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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURGaieté La gaieté est nécessaire aux enfants. Elle est précieuse à l'âme, comme au corps le soleil. Il faut savoir jouer avec nos enfants et leur apprendre a être gais. Laquelle d'entre nous, tout occupée qu'elle est ne saura en trouver le temps? Quelqu'un a dit que celui-là seulement qui peut jouer avec l'enfant, est aussi en état de lui enseigner quelque chose. C'est en jouant avec lui que vous apprendrez le mieux à le connaître. « Devenir soi-même comme l'enfant c'est la première condition pour élever les enfants. Mais cela n'implique pas un enfantillage simulé, un bavardage condescendant que l'enfant devine tout de suite et déteste profondément. Cela veut dire se laisser prendre aussi complètement et ingénument qu'il est pris lui-même par l'existence; cela signifie traiter l'enfant comme un de ses semblables, c'est-à-dire lui montrer la même délicatesse, la même réserve, la même confiance qu'à une grande personne. Cela signifie ne pas agir sur l'enfant en lui demandant d'être ce qu'on voudrait qu'il soit, mais en l'influençant par ce qu'on est soi-même. » (Ellen Key. Le Siècle de l'Enfant.) Nous en revenons toujours à ceci: soyons ce que nous devons être, que ce soit en jouant ou en travaillant, soyons toujours de bonne foi vis-à-vis de l'enfant, justes, aimantes, et mieux que des exhortations, notre manière de vivre agira en bien sur sa vie. Apprenons à nos enfants à avoir des égards pour les personnes agées ou malades, à ne point se montrer insouciants et égoïstes dans leurs plaisirs, mais rappelons-nous que jouer leur est si bon ! Qu'ils ne nous considèrent pas comme des juges aux fronts, sans cesse sévères. Ne consultons pas toujours nos aises et laissons-les s'ébattre dans la joie de leur âge. Ne blâmons jamais cette joie quand il ne s'y mêle pas de méchanceté. Faisons bien la différence dans nos reproches entre étourderie, et méchanceté. Ainsi ne leur donnons pas à entendre que la sagesse consiste à se tenir tranquille comme une image et la méchanceté à salir ou déchirer ses vêtements. C'est là que nous donnerions une idée fausse du bien et du mal et en même temps cette fâcheuse impression que le mal est tout plaisir et le bien tout ennui. Je ne veux pas dire que je ne sois pas la première à soupirer et à m'affliger quelque peu à la vue des fonds de culotte en passoire, ou des contrevents dans les tabliers. Ce sont là des accidents très désagréables pour les mamans et elle font bien de faire remarquer à leurs enfants combien il est nécessaire de s'habituer aux soins dès toujours. Mais autant que possible, faisons les pantalons solides et les tabliers aussi, et, du même coup nous éviterons des habitudes de vanité inutile et nous fortifierons les santés de nos turbulents. « Il n'y a pas de mot plus spontanément jailli du coeur que celui d'un petit garçon auquel sa maman venait de faire une description du ciel des enfants sages et qui demanda, si elle ne croyait pas qu'il lui serait permis, quand il aurait été très sage au ciel toute la semaine, de descendre en enfer le samedi soir, pour y jouer avec les vilains petits garçons. » (Ellen Key.) Oui, la gaieté est une habitude. Elle est une disposition de l'âme. Le rire franc et joyeux distingue l'homme de la bête qui, elle, ne rit jamais. |
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