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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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« Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix. » (Saint François d'Assise)

Nous avons pensé encourageant et bienfaisant de vous présenter aujourd'hui un texte d'une jeune fille de l'Ecole secondaire de Genève. Chaque année les élèves des 1ères classes peuvent participer à un concours sur un sujet d'ordre moral ou social.
En 1961, le thème donné était :« Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix » (Saint François d'Assise).
Deux travaux nous ont paru particulièrement dignes d'être publiés. Vous lirez le premier aujourd'hui et l'autre dans un de nos prochains numéros.


Seigneur, me voici, je suis celui que vous connaissez.
Je suis fier et orgueilleux, je suis raide et personnel. Je suis moi.
Seigneur, voici, j'ai vu que je ne suis rien. Faites de moi moins encore, Seigneur ;
Que je sois souple et docile, humble, et disponible parfaitement,
Comme un chiffon,
avec lequel essuyer la vitre, pour qu'entre le soleil ;
Comme un pinceau,
avec lequel peindre la beauté de la Création ;
Comme une plume avec laquelle écrire votre nom et publier votre parole ;
Un outil avec lequel bâtir votre monde ;
Un instrument, sur lequel chanter votre paix.
Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.

Seigneur,
Voici ce monde que vous connaissez.
Ce monde, c'est celui où vous avez vécu votre vie d'homme, parmi les hommes.
Ce monde est fier et orgueilleux, il est sourd et personnel.
C'est celui que vous avez tant aimé,
C'est celui pour lequel vous êtes mort.
Ce monde, c'est celui de la vaine agitation, de l'injustice et de la haine.
C'est le lieu de la guerre, le champ de la lutte.
Seigneur, dans ce monde de l'inquiétude, faites de moi un témoin de votre royaume,
Faites de moi un instrument de votre paix.

Seigneur, voici la misère, la maladie, le deuil,
Voici les larmes et les révoltes,
La médisance calomnieuse, la querelle et le crime, Seigneur,
Le vieillard délaissé, mourant seul dans l'asile,
Le pain blanc jeté à la poubelle,
Et la mère désolée qui voit mourir de faim l'enfant,
L'homme ivre qui bat sa femme.
Voici le désordre et les cris :
Faites de moi un instrument de votre paix.

En face de la mort sur le pâle cheval, en face de la guerre, Seigneur, contre l'éclatement sourd des bombes,
Contre les blessures horribles et les morts innombrables,
Au milieu du déferlement de haine et de cruauté,
Au milieu des ruines et des flammes,
Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.

Mais, Seigneur,
Ce monde c'est aussi celui où se manifeste votre amour,
Celui où votre grâce comble le néant du mal,
Ce monde, c'est celui où l'homme a appris à s'oublier et à se donner,
Ce monde, c'est celui où agissent l'abbé Pierre, Charles de Foucauld, le docteur Schweitzer,
C'est celui où Bach, après David, a chanté votre gloire,
C'est celui où saint François pria, après saint Paul, la haute prière :
« Ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi. »
Seigneur, que je sois disponible, ainsi, parfaitement.
Faites de moi un instrument ;
Jouez sur moi les harmonies de votre amour,
Donnez-moi le souffle, donnez-moi l'Esprit,
Que votre main tienne l'archet ;
Seigneur, Prince de Paix,
Faites de moi aussi
Un instrument de votre paix.









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