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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelques suggestions et conseils pratiques

De nos jours, est-il encore possible de préparer une fête de Noël en famille sans donner la première place aux préoccupations gastronomiques et aux cadeaux ?
Est-il possible de faire réciter à nos enfants ou à nos petits-enfants les poésies et les chants appris à l'école ou à l'église, sans que cela dégénère en « audition » banale et lassante?
Est-il possible d'introduire dans le programme d'une réunion familiale la lecture biblique ou le message spirituel qui rappelleront à chacun le sens profond de l'événement qu'on célèbre à Noël?
Une grand'maman a eu l'occasion de se poser ce genre de questions et elle a essayé de leur trouver une solution. Au cours des années, et avec l'âge, la taille et les capacités de ses 9 petits-enfants qui évoluent, elle a eu la possibilité de se livrer à un certain nombre d'expériences. Après plusieurs années d'apprentissage, elle en est arrivée à faire quelques déductions qui lui facilitent grandement
l'organisation et la réussite de la fête. Pensant que ces expériences pouvaient être utiles à d'autres responsables d'un « Noël en famille », nous lui avons demandé de nous communiquer ses conclusions.
Les voici, en toute simplicité.
A vous de faire votre choix parmi les diverses suggestions qui vous sont présentées. Voyez ce qui correspond à vos aspirations, ce qui répond aux besoins de votre famille, ce qui peut être adapté à votre situation particulière.

Lorsqu'on réunit pour une même fête des enfants de 2, 8 et 14 ans, des parents aux convictions religieuses profondes, un parrain qui est « contre » et une tante qui a toujours été sceptique, ce n'est pas facile de donner au message de Noël la place d'honneur.
Si vous faites une lecture, les petits n'y comprendront rien et dérangeront les adultes ; le parrain se sentira mal à l'aise et la tante gardera l'impression de ne pas faire partie de l'entente familiale. Mais, si vous faites jouer le mystère de Noël aux enfants et si, au cours de ce mystère, vous faites une lecture extraite de la Bible ou d'un livre de méditation, chacun des adultes présents participera de tout son coeur à la modeste cérémonie qui leur est proposée.
Mais comment « préparer m quelque chose avec des enfants qui n'habitent pas la même ville, qui sont excités par l'approche du jour des cadeaux, qui ont la tête déjà pleine de poésies et de chants de circonstance (et qui, à Genève, doivent encore entre temps penser à leur déguisement d'Escalade…) ?
Il ne s'agit pas de charger un programme qui est déjà plein à craquer. Il s'agit plutôt d'utiliser ce que vous avez, d'ordonner et d'organiser.

Utiliser ce que vous avez :

Vous avez des enfants de tailles, d'âges et de talents différents. Les uns savent plusieurs poésies, les autres aucune. Michel chante juste, Francine joue de la flûte douce, mais il ne faut pas compter sur André pour une seule note de musique.
Puisque Michel chante et récite avec facilité, il sera le berger Colin ; il aura quelques répliques à mémoriser et une ou deux strophes à chanter seul. Francine récitera sa poésie de l'année passée et jouera le dernier morceau de flûte qu'elle a appris (ou une mélodie appropriée ; ce serait encore mieux). André sera simplement un figurant, puisqu'il se trouble dès qu'il doit « se produire ». Il sera Joseph, dont le rôle est de se tenir près de la crèche et de veiller sur Marie et sur l'Enfant Jésus (une poupée emmaillotée, posée sur un peu de paille, dans une petite caisse basse). Les plus petits seront également des figurants : bergers supplémentaires, rois mages ou simples habitants de Bethléhem.
Sans grands frais, ni grand travail, on pourra procurer un long bâton de noisetier (houlette!) aux bergers, un voile à Marie, une couronne dorée aux rois mages, un turban aux habitants de Bethléhem. Comme il ne s'agit pas d'une représentation théâtrale, un simple symbole par personnage suffira à donner le ton.

Ordonner :

Choisir d'abord le « thème central » autour duquel s'ordonnera tout le mystère de Noël.
Dans « Les Bergers », le thème central est constitué par les premiers versets du Psaume 23 :« L'Eternel est mon berger. Je ne manquerai de rien, etc. ». Tout ce qui précède est destiné à préparer la venue de cette conclusion.
Autres exemples de « thème central »:
Le Psaume 27 :« L'Eternel est ma lumière et ma délivrance. De qui aurais-je peur? » etc.
L'espérance (Péguy) :« l'Espérance, dit Dieu, voilà ce qui m'étonne… On oublie trop, mon enfant, que l'espérance est une vertu », etc.
La paix (livres de « Lézard »:« Il faut que la paix vienne. Nous ferons tout notre possible pour qu'elle puisse venir , etc.
Attente dans la foi (« Lézard ») :« Ne faut-il pas du temps pour qu'un enfant devienne homme ?… Ne t'irrite pas de cette lenteur des maturations. » etc.
Quand vous avez votre thème central, vous tenez l'essentiel. Il vous reste encore à chercher un ou deux chants de Noël qui font allusion à ce thème. Dans « Les bergers », ce sont « Quittons bergers, nos brebis, nos houlettes, » etc. et « es mon berger, ô Seigneur, Rien ne saurait manquer où tu me conduis »
Dernière démarche : trouver une introduction à tout ce que vous avez préparé. Trouver un prétexte valable pour que vos personnages aient l'occasion de se rassembler autour de la crèche, d'y réciter ce qu'ils ont appris à l'école ou à l'église et de terminer en proclamant la valeur de la foi en Dieu, de l'espérance ou de la paix.
Dans « Les bergers », nous avons imaginé un dialogue entre deux bergers échangeant leurs sentiments concernant les promesses des prophètes. Une autre fois, on pourra confier l'introduction (à 2, à 3, ou à 4, selon les ressources) à quelques habitants de Bethléhem qui s'interrogent sur l'événement qui vient de se produire dans la nuit. Une autre fois encore, vous pouvez imaginer une scène entre Joseph et Marie.
Je dis bien « vous pouvez imaginer ». Car il n'existe que fort peu de chose dans le commerce pour vous faciliter l'élaboration d'une telle scène, si modeste soit-elle. On trouve des bribes ici et là; mais en réalité, les textes simples et courts, qui concernent franchement la naissance de Jésus et la signification profonde, sont infiniment rares. On trouve trop souvent un mélange faisant allusion aussi bien au message de Noël qu'aux jouets, au « Bon-Enfant » ou au sapin. Il s'agit pour nous de choisir avec soin et d'écarter tout ce qui ne se rapporte pas au thème central que nous vous proposons.

Organiser :

Lorsque vous aurez réuni tous les éléments nécessaires, recopiez-les dans un cahier afin que vous ayez un document personnel, facile à manier (rien n'est plus angoissant que de constater, à la dernière minute, qu'on ne retrouve pas la berceuse de Marie ou la poésie de Michel!).
Si vous désirez simplifier au maximum pour les enfants le travail de mémorisation et l'exécution finale, préparez-leur a chacun une « partition » personnelle, chaque partition ne contenant strictement que ce qu'un seul enfant doit apprendre.
Enfin, une dernière suggestion : pour éviter les incertitudes et les « blancs » quand viendra le moment de la présentation, répartissez les phrases à réciter de manière à ce que les enfants prennent la parole toujours dans le même ordre. Si vous n'avez que deux enfants, il n'y a pas de problème. Mais dès que vous en avez trois, cela se complique, surtout pour les petits et pour les timides. Choisissez bien celui qui doit donner le départ; les autres suivront facilement, pourvu que Pascal sache qu'il parle toujours après Anne, Anne toujours après Guy, et ainsi de suite.
Mais, vous exclamerez-vous, en dépit de toutes les simplifications que vous suggérez, la préparation d'une scène de ce genre prend du temps et donne passablement de travail à l'adulte qui s'en charge !
Et la préparation d'un repas de fête, ne trouvez-vous pas que cela prend beaucoup de temps et que cela occasionne beaucoup de travail et de fatigue? Et, trois jours après, personne n'y pense plus guère. Tandis que les paroles d'espérance ou les exhortations à la paix prononcées avec enthousiasme par vos petits-enfants, je vous assure qu'elles laissent une impression durable dans le coeur des parents, comme dans celui des enfants.
Essayez! Vous verrez que cela en vaut la peine.









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