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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les cinq premières années : un canevas.

A partir de quel âge la vie d'un enfant a-t-elle de l'importance? A quel moment l'existence commence-t-elle à compter sérieusement pour lui ?
Beaucoup de parents considèrent leur bébé comme un objet de luxe, sans vie personnelle bien définie, et qu'on peut sans inconvénient confier à une nurse, mettre en pension ou prêter à la tante qui le réclame. Ils ont tendance à croire - les pères tout particulièrement - que rien n'a vraiment d'importance tant que l'enfant ne parle pas. Ils pensent même que la vie commence pour de bon au moment de l'entrée à l'école.
On peut affirmer, sans crainte d'exagérer, que c'est plutôt l'inverse qui est vrai : ce sont les émotions que l'enfant éprouve avant l'âge de cinq ou six ans qui ont une importance capitale et qui auront une influence sur la suite de son développement.
Mais, qu'y a-t-il donc de si intéressant dans la vie d'un bébé qui passe le plus clair de son temps à manger, jouer, jaser et dormir?
Il enregistre un grand nombre de sensations. Il s'imprègne de ce qu'il voit, de ce qu'il entend et de tout ce qu'il éprouve. Il édifie lentement, sans le savoir, la base de sa personnalité.
Car le développement humain ne se présente pas comme une longue pièce d'étoffe formée de plusieurs morceaux de qualités différentes qu'on aurait juxtaposés et cousus bout à bout. Non. Toute l'existence de l'homme, à partir de sa cinquième année environ, se tisse et se brode sur le canevas de base de ses premières impressions; canevas toujours présent, toujours vivant, même s'il reste caché tout au fond de l'être.
Comment cette base peut-elle garder une importance aussi grande à travers toute notre vie? La plupart d'entre nous avons oublié la majorité des événements qui ont compté dans notre petite enfance. A peine avons-nous gardé le souvenir d'un grand-père chéri, d'un déménagement, d'un séjour à l'hôpital.
Pour comprendre et admettre la réalité de ce fond toujours vivant et toujours agissant, il faut savoir qu'il est constitué précisément par tout ce que la mémoire consciente n'a pas retenu. Sans le savoir et sans le vouloir, le jeune enfant s'est laissé impressionner (et reste ainsi « marqué », si l'on peut dire) par tout ce que son système nerveux a enregistré de la naissance à l'âge de cinq ou six ans. « Tout homme porte en lui le petit garçon qu'il fut à quatre ans », disait Saint-Exupéry (je cite de mémoire). Ce grand observateur d'hommes ne s'est guère trompé. Les découvertes de la psychologie prouvent que nous sommes enclins à revivre et à reproduire constamment les émotions qui ont jalonné notre petite enfance.
Pourquoi ce père, par ailleurs raisonnable et raisonnant, ne peut-il trouver la porte de son appartement fermée à clé sans se sentir envahi par des sentiments pénibles causés par une crainte vague d'être abandonné? Pourquoi cette femme, excellente mère et ménagère consciencieuse, ne peut-elle voir de la poussière sur son piano sans craindre que quelqu'un ne s'en aperçoive et ne lui en fasse une remarque ? Pourquoi certaines personnes ne peuvent-elles entendre parler de projets de voyage sans être prises d'une panique insurmontable ? Pourquoi d'autres redoutent-elles si fort de faire la connaissance d'une personne ou d'une situation inconnue ?
Si vous demandez aux intéressés les raisons de leurs réactions déconcertantes, ils vous répondront neuf fois sur dix : « C'est comme ça; je suis ainsi; on ne peut pas me changer ; c'est plus fort que moi ».
Ce « plus fort que moi », c'est précisément le canevas des premières impressions.
Il s'ensuit tout naturellement que le « canevas » de nos enfants sera d'autant plus robuste qu'il aura été tissé dans des circonstances qui favorisent au maximum le développement de sentiments positifs.
L'enfant qui fait l'apprentissage des premières disciplines de la vie sous le regard attentif d'une mère qui le soutient et l'encourage, bénéficiera d'une « trame » faite de confiance et de sécurité. Avec une trame de cette qualité, il abordera plus tard les gens et les événements inconnus sans crainte exagérée. Celui qui grandit aux côtés d'un père protecteur qui sait s'imposer dans les grandes occasions, sans inspirer ni frayeur ni inquiétude, celui-là aura la chance de posséder une « chaîne » solide qui lui permettra d'affronter plus tard avec aisance et assurance son directeur, son inspecteur ou n'importe quel supérieur.
Parents, vous ne perdez pas votre temps lorsque vous vous consacrez à vos tout petits! L'attention vigilante que vous leur témoignez, la sécurité que vous cherchez à leur procurer : voilà les éléments vitaux dont ils ont besoin pour édifier la base de leur vie d'adulte.









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