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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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S'il n'est pas dans les dix premiers !

Fin de mois. Les carnets de notes viennent d'être remis aux élèves. Celui de Jacques n'est pas particulièrement brillant. Son père est venu me trouver et m'a dit, d'un ton péremptoire : « Si le mois prochain, il n'est pas dans les dix premiers, je le mets en pension ». Et se tournant vers son fils (car il avait eu le tort de mépriser cette règle d'or : il ne faut jamais parler de ses enfants en leur présence), il lui répéta, nerveux et surexcité : « Tu entends, Jacques ! C'est à choisir : les dix premiers - ou la pension ».
Il disait « la pension » comme on aurait dit « la prison ». Et c'est bien ainsi que Jacques devait se la figurer. Avant même d'y mettre les pieds (si par hasard cela devait lui arriver), il en était déjà « dégoûté ».
Dieu merci, beaucoup de pensions ne ressemblent pas à des prisons : On y fait une oeuvre constructive d'éducation et l'enfant s'y épanouit largement.
Un mois plus tard. Voici, à nouveau, l'heure de vérité. Catastrophe ! Jacques n'est pas dans les dix premiers. Il prend place au contraire dans les dix derniers.
Mais Jacques est toujours là : Jacques n'a pas été mis en pension. La menace du père est restée lettre morte.
Une de plus ! Que de paroles, en effet, sont ainsi prononcées à la légère ! que de menaces de privations de dessert, de jouet ou de sortie n'ont jamais été exécutées ! Ce qui est grave, c'est que l'autorité des parents en est fortement ébranlée. A force d'accabler un enfant de menaces, de reproches, de grands discours, de cris, les parents perdent toute influence et l'enfant en prend vite son parti. « La criaillerie téméraire et ordinaire, disait Montaigne, passe en usage et fait que chacun la méprise ». Si vous voulez qu'on vous obéisse et qu'on vous respecte, soyez pondérés et mesurés dans vos paroles.
Soyez également, raisonnables dans vos exigences. Etait-il sage, par exemple, de dire à Jacques : « Si tu n'es pas dans les dix premiers » ? N'était-ce pas lui demander de « décrocher la lune » ? Je connais Jacques : en déployant tous ses efforts, il ne peut prétendre rivaliser avec une tête de classe exceptionnellement brillante.
Pourquoi d'ailleurs s'obstiner à lui parler de classement ? Certains maîtres rêvent de le supprimer, ou, du moins, de substituer au classement traditionnel un autre classement où les élèves seraient rangés non de un en un, mais de groupe en groupe :« Très bien », « Bien », « Assez Bien », etc. A l'intérieur de chaque groupe, ni premiers ni derniers, mais des élèves égaux…
Quoi qu'il en soit, bien plus importantes que la place, il y a la moyenne, il y a les notes. Ce n'est pas à surpasser les autres qu'il faut inviter Jacques, mais à se surpasser lui-même. Et là encore, il faut savoir préciser et limiter ses exigences. S'il n'a mérité qu'un 5/20 en histoire, on lui demandera seulement la moyenne le mois prochain. S'il est « abonné » au zéro en orthographe, il est certainement imprudent d'exiger de lui un 10 ou un 15 ; on se contentera d'une note bien plus modeste, ou même d'un zéro, à condition que les fautes diminuent progressivement.
Ce qui compte ici, c'est moins le succès que l'esprit de suite, l'application, la volonté. Ce qui importe, c'est de préparer, non des « forts-en-thème », mais des hommes véritables.









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