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Surmenage

Dans son numéro de janvier 1962, la très intéressante revue « Chefs » publie, sous le titre « Surmenage dans l'industrie », une conférence du Docteur J.J. Martin, de Paris. Cette conférence était destinée aux « directeurs et chefs du personnel », mais toute maîtresse de maison, toute mère, n'est-elle pas, peu ou prou, « directrice et chef de personnel » ? Même si son « personnel » ne se compose que d'elle-même, et de quelque aide ménagère ? Il nous a donc semblé que plusieurs des constatations et suggestions du Dr Martin ne seraient pas dépourvues d'intérêt pour nos lectrices.
Il semble bien qu'il y ait certains risques inhérents à l'exercice des responsabilités et que le taux de mortalité soit plus élevé parmi les « cadres » que parmi la population en général.
Et, s'appuyant sur une autorité anglaise, le Dr Martin décrit ce qu'il appelle « une maladie des dirigeants », maladie qui évolue en trois phases : une phase d'alarme, une phase de fébrilité, une phase de dépression.
La phase d'alarme est caractérisée par des troubles fonctionnels : troubles du caractère, signes d'irritabilité, impatiences incompréhensibles, fatigabilité rapide, petits troubles de la mémoire, etc. Il en résulte souvent une attitude ombrageuse, défiante vis-à-vis de l'entourage ; pour dissimuler ces troubles, le surmené fait preuve alors d'un autoritarisme exagéré.
La phase de fébrilité est caractérisée par une hyperactivité désordonnée, mal ajustée et de caractère relativement inutile.
La phase de dépression, beaucoup plus grave évidemment, relève directement du médecin et nous la laissons de côté aujourd'hui.
Mais laquelle d'entre nous, chères lectrices, ne s'est pas reconnue dans la description des phases 1 et 2 ? Combien de fois n'avons-nous pas constaté que la dispute entre nos deux aînés que nous traitions hier avec désinvolture nous énerve aujourd'hui au point de nous faire pleurer ? ou que telle besogne de ménage accomplie en général le sourire aux lèvres, nous laisse ce matin dans un incroyable état de fatigue ? ou qu'à la gentille proposition de notre mari « tu es fatiguée, repose-toi un peu dimanche, je m'occuperai des enfants », nous avons sur un ton un peu amène répondu « j'ai bien trop à faire » et nous nous sommes lancées avec un courage désespéré dans la remise en ordre d'une armoire qui pouvait fort bien attendre quelques jours ?
Or, dit le Dr Martin, « un homme qui refuse de se reposer est un homme qui est déjà gravement atteint parce qu'il a perdu un certain sens critique indispensable en pareil cas. C'est un symptôme de surmenage ».
Si, dans beaucoup de cas, il faut incriminer la durée journalière excessive de travail, il faut aussi noter l'insuffisance des jours de détente. Sur les 200 malades par suite de surmenage, soignés dans une clinique, 45% ne prenaient aucun repos hebdomadaire et 50 % ne s'accordaient pas 3 semaines de vacances annuelles. Tous souffraient de manque de sommeil « leur programme très chargé les menant jusqu'à des heures indues, et ceci non pas une fois par semaine mais plusieurs fois… et il s'en suit un surmenage qu'il est extrêmement difficile de maîtriser ».
Relevons encore, dans les causes de surmenage, la sédentarité (or, à partir de 50 ans il faudrait marcher au moins une heure par jour), les erreurs alimentaires (dans lesquelles rentre l'abus de l'alcool) et l'abus du tabac : ce à quoi il faut ajouter tous les « soucis personnels ».
Y a-t-il des remèdes à cet état de chose ? D'abord, prendre l'habitude d'un examen médical annuel complet et approfondi, même si l'on estime être en bonne santé.
Puis on peut chercher à « réorganiser le travail ». Et là encore, nous pouvons largement profiter des conseils du Dr Martin, car pour nous aussi, il y a des heures de pointe de fatigue, des heures où il faut tout faire à la fois : coucher les petits, surveiller les devoirs des grands, préparer le dîner (quand ce ne sont pas les dîners), être coquette, avenante et détendue pour le retour du chef de famille. Il est donc de toute importance que nous sachions parfaitement organiser notre travail afin de mettre au début de l'après-midi les besognes fatigantes ou demandant une attention particulière.
Il faut aussi « savoir déléguer ses responsabilités » ce qui est une chose qui demande un énorme effort à certaines femmes !
Il est un paragraphe que je voudrais citer entièrement, dans cette énumération des remèdes au surmenage, car il concerne très particulièrement nos responsabilités d'épouses et de mères. « Nous avons (c'est-à-dire nous, les cadres) besoin d'un milieu d'élection, d'un havre de grâce que nous trouvons en général dans la famille. Nous avons aussi besoin d'être en accord avec nous-mêmes. Nous avons besoin de situer nos activités professionnelles dans une hiérarchie de valeurs plus ample ».
Enfin, le Dr Martin en arrive à la culture physique, à la marche, aux travaux manuels de toutes sortes (jardinage, menuiserie, etc.) pour aboutir au sommeil (7 à 8 heures par nuit) et au repos. « Il faut, dit-il, conseiller à chacun un repos hebdomadaire absolu. Le dimanche est fait pour se reposer, pour se désintoxiquer du travail, pour récupérer, pour changer d'idées ; il est fait aussi pour la famille… Dans le domaine du repos, nous considérerons l'emploi du congé annuel. Ce congé ne doit pas être consacré exclusivement au tourisme.
… Je voudrais encore dire quelques mots de la relaxation ; c'est une technique de repos qui s'enseigne et qui vise à supprimer les tensions musculaires nocives en même temps que les tensions mentales qui les accompagnent ou en sont la cause.
Et, en conclusion, le Dr Martin affirme que si les « risques de tension générale de l'organisme ont certainement augmenté… les moyens de contrôler et d'écarter ces risques se sont accrus. Ce qui est important c'est d'intervenir aussitôt que possible ».
Donc, soyons attentives aux premiers symptômes de surmenage, qu'il s'agisse de notre mari, de nos enfants ou de nous-mêmes. Ayons l'humilité de reconnaître notre fatigue (ce qui souvent nous demande un grand effort !), et apprenons à nous reposer. C'est à ce prix que nos familles seront les « havres de grâce » dont parle le Dr Martin.









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