfois pas indifférents devant cette évolution. S'ils la supportent mal, leur inquiètude peut entraîner des situations tendues et une diminution de la confiance de l'enfant. Une attitude inverse risque de provoquer un phénomène analogue, l'enfant ayant le sentiment que ses parents se désintéressent de lui. Dans la plupart des cas, les parents savent intuitivement accepter les transformations de l'enfant, tout en gardant le contact dans une forme appropriée à chaque stade.
En dehors de ces variations physiologiques, l'enfant renfermé peut poser d'autres problèmes. Il existe des différences de caractère, liées à des données héréditaires ou biotypologiques. Il est classique d'opposer le caractère schizoïde à la syntonie. Les schizoïdes sont des sujets à morphologie souvent longiligne, ayant peu de contacts sociaux et trouvant leur équilibre dans un certain repliement sur eux-mêmes. Ces tendances peuvent apparaître dès l'enfance et nuancent le comportement, sans pour autant le rendre pathologique.
Il existe des cas, heureusement beaucoup plus rares, d'enfants renfermés qui sont réellement :

des enfants malades. Dans les premières années de la vie, une perte de contact de l'enfant avec son entourage est le signe d'un trouble de l'évolution affective qui peut être grave. Pendant la période scolaire, les tendances à l'isolement trop intense seront toujours le signe d'un malaise qui devra être explicité avec le plus grand soin. Enfin, à l'adolescence, un trop grand repliement sur soi-même, s'il est accompagné d'un désintérêt pour les activités habituelles et d'une indifférence affective apparente, pourra être un premier symptôme d'une affection grave : la schizophrénie.
Nous terminerons en attirant l'attention sur le cas de l'enfant déprimé.
Les états dépressifs sont caractérisés par un sentiment profond de tristesse, avec baisse de l'activité, impression de fatigue, morosité, et parfois des manifestations plus ou moins importantes d'anxiété. De tels états contrastent avec l'état habituel des enfants jusqu'à l'adolescence et attirent toujours l'attention de l'entourage. Le début de certaines maladies infectieuses est parfois précédé d'une modification du caractère évoquant un état dépressif. De tels troubles se retrouvent classiquement pendant les jours qui précèdent l'éclosion d'une méningite tuberculeuse. Il faut savoir également qu'une primoinfection banale peut être à l'origine de modifications discrètes du même ordre.
Les causes seront facilement retrouvées par le pédiatre.
Si l'enfant est en bonne santé physique, des signes de dépression seront toujours d'interprétation délicate.
…. L'enfant triste est en proie à un malaise profond dont la signification doit être recherchée avec le plus grand soin. Il arrive que de tels enfants ne soient pas conduits à la consultation de neuropsychiatrie, car leur comportement peut ne pas gêner l'entourage si les signes sont discrets. Si on ne les soigne pas à temps, ils évoluent bien souvent en devenant des adultes névrosés.









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