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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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A propos de l'entrée à l'école.

- Que penser de notre enfant ? Il est entré à l'école voici deux semaines, et déjà, il donne des signes de fatigue. C'est inconcevable : il n'est qu'à l'école enfantine. Que sera-ce quand il ira au Collège ?
Il n'y a rien d'étonnant au fait qu'un enfant soit éprouvé au début d'une nouvelle année scolaire, et plus particulièrement au début de sa première année scolaire.
Nous, les adultes, nous savons si clairement ce que c'est qu'une classe, qu'une institutrice, que trente enfants du même âge vivant dans le même local quelques heures par jour! Nous avons de la peine à imaginer à quel point la découverte de ces réalités bouleverse le coeur d'un enfant quelque peu sensible. Mettons-nous à sa place : tout est nouveau, rien n'est « comme à la maison ». Les dimensions et l'odeur de la classe, la voix de la maîtresse, la brusquerie des autres enfants, la couleur du tableau noir : tout est à découvrir, à comprendre, à assimiler. Un jeune enfant de 5 ans, même s'il a été sagement préparé à cette transplantation que représente pour lui l'entrée dans le monde scolaire, mettra probablement des semaines et des mois avant de s'adapter vraiment, avant de comprendre et d'accepter qu'à l'école c'est comme ça et à la maison, tout autrement. Il faut s'entraîner des semaines et des mois pour ne plus être impressionné fâcheusement par la voix quelquefois sévère de la maîtresse, pour ne plus prendre à la lettre les menaces des camarades qui disent à longueur de journée :« ça sera dit !», pour ne pas prendre au tragique les critiques ou les moqueries qui sont prodiguées en classe ou à la récréation !
Comprenons bien : ce ne sont pas les efforts intellectuels qui lui sont demandés qui fatiguent un écolier (du moins, dans la majorité des cas) ; les programmes sont en général assez bien adaptés aux possibilités de nos enfants normalement doués. Ce qui est éprouvant pour sa jeune sensibilité, c'est le climat inhabituel dans lequel le plongent les circonstances. Or, lorsqu'on n'est pas encore très fort en face des exigences de la vie, on est ébranlé par tout ce qui est inhabituel, imprévu, inattendu. Plus tard, on s'apercevra que ce n'est pas seulement l'école, mais toute vie en société qui demande des efforts d'adaptation. A ce moment-là, on sera déjà un peu entraîné et fortifié. Mais à l'école enfantine, on en est à son premier contact avec le monde extérieur ; c'est pour cela qu'on est quelque
fois étrangement dérouté.
Ainsi, ne vous étonnez pas si, après 2 ou 3 semaines de cette vie nouvelle, votre enfant présente les signes d'une réelle fatigue. Ne l'accusez pas d'essayer, sans raison valable, d'attirer votre attention. Il éprouve un besoin réel de se reposer, de dormir davantage, d'être réconforté et encouragé. Il doit « recharger ses batteries » pour être en mesure de continuer à marcher avec succès sur la route
nouvelle sur laquelle il vient de s'engager.
Ne vous étonnez pas davantage, et ne vous alarmez pas inutilement, s'il va jusqu'à refuser de retourner dans ce monde qui l'éprouve, qui l'inquiète, qui lui fait peut-être peur. Ce refus n'est sûrement pas un « caprice », mais le signe évident que l'enfant se sent soudainement trop faible en face des exigences de la vie. Ceux qui connaissent ce genre de panique, soit au moment d'entrer à l'école, soit après quelques semaines de vie scolaire, sont souvent des enfants uniques ou des aînés. Pour les premiers, le passage du milieu privilégié de la famille où l'on est, par la force des circonstances, le centre du monde, au milieu plus rude de l'école où l'on ne compte plus que pour 1/30me, est particulièrement bouleversant. Pour les autres, qui sont déjà mieux entraînés au partage et à la vie communautaire, ce qui les éprouve le plus, c'est la crainte, avouée ou non, que les frères et soeurs bénéficient de faveurs à la maison pendant qu'eux « triment » dans un milieu où la tendresse et les baisers ne sont pas particulièrement répandus.
Dans un cas comme dans l'autre, l'enfant inquiet, ébranlé ou déprimé, a besoin de trouver un supplément d'appui de la part de ses parents. Le gronder, ou se moquer de lui, ne ferait que renforcer en lui le sentiment que c'est un manque d'amour de votre part de l'obliger à fréquenter ce milieu qu'il considère comme étranger et hostile. Montrez-lui plutôt que vous comprenez son désarroi et sa souffrance. Dites-lui peut-être que vous, au même âge, vous vous souvenez avoir éprouvé le même genre de sentiments, ou que vous connaissez d'autres enfants qui ont eu les mêmes réactions pour des raisons semblables. C'est presque toujours ainsi lorsqu'on fait la connaissance de quelque chose ou de quelqu'un d'entièrement inconnu ; on commence par être déconcerté, déçu, choqué, abattu ; puis, on s'habitue, on s'entraîne, on se sent de plus en plus fort ; pour finir, on se demande comment on a pu trouver si difficile au début.
Faites tout pour que votre enfant acquière la conviction qu'il est de taille à sortir vainqueur de cette épreuve. Soyez-en vous-même convaincue. Votre confiance aidera celle de votre enfant à s'édifier et à se consolider. Voyez avec lui ce que vous pouvez faire pour l'aider momentanément : l'accompagner ou aller à sa rencontre jusqu'à ce que la crise actuelle soit surmontée ; prendre contact avec la maîtresse afin d'établir avec elle des rapports cordiaux et d'éclaircir, le cas échéant, tel ou tel point qui paraît obscur. Et puis, ce qui importe par dessus tout, soyez disponible pour l'accueillir chaleureusement lorsqu'il rentre à onze heures et à quatre heures. Ne lui dites pas que vous vous êtes ennuyée de lui (même si c'est vrai !) ; cela ne ferait que diminuer son courage. Mais dites-lui à quel point vous êtes heureuse de le retrouver, combien ses frères et soeurs se réjouissent de le voir rentrer pour faire avec lui telle ou telle chose intéressante. Ne lui posez pas trop de questions précises sur ses activités scolaires. Le plus souvent, il sera désireux de ne plus penser à ce qui s'est passé avant (sauf s'il éprouve le besoin de se soulager) et préfère se donner tout entier aux bienfaits du moment présent.
L'essentiel, pour lui, c'est de retrouver votre affection et votre intérêt aussi intacts que s'il ne vous avait pas quittée. Quand il aura la certitude que les séparations n'entament pas votre amour pour lui, la plus grande de ses difficultés sera vaincue. C'est à ce résultat qu'il faut essayer de travailler, avec tout votre coeur et votre bon sens.









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