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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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L'enfant et le choix de ses livres.

L'enfant ne choisit pas toujours ses livres au hasard. D'où proviennent alors ses goûts, pourquoi se passionne-t-il pour telle lecture, que recherche-t-il dans tel ouvrage?
Dans les lignes qui suivent, extraites de « La famille éducatrice » un psychologue, Antoine de la Garanterie, nous montre que souvent une préoccupation profonde, un besoin d'évasion pousse l'enfant à préférer tels livres parmi tant d'autres. Il souligne aussi le fait que certaines lectures faites au hasard, peuvent éveiller en l'homme les plus profondes de ses aspirations et déterminer parfois l'orientation de toute une vie. En voici des exemples:
« Un jeune homme constatait qu'il avait été quelque peu désaxé par les remarques de sa soeur aînée qui s'était chargée de son éducation sexuelle à la place de leurs parents trop timides… Notre garçon, à demi-renseigné, car sa soeur avait omis, ce qui s'explique, de donner des précisions, courut les livres et les revues afin d'en savoir davantage. Mais, sans guide autre qu'une curiosité troublée, il n'alla pas où il fallait. Pendant plusieurs années, il s'attacha à des lectures malsaines qui stimulaient des rêveries sensuelles. Il fallut pour le tirer d'une épreuve qui amoindrissait son rendement scolaire et son dynamisme moral, la perspicacité d'un éducateur prudent, auquel il rendit spontanément hommage. »
« Nous avons entendu fréquemment les parents se plaindre d'un enfant qui s'attarde à lire des histoires qui ne sont plus de son âge : à qui la faute? Laissons de côté, bien entendu, le cas d'anormalité, auquel il ne faut pas trop vite recourir. Il suffit parfois de la présence d'un petit frère ou d'une petite soeur pour donner la nostalgie d'un âge révolu qu'on retrouve en se plongeant dans les lectures d'autrefois. Mais même en l'absence d'autre frère ou soeur, ce goût de l'enfantillage exprime le refus des obligations qu'implique le présent. Fuite devant l'effort scolaire, désir d'échapper à certaines tâches familiales, les lectures les plus puériles bénéficient d'une force considérable car elles réconcilient l'enfant avec lui-même en lui faisant remonter le temps. Les frontières entre le passé et le présent s'effacent. C'est une façon de sucer son pouce. Beaucoup de lectures permettent l'évasion. S'il importe en certains cas de se distraire, d'échapper à un présent pénible, il n'en résulte pas que toute lecture récréative doive avoir pour raison d'être la fuite ou le refus. Nous estimons que son rôle éducatif doit demeurer et pour cela, il faut qu'elle soit adaptée à l'âge.
Si l'enfant manifeste un goût prolongé pour les lectures dont l'intérêt concerne une mentalité moins évoluée que la sienne, il convient de s'interroger sur les points suivants :
1. L'effort scolaire qu'on lui demande est-il conforme à ses possibilités? Dans l'affirmative, on recherchera alors si, dans son travail, il a bien l'aide pédagogique suffisante.
2. Les distractions qu'on lui offre s'adaptent-elles à son âge? Il se peut qu'en l'absence de camarades du même âge, l'enfant soit amené à rechercher la présence de camarades trop vieux pour lui dont il ne tire aucun avantage. Il se réfugie alors dans le passé. Ou, au contraire, il fréquente des enfants trop jeunes pour lui, et il « retourne » très spontanément à l'enfance.
Les services qu'on lui demande ne sont-ils pas excessifs ? L'enfant proteste et la lecture permet de s'opposer au personnage qu'on lui fait jouer par les satisfactions enfantines qu'elles lui procurent.
D'une façon générale, nous estimons qu'il est indispensable d'établir un rapport étroit entre les livres et la vie. Il faut d'abord ouvrir l'intelligence et le coeur de l'enfant aux choses de son âge. »

« J'étais en huitième et sans trop savoir où ma curiosité allait me conduire, j'ouvris un volume de Corneille et tombais sur une page du Cid, le dialogue entre le héros et le père de Chimène. Quel coup asséné sur mon esprit et mon coeur par ces questions et ces répliques, véritable cliquetis d'épées ! Je tournais les pages : l'amour de la Patrie, l'honneur, le courage, la fidélité, tout ce qui fait la beauté de la vie. J'étais plus qu'ému, transporté. Lorsqu'on vint m'appeler pour le parloir, je fus distrait, lointain, tant m'aiguillonnait le désir de retourner à mon livre. Lorsque je l'ouvris à nouveau, le charme était rompu. Ce n'est pas deux fois en un jour que l'on peut retrouver une telle extase. Mais la trace en demeure aussi profonde après plus de soixante-quinze ans. »
Ces lignes du général Weygand montrent à quel point une lecture peut engager l'âme d'un jeune enfant. Est-il exagéré de prétendre qu'en cette occasion, Weygand sentit le premier appel du centurion ? Mais qui pourrait déterminer le livre susceptible d'éveiller une vocation ? Tout ce qu'on peut faire, c'est avoir une bibliothèque enfantine largement ouverte à toutes les valeurs humaines, pour que les occasions de rencontre se multiplient ; sous l'écorce légère de l'enfance, la sève de la générosité et de l'héroïsme monte et il suffit d'une heureuse lecture parfois pour qu'elle se révèle.









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