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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Tout seul!

Bien des mères de famille se plaignent de ne pas avoir un enfant « débrouillard ».
« Il ne sait rien entreprendre seul, il est toujours dans mes jupes, il n'a aucune imagination pour varier ses jeux ». Il ne s'agit pas toujours d'un enfant unique que l'on a beaucoup entouré, mais bien souvent aussi d'un cadet, ou parfois de tous les enfants d'une même famille !
Ont-elles su, ces mamans, s'occuper comme il le fallait de leur bébé? « Bien sûr, vous diront-elles, je l'ai encouragé, l'aidant à s'asseoir, à marcher, je lui ai fait faire de la gymnastique, j'ai été continuellement à ses côtés afin de le développer rapidement, de lui donner du courage et de l'assurance ». Voilà la grande erreur démasquée sans peine. Ces enfants qui ne sont pas débrouillards sont souvent des enfants que l'on a voulu trop « débrouillés ».
Je pense que si bien des mamans, dès le jour de la naissance de leur bébé, se répétaient que la meilleure façon d'agir avec lui est de le « laisser en paix », il y aurait un grand pas de fait vers une meilleure éducation. Il est entendu que tout au long de son enfance, il pourra connaître des circonstances qui le feront passer par des phases de dépendance, de timidité, de peur de la solitude. Il y aura parfois des raisons psychiques à cette attitude, raisons qu'il faudra dépister, puis éliminer, pour redonner à l'enfant son équilibre.
Laissons ces cas particuliers et revoyons ensemble quelques vérités qui permettront à nos petits de partir avec le maximum de sécurité dans la vie. Nous savons toutes qu'en éducation, ce sont les premières années, et même les premières journées, qui comptent.
Répétons le conseil donné plus haut : si vous voulez un enfant qui sache se conduire seul dans la vie, d'abord dans sa petite vie d'enfant, puis dans celle plus compliquée de l'adulte,

« laissez-le se développer en paix »,

selon ses besoins, selon ses forces physiques, selon ses intérêts. Je vous entends: « Comment laisser en paix un enfant qui pleure dès que l'on ne s'occupe pas de lui ? ».
Si vraiment il pleure si souvent, c'est la conséquence de mauvaises habitudes. Si chaque maman appliquait les quelques principes élémentaires nécessaires au bon développement de son nourrisson *, elle n'aurait plus besoin, sauf cas exceptionnels, de s'occuper continuellement de lui dès qu'il est éveillé. Voilà déjà un premier pas que l'enfant franchira seul: il saura rester dans son berceau silencieux, gai, tranquille, regardant, s'étirant, jouant avec ses doigts. Il est à un âge où il n'a pas encore besoin de compagnie. Moins on le dérangera, mieux il se portera. Il fera l'apprentissage de la solitude, ce qui est indispensable à un bon équilibre.
Cela ne veut pas dire, amie lectrice, qu'il ne faudra pas vous intéresser à votre bébé. Au contraire, quand viendra le moment de le nourrir, de le changer, de le soigner, alors témoignez-lui de l'intérêt, parlez-lui gaiement, souriez-lui, chantez, soyez tendre. Il a besoin de se savoir aimé. N'en faites pas un jouet pour vous et pour son entourage. Ni un jouet, ni plus tard un animal savant. Sur le plan physique comme sur le plan intellectuel, ne brûlez pas les étapes.
Trop de mères veulent obtenir trop vite de leur bébé qu'il reste assis, qu'il se mette debout, qu'il marche, qu'il parle. Un enfant que l'on assied de force, soutenu par des coussins, ne fortifiera pas ses muscles dorsaux. Un enfant que l'on oblige à se tenir sur ses jambes sans qu'il ait passé par les stades divers de son développement (se retourner seul, se déplacer sur le ventre, ramper, s'asseoir, se dresser avec appui, puis sans appui) sera maladroit, se fatiguera vite, tombera souvent puis deviendra passif. Il n'a eu aucune possibilité de faire ses expériences, de retomber, de recommencer, de s'agripper et de vaincre. Il ne sait pas se débrouiller seul… Si au contraire vous respectez les stades de ce développement, vous aurez un enfant adroit, aimant jouer, puis travailler seul.
C'est évidemment une attitude difficile à adopter. La mère aimerait tant, par amour, l'aider, enlever tous les obstacles de sa route, construire pour lui la tour qui s'écroule, attacher le lacet rebelle, boutonner le vêtement aux nombreux boutons. Eh bien ! non, si vous aimez vraiment votre enfant, vous lui donnerez exactement ce dont il a besoin, vous contrôlerez de loin que tout se passe sans accroc, vous l'habillerez rationnellement… puis vous le laisserez jouer, se distraire seul, vous ne lui volerez en aucun cas la joie de l'effort. Voilà qui est difficile : il est tellement plus simple, n'est-il pas vrai, de faire les choses soi-même.
Au début, cela vous demandera beaucoup de patience et de compréhension, de laisser à votre petit le soin de faire lui-même tout ce qu'il sait faire. Mais quel temps gagné pour plus tard !Quand votre bambin, qui aura pris la bonne habitude de se débrouiller, jouera volontiers solitaire dans sa chambre, quand votre écolier fera seul ses devoirs journaliers, vous récolterez les fruits de vos petits sacrifices du début.
Est-il nécessaire de préciser que « tout seul » ne veut pas dire abandonné à lui-même? L'amour maternel ne doit pas être tyrannique, mais vigilant. Il faut surveiller, parfois intervenir, encourager, aider, mais tout cela doit se faire en respectant les besoins, les désirs, les instincts enfantins. Si vous êtes installée dans la même chambre que votre tout petit, il sera facile d'exercer cette surveillance discrète. Si l'enfant par contre a la chance d'avoir sa propre chambre, laissez la porte ouverte et glissez une barrière entre les montants ; ainsi un coup d'oeil sera vite jeté sans que bébé soit dérangé dans ses occupations par une porte qui s'ouvre et se ferme. Il n'aura pas l'impression d'être isolé ni celle d'être épié.
Dans son petit domaine, donnez-lui ce dont il a besoin: jouets, matériel éducatif ; ni trop, ni trop peu.
Et ne vous faites pas de soucis, l'instinct de sociabilité se développera tout de même chez lui. Un jour vous aurez la joie d'entendre votre fils, votre fille, réclamer votre présence pour jouer, pour travailler, non pas pour appeler à l'aide, mais pour faire de vous sa partenaire, sa collaboratrice, son amie.


* Veiller à son hygiène, à son habillement.
Ne pas le bercer continuellement.
Ne pas le déranger à tout propos.
Le laisser se mouvoir sans aide selon ses forces, etc. etc.









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