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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURNous les petits Saynète de Noël Personnages: JACQUELINE, une bergère (12-14 ans). HUGUES et FLORIAN, ses frères, des bergers (10-12 ans). Le petit ERIC, petit frère (6-8 ans). Costumes de tous les jours : tabliers, socques, mouchoirs de cou et foulards, bâtons en guise de houlettes. Les acteurs sont devant l'arbre au moment de la lecture du récit de Noël et des chants qu'ils écoutent avec les autres participants à la fête. Un petit moment de silence, puis Jacqueline s'avance et dit: JACQUELINE. - Oui, mais ce que vous ne savez pas, vous tous, c'est qu'aux champs, pendant la nuit de Noël, avec les grands bergers, il y avait aussi nous les petits… (elle montre ses ,frères et elle raconte). Nous aussi, nous avons vu la grande lumière et entendu les anges… nous aurions bien voulu aller avec les grands à Bethléem, mais voilà… trop petits!!… Pourtant nous leur avons gardé leurs moutons. Quand ils sont revenus, les grands, ils nous ont raconté; ils n'ont plus eu besoin de nous, alors nous aussi, on a voulu aller voir: n'est ce pas Hugues? n'est-ce pas Florian? HUGUES. - On est parti, dans la nuit, vers Bethléem. FLORIAN. - Les chemins étaient bien mauvais, des pierres qui roulaient… HUGUES. - Des ronces qui accrochaient nos habits, Le petit ERIC et peut-être des loups… JACQUELINE. - La grande lumière était éteinte… HUGUES. - Plus de cette belle musique : Gloire à Dieu dans les cieux. Le petit Eric. - Les anges étaient repartis et… on s'est un peu disputé. HUGUES. - Oui, (montrant Jacqueline) parce qu'elle veut toujours tout commander. JACQUELINE. - Et lui, il ronchonne toujours… FLORIAN. - Et moi, j'avais faim ! Le petit ERIC. - Et moi, j'avais soif… HUGUES. - Si seulement on avait pensé à emporter un bon chiquet de pain. FLORIAN. - Et une bonne gourde de cidre doux… de la Béroche… JACQUELINE. - Mais on n'avait rien de rien. Ils voulaient retourner, mais moi je voulais arriver, voir l'enfant Jésus. Et on l'a vu pour finir! FLORIAN. - Raconte Jacqueline… HUGUES. - Non! c'est moi qui sais… JACQUELINE. - Tu sais toujours tout, toi! FLORIAN (il les sépare). - Vous n'allez pas vous disputer de nouveau? C'est Noël, paix sur la terre. HUGUES. - C'est vrai: parmi les hommes de bonne volonté, cela veut dire aussi parmi les enfants. JACQUELINE raconte. - Enfin voilà, après un bon bout de chemin dans la nuit, on arrive devant l'étable où les bergers disaient qu'ils avaient vu le Sauveur, une toute petite lumière brillait… Le petit ERIC. - C'était l'étoile de Noël ! JACQUELINE. - Mais non, nigaud, c'était la lampe à huile, le crésus pendu devant la porte à la poutre. FLORIAN. - On avait un peu peur, plus d'anges, plus de chants, est-ce qu'on allait nous renvoyer? HUGUES. - Est-ce qu'il allait falloir repartir sans avoir vu le Sauveur? JACQUELINE. - Alors Hugues a pris son grand courage, moi, je n'osais pas. HUGUES. - Naturellement… une fille ! JACQUELINE. - Il a tapé à la porte, doucement comme ça (elle frappe doucement). HUGUES. - Et puis plus fort, comme ça (il frappe fort). FLORIAN. - Alors, on a entendu un pas à l'intérieur, et Joseph est venu ouvrir. JACQUELINE. - « Qu'est-ce que vous voulez, petits? » qu'il nous a dit. Tous. - Voir l'enfant Jésus ! JACQUELINE. - « Mais il dort et sa maman aussi, qu'il nous a répondu, revenez demain. » Tous. - Mais on vient de si loin, déjà… JACQUELINE. - Et Eric se met à pleurnicher, et Hugues grogne quelque chose de pas très poli, et Florian fait une lippe comme ça… et moi… En tout cas, je ne voulais pas repartir sans avoir tout essayé et j'ai employé le truc des caquelards, quand ils veulent forcer maman à acheter quelque chose ou au moins à regarder ce qu'ils ont à offrir. J'ai mis mon pied contre la porte pour empêcher monsieur Joseph de refermer et j'ai dit aussi gentiment que possible « Oh ! s'il vous plait, monsieur Joseph, je suis une bergère et mes frères sont bergers aussi. Nous étions aux champs durant les veilles de la nuit avec les autres, seulement nous, on est resté pour garder les moutons. Mais nous avons bien entendu les anges et vu la grande lumière, mais nous n'avons pas pu partir avant que les grands bergers ne soient revenus. C'est pour cela qu'on est si tard, vous comprenez ?» HUGUES. - Alors Joseph a fait un bon sourire et il nous a dit « Alors venez mais bien doucement… » JACQUELINE. - Hugues et Florian se bousculaient pour entrer les premiers. HUGUES. - Rapporteuse va… JACQUELINE. - Mais Joseph a dit « pas de dispute devant l'Enfant Jésus, cela lui ferait de la peine… le plus petit d'abord ». Et il a pris Eric par la main. Nous autres, on a suivi. HUGUES. - Quelle cambuse, cette étable!.. FLORIAN. - Des poutres mal jointes, par où on voyait le ciel et les étoiles et des toiles d'araignées longues comme ça qui pendaient partout… Mon papa n'en aurait pas voulu pour le bétail, de cette étable… JACQUELINE. - Et tout au fond de l'étable il y avait, dans une crêche, sur de la paille, un tout petit enfant et sa maman assise à côté de lui qui regardait… regardait. Elle nous a vus et elle a demandé à Joseph: « Ces petits, ils viennent aussi voir le Sauveur du Monde ? Ils ont bien raison, il est aussi venu pour les petits ». Alors nous, on s'est mis à genoux et on a adoré le petit enfant, nous aussi, comme on a pu… Ils se mettent à genoux, joignent les mains, baissent la tête et restent un moment silencieux (jeu d'orgue ou chant très doux : Jésus est né, venez bergers et mages)… (Ils se relèvent). HUGUES. - On n'avait rien à lui donner, on n'avait pas apporté de présents… FLORIAN. - Mais Marie a dit que cela ne faisait rien, qu'il fallait seulement lui donner… lui donner… comment déjà? JACQUELINE. - Nos coeurs, ça veut dire l'aimer, penser à lui. Le petit ERIC. - Pas se disputer ! FLORIAN. - On allait repartir quand Joseph a dit: « Ils doivent avoir faim ces petits », et il nous a donné à chacun un gros morceau de pain (les bergers l'avaient apporté en présent pour Jésus). C'était comme de la taillaule. Le petit ERIC. - Et un gros bout de tomme. FLORIAN. - Et puis… et puis… Marie a regardé Jacqueline et elle a dit: « Voilà une grande fille qui saura sûrement tenir le petit Jésus pendant que je prépare son change. Parce que les hommes, n'est-ce pas, ils ne sont pas tellement adroits pour les bébés ». Alors Jacqueline est devenue rouge, rouge et elle a dit: « Mais c'est que… Mais c'est que… » en regardant son tablier de la semaine et ses mains pas tant propres. JACQUELINE. - J'aurais voulu avoir mon tablier des dimanches, mais Marie a dit: « ça ne fait rien, tiens bien le Petit Jésus »!.. Et je l'ai tenu un long moment dans mes bras, tout petit… si petit… et je me disais: « Ce petit? le Sauveur du monde? est-ce possible? Mais je sais que c'est vrai ! les anges l'ont dit. Tous. - Un Sauveur vous est né. Le Fils vous est donné. Paix sur la terre parmi les hommes de bonne volonté. Eric. - Mon petit coeur est content. C'est Noël et Jésus m'aime. Il aime tous les enfants, les tout petits et les grands. Les gentils et même les méchants. Je veux le prier souvent. Mon petit coeur est content. C'est Noël et Jésus m'aime. |
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