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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Vive la joie !

Les yeux extasiés, le coeur battant, l'âme en fête, maman contemple son bébé qui, pour la première fois, lui sourit… Avant le premier geste cohérant, avant le premier mot compréhensible, il sourit…
Les yeux extasiés, le coeur battant, l'âme en fête, papa et maman écoutent une cascade de bruits, de hoquets, de sons cristallins qui partent de la chambre de leur enfant. Que se passe-t-il? Pour la première fois il rit, il rit aux éclats, il rit aux larmes, il rit consciencieusement. Avant de marcher, avant de tenir un crayon correctement, avant même de jouer avec persévérance, il rit… spontanément, sans apprentissage.
Pour la première fois, Claude va au concert: Dvorak, Beethoven… « Qu'as-tu aimé le mieux entendre? questionne-t-on.
- Oh ! le premier morceau ; c'était comme si tous les instruments riaient !» En effet, l'ouverture de Dvorak étincelait de gaîté.
« Aimes-tu ta maîtresse, demande-t-on à Jacqueline après ses premiers jours d'école?
- Oh ! oui, elle a un si joli sourire! »

Est-ce par hasard que la nature a octroyé à ses enfants, avant toute chose, ce don merveilleux du rire, ce besoin de gaîté ? Bien sûr que non ! Le créateur savait bien que la joie et sa petite soeur la bonne humeur sont deux qualités indispensables à l'équilibre humain.
Connaissez-vous le poème dont chaque strophe se termine par ce refrain obsédant… « Il y a de la joie qui se perd… ».
Voilà le problème posé. Voulons-nous être de ceux pour qui la joie se perd, ou au contraire de ces êtres qui savent cueillir la joie et la faire rayonner autour d'eux, même dans les moments de grisaille et de souffrance?
Savons-nous assez que la bonne humeur est nécessaire à l'éducation, à la croissance, à l'épanouissement de nos enfants ?
Savons-nous assez que la bonne humeur est aussi bien une recette de santé, de beauté, d'harmonie conjuguale, de réussite professionnelle que de bonheur personnel ?
La musique de Mozart serait-elle ce qu'elle est si son auteur n'avait pas su rire?
« Mozart fut accablé de nombreux soucis, nous dit Karl Barth dans un de ses textes consacrés au prestigieux compositeur… Pourtant Mozart a beaucoup ri ! Non parce qu'il avait toutes raisons de se réjouir, mais (et là est toute la différence) parce qu'il lui a été donné de rire malgré tout cela… Sa musique vient de haut… Elle s'oriente toujours de l'ombre vers la lumière et jamais inversément… ».
Nous n'avons pas tous à lutter, comme Mozart, contre autant d'adversités, mais nous devons tous, comme lui, orienter nos pensées de l'ombre vers la lumière, de la tristesse vers la joie. Nous ne laisserons probablement à la postérité, ni divertissements, ni symphonies, ni « Cosi fan tutte », ni « La flûte enchantée », mais plus modestement nous aurons fait de notre foyer un îlot de joie, de nos enfants des êtres rayonnants, qui sauront maîtriser leur mauvaise humeur pour la remplacer par une gentillesse joyeuse. Le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
Au petit matin le jeu s'appelle : se lever du pied droit. Il se joue tout à fait bien en famille. Attention ! un, deux, trois, debout en veillant de poser le pied, le pied droit seulement sur la descente de lit. On hésite… on culbute parfois… on rit… et voilà le premier pas est fait, et bien fait.
Le jeu continue pendant la journée : Qui pourra, tout au long des heures, s'efforcer de sourire à chacun ? Voilà un jeu sain et contagieux.
Au moment du repas nous bannirons les discussions tristes, tendues. Nous renoncerons à nous crisper parce que bébé mange trop lentement ou que notre aînée est plus souvent sous sa chaise que sagement assise. Cette heure-là sera bienfaisante si elle permet les échanges gais ou même si elle s'écoule dans une atmosphère de calme joyeux. Car chose merveilleuse, la joie peut être silencieuse. Recherchez cette joie muette dans les heures où votre patience est grignotée par les milles petites difficultés de la vie ménagère ou les gros soucis de votre vie professionnelle. Isolez-vous trois, cinq, quinze minutes, si c'est possible, étendez-vous, fermez les yeux et essayez de reconstituer autour de vous un univers où chaque événement sera remis à sa juste place. Reconsidérez dans la méditation votre échelle des valeurs, ménageant ainsi votre force nerveuse et la réservant pour les vrais drames.
Cette échelle des valeurs, quand vous l'aurez trouvée, rédigée peut-être, glissez-en discrètement un double dans la poche de veston de votre mari.
Sait-il toujours bien jouer le jeu, ce cher homme? N'a-t-il pas tendance parfois à se prendre trop au sérieux et à oublier que même lorsque l'on est un ouvrier qualifié, un fonctionnaire exemplaire ou le directeur de quelque chose, on a le droit et le devoir de sourire, de rire, de plaisanter avec tout un chacun et même avec ses enfants ? Combien de pères, par peur du ridicule ou par crainte de perdre leur autorité, n'osent pas jouer, rire et faire rire leurs enfants ? S'ils savaient, au contraire, que se mettre à leur portée les rend aux yeux de leur progéniture plus merveilleux et plus respectables encore.
Je connais une petite fille qui pour vanter son père, qu'elle aime et admire par-dessus tout, ne dit pas, il est beau, il est grand, il sait si bien raconter des histoires, mais confie à ses amies: mon papa, il est amusant, il nous fait rire, il sait bouger les oreilles, c'est tellement drôle !
Heureux père qui, tout en présidant avec sérieux et compétence une docte assemblée, pourra penser à sa fillette qui tout à l'heure riait aux éclats en le voyant imiter les clowns.
L'autorité n'est jamais entamée par un rire franc. Savoir avec un juste équilibre, taquiner, faire des farces, rire à gorge déployée est aussi nécessaire que de savoir, avec sérieux, écouter une confidence ou avec sévérité réprimander un coupable.
Pendant que j'écris, Claude rentre. Elle a passé son après-midi chez un petit camarade qui fêtait son anniversaire. « Alors, chérie tout s'est-il bien passé ? - Oh! oui ! on a bien ri ». Claude ne dit pas : j'ai bien joué, j'ai mangé un bon mille-feuille, les sandwichs étaient excellents (cela viendra plus tard) mais seulement: « on a bien ri » et ses yeux brillent encore de toute cette joie.
Et voilà la journée où l'on s'est levé du pied droit doit se terminer. Sans bousculade, sans excitation, la joie exubérante doit devenir plus intérieure. Elle éclatera peut-être encore dans une prière, dans un chant de reconnaissance, dans un dernier baiser.
Nos enfants alors plongeront dans le sommeil, avec aux lèvres, un sourire qui leur donnera cette inoubliable expression que chaque parent aime à contempler sur le visage de son enfant endormi.
Et de quel sommeil réparateur ! Qui sera le vôtre aussi, parents, qui avez accepté de jouer le jeu de la joie, qui allez vous coucher riches de pensées positives et reconnaissantes, qui refuserez toutes préoccupations ou lecture décourageantes avant de fermer les yeux et qui vous endormez à votre tour dans la joie du coeur et la paix de l'esprit.









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