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L'imagination et le prochain
Combien de conflits, de discussions, d'énervements journaliers pourraient être évités si nous savions mêler à notre amour une bonne dose d'imagination, cette faculté qui nous permet soit de contourner soit de supprimer le conflit ! Derrière l'agacement, trop évident hélas, savoir discerner la cause, et trouver le «truc» qui rétablira l'harmonie.
Exemples : C'est le « moment du café », ces quelque 15 minutes de détente, de paix qui devraient être accordées à chacun avant de reprendre le travail de l'après-midi. Madame offre à son mari cet exquis breuvage
non sans faire, pour la dixième fois, un grand bain de pieds dans la soucoupe : elle a une fois de plus oublié que le bras du fauteuil étant incliné, il convenait de ne pas trop remplir la tasse ! Mais voilà
elle a une horreur congénitale des « cols blancs » qui n'a d'égale que l'horreur de son mari pour les bains de pieds et il lui est impossible de ne pas remplir tasse ou verre jusqu'au bord.
« Ne pourrais-tu pas faire attention ?
- Oh ! pardon, j'ai de nouveau oublié. »
Finalement le mari eut une idée de génie : sans rien dire (et ceci est important) il fabriqua une planchette qui corrigeait l'inclinaison des bras du fauteuil, la tasse reposait en équilibre même lorsqu'elle était pleine, et les discussions disparurent
Maman déteste les parquets tachés. C'est son droit et nul ne le conteste ! Mais les enfants en ont assez d'entendre crier à peine ontils ouvert la porte :« Mets tes pantoufles ! » Enlever ses chaussures, porter les souliers sales à la cuisine, enfiler ses pantoufles
quelle corvée, lorsqu'on est un gamin de 10 ans qui ne pense qu'à expédier ses devoirs pour retourner dehors jouer avec les copains ! Pourquoi ne pas faire l'emplette de quelques semelles de feutre auxquelles on coud deux élastiques (un pour la pointe, l'autre pour le talon) et dont la place sera à côté de la porte d'entrée. Mises pardessus le soulier, enlevées en une seconde, elles économiseront non seulement le parquet, mais surtout la mauvaise humeur et l'énervement !
Si vous avez 9 ans et que vous rentriez fatiguée après une journée de classe, la perspective des devoirs à faire n'a rien d'attrayant !
Et justement ce jour-là la maîtresse a donné une très, très longue histoire à lire à haute voix
Or, Mireille a beaucoup de peine pour la lecture.
- Maman, on joue à l'école ?
- Oui, je veux bien. Tu seras la maîtresse et moi je serai l'inspectrice.
La jeune maîtresse, contrefaisant sa voix, appelle à tour de rôle Jeanne, Pauline et Georgette, qui, annonnent péniblement quelques lignes : la fatigue se fait sentir ! D'une voix claire l'inspectrice dit alors :« Maintenant, je voudrais entendre Mireille, parce qu'elle lit le mieux de toutes. » Du coup la fatigue disparaît, les yeux de Mireille s'éclairent, son dos se redresse et, sans faute, et en y prenant intérêt, elle lit d'une traite la longue histoire.
Savoir tourner l'obstacle ! Quel art dans la vie ! Ce n'est pas si difficile ! Il suffit d'aimer beaucoup, de réfléchir un peu
et de laisser l'imagination faire le reste !
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