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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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« Grand Esprit, aide-moi à ne jamais juger quelqu'un avant d'avoir marché pendant deux semaines dans ses mocassins ».

(Une prière des Indiens Sioux)

Quelle profonde sagesse dans cette prière !
Un homme de chez nous l'exprimait ainsi, avant une conversation difficile qu'il allait avoir avec un jeune : « Je vais d'abord faire un bout de chemin avec lui ».
Avant de juger, connaître; avant de donner un conseil, comprendre les idées qui font agir l'autre. Il faut beaucoup d'amour et de maîtrise de soi pour écouter longuement son interlocuteur avant de formuler ses propres idées, mais c'est pourtant la seule manière de pouvoir ensuite répondre à ses besoins véritables.
Nous avons tous envie de camoufler nos besoins réels pour sauvegarder notre personnalité, pensons-nous, et nous présentons à notre famille, à nos amis, une façade qui n'est pas vraiment nous-même. Aussi, pour nous connaître réellement les uns les autres, faut-il faire d'abord un bout de chemin en « chaussant les mocassins » de l'autre. C'est tout simplement la méthode que Dieu a employée avec nous en nous envoyant son Fils, son Elu, qui a marché avec nous ici-bas pendant trente-trois ans. Il a été fait semblable à nous, et cette incarnation totale ne lui a épargné ni les doutes sur le meilleur chemin à suivre, lors de sa tentation au désert, ni les difficultés de l'incompréhension de ses contemporains, ni les souffrances, ni même la mort. Mais alors il peut compatir à tous nos doutes, à toutes nos souffrances, à toutes nos morts (y compris la mort à soi-même) et nous aider à sortir victorieux des épreuves, ayant lui-même frayé le chemin de la victoire.
Voilà ce que c'est, dans la perfection, que de faire un bout de chemin avec l'autre.
Noël ! ce sont les premiers pas de Dieu venant lui-même à notre rencontre.
N'est-ce pas prodigieux?
Et nous aurions de la peine à aller au-devant de nos frères sans préjugés, sans parti-pris, sans leur jeter tout de suite à la tête nos idées et nos convictions !
Pour ma part je suis tellement convaincue de notre insignifiance face à la Vérité que je crois que l'on ne peut jamais avoir trop de tolérance et de respect vis-à-vis des autres et du chemin qu'ils choisissent pour accéder à la Vérité, ni être assez prêt à ce qu'ils nous aident dans notre propre recherche.
Mais cette sagesse déférente n'est pas facile à vivre concrètement et il y a des impulsifs qui s'élancent à l'assaut des autres avant d'avoir pris le temps de « faire un bout de chemin » avec eux. A ceux-là (dont je me sens très proche) je dirai : « Est-ce vous ou l'autre que vous voulez aider? »
Car l'impulsif s'aime lui-même en projetant devant lui, comme à bras tendus, son encombrante personnalité qui ferme le coeur de l'autre au lieu de l'ouvrir, et alors il demeure seul et s'étonne de sa solitude. Mais celui qui, d'emblée, du fond de lui-même avance vers l'autre avec respect et un esprit de tolérance, voit s'ouvrir le coeur fermé et sort lui-même enrichi de ce contact avec son prochain.
Ici-bas c'est souvent « la foire d'empoigne » qui règne, avec son cortège de rivalités, de ressentiments, de jalousies. Représentez-vous ce que pourrait devenir notre ville, notre pays, le monde, si chacun, dans sa sphère précise, pratiquait ce respect d'autrui, de sa personnalité, de ses intérêts, de ses préoccupations légitimes, et ne jugeait pas avant de connaître, avant d'avoir « marché pendant deux semaines dans ses mocassins ». C'est ce que je vous propose de mettre dans votre programme de vie, au seuil de l'an nouveau, afin qu'un peu plus d'harmonie, de paix, de bonheur se répande sur notre terre qui en a bien besoin.









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