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De Lausanne à Genève…

Un responsable de jeunesse nous dit…

Comme à Lausanne, à Genève, les bars à café existent et sont le lieu de rassemblement d'une « certaine jeunesse ». En proportion de la grandeur de notre ville ils sont moins nombreux qu'à Lausanne, peut-être moins organisés. Selon la cote ou la vogue du moment ils sont florissants, mais partout ils ont la même forme, le même ameublement et une atmosphère semblable.
Ph. de Vargas souligne fort bien les raisons du développement rapide des bars à café. J'ajouterai que c'est un phénomène social typique de notre époque et un mal nécessaire.

Un phénomène social typique

De plus en plus les jeunes adolescents vivent dans un monde qui n'est plus à leur échelle, un monde froid, anonyme, calculateur. Ils habitent dans d'immenses casernes bruyantes, écrasantes, sans atmosphère. Ils supportent un travail monotone, « machinal », impersonnel. Trop souvent le jeune vit dans une famille désunie, il manque de l'affection indispensable et il ne connaît pas de véritable foyer. Placé dans une telle société le jeune adolescent recherchera un complément, une compensation, un endroit où il se sentira chez lui. Le bar à café lui ouvre sa porte, l'attire par son atmosphère particulière, dépaysante et envoûtante. Dans une vie faite d'ennuis, le jeune trouvera ainsi une première attache sociale, un contact humain, il se trouvera au milieu d'autres jeunes, séparé du monde des adultes, le bar à café étant l'apanage de la jeunesse.

Un mal nécessaire.

Il est indispensable que les jeunes puissent vivre en société, en compagnie, qu'ils trouvent un endroit pour passer leurs loisirs, pour tuer l'ennui et découvrir un germe d'affection ou de compréhension. Le jeune a besoin d'être quelqu'un, de former sa personnalité. Devant l'augmentation constante du temps libre, il aura toujours peur d'être seul en face de lui.
Mais d'autre part, c'est un mal, en raison du caractère compensatoire, factice et illusoire du bar à café. Placé dans un tel cadre, le jeune est passif, influençable, à la merci de ceux qui l'entourent. Ses loisirs seront négatifs et ne l'aideront pas à se développer. Il jouera un rôle qui souvent ne devrait pas être le sien. En face de son opium, le « juke-box », il réagira mal.

« L'étrange » régime des bars à café

Plaçons-nous du côté de l'exploitant, maintenant. Pourquoi un tel nombre de bars à café ou pourquoi est-il si facile d'ouvrir un bar à café ? Aucune patente pour débit de boissons n'est exigée par l'Etat, le gérant n'a pas besoin de posséder un certificat de capacités de cafetier. Nos autorités n'ont donc aucune raison, ni pouvoir d'interdire l'ouverture d'un bar à café. C'est une situation scandaleuse et en tant que responsables de jeunesse, nous nous élevons vivement contre cet état de fait. Prenons un exemple : une dame de vestiaire d'un cabaret qui a amassé un petit pécule par son travail, ouvre un bar à café. La personne est certainement honorable, mais en la voyant derrière son comptoir, on s'aperçoit rapidement qu'elle a très peu d'influence sur la bande de jeunes qui fréquente son établissement… sans parler des fautes élémentaires d'éducation qu'elle commet, mais comment pourrait-elle avoir les notions nécessaires ? Continuons : à minuit quelques jeunes désirent encore rester un moment dans le bar, malgré l'heure de la fermeture réglementaire. Tant s'en faut, un des jeunes convainc facilement la patronne de prolonger l'ouverture du bar, il prend quelques francs dans la caisse et se précipite au prochain poste de police pour obtenir sans difficulté l'autorisation indispensable. C'est un fait anodin qui démontre simplement l'importance de l'autorité du « patron » dans son établissement. En principe n'importe qui (à part la question d'immoralité) peut diriger un tel établissement. En pratique, la tenue, l'atmosphère, le genre du bar dépendront essentiellement du gérant. C'est là le grand danger et un risque certain.

Du bar à café à la Maison de la jeunesse et aux Centres de Loisirs.

C'est le devoir des responsables de mouvements de jeunesse de comprendre le phénomène du bar à café et de lutter contre sa mauvaise influence pour la neutraliser, en proposant aux jeunes une compensation, un endroit attrayant, des loisirs intéressants. En fait, cela revient à concurrencer le bar à café. Il faut être conscient du problème de la solitude de la jeunesse qui se transforme vite en ennui et s'adapter à la situation nouvelle. Un travail éducatif de base doit s'effectuer avec des moyens appropriés et des personnes compétentes, « engagées » sur le plan personnel.
Depuis 1957, les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens ont, à Genève, ouvert largement les portes de leur Maison de la Jeunesse en permettant à des jeunes de tous milieux, de toutes conditions de s'y rendre en très grand nombre. Au cours des années suivantes, trois Centres de Loisirs de quartier furent ouverts, à la jonction, au Petit-Saconnex, aux Acacias, également à un public d'adolescents de 15 à 20 ans.
Il semble que l'expérience est très valable et à notre point de vue passionnante. Il est prouvé que des « jeunes de la rue », inorganisés, désoeuvrés, viennent dans de tels centres de loisirs, s'y intègrent profondément en les considérant comme leur propre foyer. Des responsables les reçoivent et ont la possibilité de les atteindre plus directement. Il est certain qu'un Centre de Loisirs attrayant, confortable, bien organisé attirera tout autant de monde qu'un bar à café - si ce n'est plus - tout en offrant des possibilités d'encadrement, d'accrochage direct des jeunes dans un sens positif. Cette action indispensable se développe constamment et le mouvement des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens et Féminines, en assumant la responsabilité de tels centres a compris que les jeunes devaient être soutenus, là où ils se trouvent, d'une manière profonde. Nous nous permettrons - une autre fois - de revenir sur cette action.









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