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Comment aider…

Réforme scolaire, orientation scolaire, matériel Cuisenaire pour le calcul, parmi tous ces problèmes au premier plan de l'actualité, celui des classes spécialisées est quelque peu oublié.
Pourtant avec chaque année scolaire nouvelle, pour bien des parents surtout, il se manifeste avec une cuisante insistance : pour ces parents d'enfants longtemps malades, déficients mentaux ou physiques, apparemment paresseux ou caractériels, l'échec scolaire de l'an passé signifie peut-être le transfert en classe spécialisée.
… Mais classe spécialisée, cela ne signifie-t-il pas enfant anormal, mise à l'écart, doigt pointé et impossibilité d'apprendre un métier ?

Une solution parmi les autres.

Les classes spécialisées différent dans leur structure des classes normales par leur effectif réduit (16 élèves au maximum), leurs programmes et leur organisation interne : l'enseignement y est en partie individualisé afin de permettre à chaque élève de suivre selon ses possibilités. Une place beaucoup plus grande est faite à l'éducation sensorielle sous forme de jeux dans les degrés inférieurs, de travaux manuels et d'activités artistiques dans les degrés moyens.
La nécessité des classes spécialisées (nous entendons pour l'instant sous cette dénomination toutes les classes du Service médicopédagogique de Genève) ne fait de doute pour personne, pour autant que l'occasion se soit présentée de rencontrer une fois un enfant posant des problèmes scolaires ou éducatifs.
Il est vrai que chacun n'en est convaincu que dans la mesure où cela concerne les enfants des autres. Il est plus difficile de l'admettre lorsque c'est son propre enfant qui est proposé pour une telle classe : « Mais mon garçon n'est pas anormal. » « Ma fillette, avec des idiots ! »
Il convient donc de rectifier un tant soit peu, l'idée que se font encore trop de gens de nos classes qui, il est vrai, étaient faites primitivement à l'intention exclusive des débiles mentaux et autres infirmes psychiques.

Un but : l'intégration sociale.
Depuis que se sont développées sous l'autorité d'un service compétent les classes spécialisées, on s'est efforcé de plus en plus de réunir en une même classe, les enfants présentant les mêmes troubles, de manière à pouvoir non seulement les aider sur le plan individuel mais encore collectivement : il convient donc lorsqu'on parle de classes spécialisées de nuancer la connaissance qu'on pouvait en avoir il y a quelques années encore.
Certaines classes ne diffèrent des classes ordinaires que par leur organisation interne, nullement par les programmes scolaires ou leurs exigences. D'autres, au contraire, réunissent des enfants très retardés, ne s'attachent plus au rendement scolaire, renoncent à une réintégration en classe normale, et s'efforcent de faire acquérir des habitudes d'ordre, de soin, d'exactitude, des possibilités de vie sociale.
Le choix d'une de ces classes fait l'objet de beaucoup d'attention : il faut que l'enfant trouve le milieu le plus favorable possible ; ce choix est dicté par le souci essentiel d'intégrer chaque individu à la société. Pour cela, il faut donner à chacun la possibilité de développer toutes ses facultés, aussi modestes soient-elles,
permettre à chacun de prendre conscience de sa condition humaine avec tous les droits, responsabilités et devoirs qu'elle comporte.
Ceci doit nous conduire à ramener nos valeurs à l'échelle de nos enfants : notre but premier ne doit pas être, comme c'est encore trop souvent le cas, la réussite scolaire à tout prix ou la préparation, d'autant plus accélérée que le retard accumulé est important, à une profession dite «honorable».
Notre but doit être la formation d'un individu équilibré. Nous devons, sans doute, nous efforcer de donner à chacun une situation sociale, mais on ne réussira qu'à repousser de quelques années l'inadaptation sociale, si, sous prétexte de préparer l'avenir de l'enfant, on lui fait absorber des connaissances que son esprit ne peut digérer.

Un moyen pour l'atteindre.

Avant tout, l'enfant doit être encouragé ; il doit reprendre confiance en lui, se persuader qu'il a lui aussi des chances de réussir. Longtemps isolé dans une classe trop nombreuse, il a besoin de quelqu'un qui s'occupe de lui d'une manière continue et ferme. En classe spécialisée, c'est possible, il n'y a que 16 élèves.
… Le maître de son côté a reçu une formation spéciale : ses connaissances psychologiques et pédagogiques lui permettent de tenir compte des particularités de chaque enfant de sa classe : il peut beaucoup mieux que ses collègues de classes ordinaires adapter son enseignement.
Dans ces conditions, l'enfant en général se sent soutenu, dirigé ; il réagit contre ses défauts ; il reprendra d'abord une place dans un milieu restreint, la classe, puis avec une confiance en partie retrouvée dans un cercle de plus en plus grand.
A la fin de sa scolarité, il aura une assise morale et caractérielle souvent suffisante pour trouver une profession assurant son indépendance matérielle.

Une affaire de courage et de prévoyance.

… Nous avons chaque jour à lutter contre toutes sortes d'idées plus ou moins inexactes concernant les classes spécialisées : on nous reproche de perdre du temps, de négliger l'instruction au profit de l'éducation ; on craint l'influence d'enfants pas tout à fait normaux, la mise à l'écart. On a un peu honte de ce que pourraient dire les voisins ; on redoute l'entrée en apprentissage. Il faut reconnaître que le manque d'information de l'opinion publique, ou plutôt la mauvaise information, ne joue pas en faveur de nos enfants. Il y a manifestement beaucoup de préjugés qu'il faut combattre, jusque parmi les instituteurs. Nombre d'entre eux hésitent jusqu'à l'extrême limite à signaler un enfant qui pourtant pose des problèmes importants ; les parents redoutent le rapport qui pourrait être adressé au Service médico-pédagogique. Et le temps passe.
… Il est absolument nécessaire que l'enfant inadapté soit signalé au plus vite : un examen objectif, fait par des gens qui connaissent leur métier, peut seul permettre de juger de l'opportunité d'un transfert éventuel en classe spécialisée ou de toute autre mesure thérapeutique.
Plus que jamais, il est indispensable que tous ceux qui s'occupent d'enfants, parents comme éducateurs, regardent les choses en face et envisagent, dès que cela est possible, les mesures, aussi radicales soient-elles, qui peuvent aider un enfant à se tirer d'affaire.
Plus qu'en tout autre domaine, le temps, en matière d'éducation, est de l'argent.









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