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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Des nerfs qui lâchent, préservez-nous Seigneur!

Titou a 18 mois; c'est un bébé délicieux. De grands yeux gris, de très longs cils, un sourire charmeur, une fossette. Délicieux, je vous dis. Vous ne me croyez pas? Demandez à son frère, à sa soeur, au monsieur d'en haut et à la dame d'en bas, au boulanger, au laitier… D'un sourire, il met tout le monde dans sa poche.
Titou trotte à petits pas décidés, comme une poupée mécanique. Il essaye de manger tout seul et ne renverse qu'une toute, toute petite partie du contenu de sa cuiller. Il dit, comme tous les bébés de 18 mois, « sisique » quand on ouvre la radio, « core » pour que l'on recommence, « poum » quand il jette à terre son ours en peluche, et bien sûr, papa, maman, auto…
Mais il faut bien le dire: Titou est à ses heures un parfait petit démon (au regard d'ange). Il est capable de retourner délibérément sa tasse de lait, de vider une armoire en 5 secs, de déchirer les plus beaux livres des grands avec un air ravi; de s'enfuir à toutes jambes avec un larcin fragile, - des lunettes par exemple. Si, quand il s'empare d'un objet défendu, on lui crie « Non, Titou, non », il le lance à terre à toute volée.
En face de son enfant de 18 mois, la maman se sent très désarmée. A vrai dire, elle ne peut pas grand-chose ; inaccessible aux raisonnements, le bébé l'est également aux fessées et tappes sur la main : il hurlera mais ne verra aucun rapport avec son méfait.
Alors ? Vivre, surtout lorsqu'on est logé à l'étroit et qu'il y a d'autres petits, dans une atmosphère de catastrophe? Pas à conseiller… Il n'y a, me semble-t-il, que deux choses à faire :
1) Etre vigilante : s'attaquer, comme on dit, aux structures, en supprimant les causes « d'insupportabilité » de Titou, du moins quand faire se peut. Exemple : ne pas laisser le réveil sur la table de nuit quand Titou pénètre victorieusement dans la chambre, cherchant qui dévorer. Ne pas laisser à sa vue la boîte de bonbons ou l'assiette de gâteaux. Fermer les armoires à clé (et enlever les clés, et tâcher de se rappeler où on les met). Ne pas laisser pendre des fils de lampes ou d'autres appareils. Ne pas, ne pas…
2) Simple à dire, mais très difficile à réaliser : Prier sainte Patience, de vous venir en aide! Autrement dit, mettre tout en oeuvre pour empêcher nos nerfs de lâcher. S'organiser, boucler le Titou dans une chambre ad hoc, pendant que les autres enfants font leurs devoirs. Lui donner à manger avant ou après, afin d'empêcher la table familiale de se survolter. Se débrouiller pour le faire garder, au moins une fois par semaine, par quelqu'un afin de pouvoir, pendant quelques heures, « choisir la liberté ».
Sainte Patience, aidez-moi surtout à ne pas décharger mes nerfs sur un innocent…
Sainte Patience, patronne des mères de famille en général et des mamans de Titou de 18 mois en particulier…









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