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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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(Sans titre)

Pestalozzi raconte, dans Léonard et Gertrude, qu'un voleur, arrivé sous le gibet auquel il allait être pendu, disait à son boureau: «Hélas! si mon père m'avait appris à pendre chaque soir mes vêtements au clou, je ne serais pas ici maintenant!» Une longue et triste histoire est contenue dans ces simples mots. Oui, les plus grandes choses et les pires prennent leur source dans l'ordre et dans la négligence, parce que toute habitude, si petite soit-elle, est contagieuse en bien ou en mal. Et il n'y a peut-être pas une seule habitude qui ait le pouvoir de contaminer les pensées et les actions des hommes comme la négligence .....

Le fait de négliger habituellement une seule chose, de jeter à terre, par exemple, ça et là son linge et ses vêtements, peut agir sur toutes les autres activités de l'homme, les nuancer d'erreur et les arrêter en route. De même, le moindre soin de n'importe quelle chose, si petite soit-elle, se communique de proche en proche de telle façon que toute la ligne bénéficie de la marche en avant. Vous me comprendrez peut-être mieux si je vous explique comment le voleur dont parle Pestalozzi est tombé de degré en degré jusqu'au crime. Je pense que les choses ont dû se passer ainsi. De l'habitude de jeter ses habits pêle-mêle, une étrange maladie l'a saisi, qui l'a porté à en faire autant de tout ce touchait. Il jetait son sac d'écolier dans la corbeille aux chiffons, mettait ses bottines sur l'appui de la fenêtre, entortillait son faux-col autour de l'encrier, posait ses bas sur la table et ses cahiers sur le lavabo... son livre de chant sur le couvercle du poêle, où il le trouvait le soir tout brûlé, etc., etc. Rien n'était mis à sa place, mais tout était déposé à l'aventure, là où se rencontrait une place vide. Peu à peu cette maladie s'étendit et rongea son âme et sa conscience. S'il parlait d'excursions ou d'événements sur lesquels on l'interrogeait, il n'apportait aucune attention à les exposer consciencieusement et dans leur ordre vrai, mais tout était pêle-mêle dans son récit comme dans sa chambre, non par lâcheté, ni, pour une raison quelconque, mais par pure négligence.

Il arrivait trop tard aux rendez-vous, il ne tenait pas ses promesses: et tout cela encore une fois, non par égoïsme, mais par simple laisser-aller.

Si ses parents lui donnaient quelques commissions à faire en ville, il oubliait de rendre l'argent qu'il rapportait, ou bien il se disait: «Oh, pour quelques sous, cela ne vaut pas la peine !»Lorsque son père s'en apercevait et lui reprochait cette action comme un détournement, il s' effrayait un instant.... mais il l'avait bientôt oublié. Dans sa tête, rien n'était à sa place, rien ne recevait son vrai nom. Exagération, mensonge, trahison, malhonnêteté, tout cela se liait et se confondait avec des choses tout à fait innocentes et permises, absolument comme, dans sa chambre, la brosse à chaussures et les mouchoirs de poche se trouvaient ensemble dans le même tiroir. S'il avait dû rester à la maison paternelle toute sa vie, tout aurait pu encore se réparer ou s'enrayer, car sa mère mettait de l'ordre partout et enlevait les taches. Et le père lui pardonnait beaucoup, parce qu'il était son fils unique, et il ne le grondait pas bien fort, parce que ces travers ne lui paraissaient pas encore bien dangereux.

Mais, hélas! au dehors, dans le monde, en pleine vie, la réalité est tout autre! Le monde ne remet pas les choses en ordre, il n'enlève pas les taches, il ne pardonne pas.









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