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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Message d'une mère.

« Aime-les assez pour les faire être toute la plénitude de ce qu'ils peuvent. »
Abbé Pierre.


Lorsque, au cours d'une journée ou d'une période de vie de travail plus ou moins terre à terre et monotone, nous avons une grande joie, n'éprouvons-nous pas le besoin de la partager, de la communiquer à d'autres, parce qu'elle est comme un cadeau merveilleux qu'on ne peut garder pour soi?
Qu'en est-il alors de nos peines et de nos soucis? En parlerons-nous autour de nous? En particulier devons-nous garder pour nous, parents, le poids souvent très lourd que représente dans la vie de famille un enfant difficile?
Sans hésitation aucune et parce que nous le vivons depuis plusieurs années, nous répondons non; il faut partager cette peine. Bien sûr qu'il y a diverses manières de le faire et nous chercherons plutôt les personnes qui pourront comprendre cette peine et peut-être nous donner des conseils. Or, l'avenir de notre enfant dépendra de l'attitude que nous prendrons en face du problème qu'il pose. L'enfant dont on cache la déficience a un avenir fermé, alors que l'enfant pour lequel on cherche, les moyens de le sortir de ses difficultés a un avenir ouvert sur bien des possibilités. N'est-ce pas cela qui compte le plus et qui doit nous permettre de vaincre notre réticence?
Comme tous les parents dans la même situation, nous avons connu des moments difficiles : ceux en particulier où le retard de notre fille à marcher puis à parler s'est manifesté. Plus tard, lorsqu'elle s'est rendu compte que son frère, plus jeune, utilisait des livres de lecture qu'elle-même n'avait pas lus à l'école, elle s'est fermée, et en voulait à son entourage, spécialement à sa mère. C'est alors qu'ont commencé les démarches, les examens de toutes sortes chez les médecins, psychologues, pédagogues, car il fallait tout tenter pour elle. Puis se sont multipliées les difficultés familiales provenant de son caractère. Qui dira l'immense patience qu'il faut avec des êtres semblables, patience qu'il est difficile d'exiger des frères et soeurs. Là se pose tout le problème de l'intégration dans la famille, celui des séparations de plus ou moins longue durée, indispensables pour l'équilibre familial et pour les autres enfants.
Tout cela ne s'est pas résolu en quelques jours et nous savons que d'autres problèmes se poseront encore, qu'il faudra, par exemple lui aider, entre 18 et 20 ans, à accepter une vie très différente de celle des jeunes filles de cet âge. Mais nous ne sommes pas seuls dans cette situation et c'est pourquoi des parents se sont groupés afin de chercher ensemble des solutions.
Ils ont fondé, il y a trois ans, à Genève, l'Association de Parents d'Enfants mentalement déficients * qui réunit actuellement environ 170 familles. Une magnifique entr'aide s'est développée parmi nous et quantité de parents ont été grandement encouragés de ne plus se sentir isolés et de voir que d'autres avaient les mêmes soucis.
Le comité de l'Association, très entreprenant, travaille pour alerter les autorités et l'opinion publique. Il a déjà organisé deux colonies de vacances de trois semaines, ce qui n'est pas une petite affaire. Avec l'aide d'une fondation, Aigue-Verte, il se préoccupe de la création d'un centre de pédagogie curative, comme il en existe dans le canton de Vaud et en Suisse allemande où l'on pourrait placer des adolescents qui y travailleraient et peu à peu y feraient leur vie. Vous imaginez-vous le soulagement que cela représente pour des parents qui n'osent pas envisager le jour où ils ne seront plus là pour s'occuper de leur enfant, de se dire que, dans un milieu approprié, leur fils ou leur fille vivra heureux ?
En collaboration avec le Service Médico-pédagogique, le Service des Apprentissages et des personnes compétentes, nous avons vu s'ouvrir un centre de loisir, un soir par semaine au Foyer de la Forêt, des ateliers pour adolescents et nous comptons sur un enseignement ménager pour jeunes filles cet automne. Les membres de l'Association assurent la rédaction, le tirage et l'expédition d'un petit journal, le transport des enfants au centre de loisirs et collaboreront activement à l'installation d'une maison de vacances, projet qui prend corps. Tout cela se fait avec joie et entrain, car nous savons qu'il s'agit d'enfants qui ont, comme d'autres, droit au bonheur.
Et nous voulons dire ici notre reconnaissance aux psychologues, médecins, éducatrices spécialisées et au Département de l'Instruction publique pour tout ce qu'ils font en faveur de nos enfants. Ils ont compris qu'après 15 ans, les enfants mentalement déficients ont droit aussi de faire un apprentissage, adapté à leurs possibilités, bien entendu, et de trouver une occupation leur permettant de vivre, non plus en marge de la société mais dans cette société, comme des hommes et des femmes apportant leur part à la vie commune.

E. NEESER.

* Pour tout conseil ou tout renseignement, sur l'Association de Parents d'Enfants mentalement déficients, s'adresser soit à Mme Henri Martin, 78, rue de Montchoisy, tél. 36.37.21, soit à Mme R. Salagnac, 75, rue des Eaux-Vives, tél. 36.48.75, Genève.









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